L'armistice de Rethondes «Fermé pour cause de Victoire».
Publié le 17/10/2012
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L'armistice de Rethondes «Fermé pour cause de Victoire«. 11 novembre 1918 Avril 1917 a vu un premier fléchissement des Empires centraux, mais seuls les 14 points de Wilson (8 janvier 1918) précisent les buts de guerre des Alliés. Ceux-ci, dès avril 1918, grâce à leur commandement unifié, disposent d'une puissance de feu considérable: 211 divisions contre 181. Après la seconde bataille de la Marne, les foyers de résistance allemands, dans le nord de la France, sont peu à peu entamés. A Spa, le 13 août, pour la première fois, Ludendorff et Hindenburg poussent Guillaume II à traiter. Le 14 septembre, une note austro-hongroise propose que les belligérants engagent en pays neutre «une conversation directe«. Le lendemain, l'Allemagne offre la paix à la Belgique selon le principe «ni indemnités, ni réparations«. Le 16, les Etats-Unis déclinent la proposition austro-hongroise. Le 17, Britanniques et Français refusent à leur tour les offres allemandes et autrichiennes. Le 25, la Bulgarie demande l'armistice; c'est la première rupture dans le front des Empires centraux. Le 27, le président Wilson prononce un discours retentissant sur la «paix permanente«. Le 29, à la conférence de Spa, Guillaume II, Hertling, Hintze, Hindenburg et Ludendorff s'accordent sur la nécessité d'un armistice immédiat. Le lendemain, le cabinet allemand démissionne et, le 2 octobre, le prince Max de Bade accepte le poste de-chancelier avec la tâche de conclure la paix. Dans la nuit du 3 an 4 octobre, il signe la note demandant à Wilson l'ouverture de négociations sur la base des principes définis les 8 janvier et 27 septembre, note qui est remise le 6 octobre au gouvernement américain par le chargé d'affaires suisse. Le lendemain, l'ambassadeur de Suède remet un document analogue au nom de l'Autriche-Hongrie. Puis c'est une succession de communications américaines, allemandes et autrichiennes. Le 14 octobre, le colonel House part pour Paris en qualité de représentant de Wilson. Le 25, à la conférence de Senlis, Foch, Haig et Pétain se concertent sur les conditions d'armistice. Les Allemands refusent la capitulation mais, après bien des tergiversations et devant la dégradation de la situation militaire, ils finissent, comme les Autrichiens, par l'accepter sans conditions. Le 8 novembre, le train des plénipotentiaires arrive en forêt de Compiègne, au carrefour de Rethondes. L'armistice est signé le 11 novembre, après une nuit de négociations, dans le wagon-salon de Foch. Pétain conclut son dernier communiqué à la presse par ces mots: «Fermé pour cause de Victoire.« L'affaire du Luxembourg La politique du «pourboire« 1866 L'écrasante victoire des Prussiens sur les Autrichiens modifie l'équilibre européen au profit de la Prusse. En France, on s'inquiète: «Nous aussi, Français, nous avons été vaincus à Sadowa«, dit le maréchal Randon. Napoléon III espère toutefois que sa complaisance envers la Prusse sera récompensée par quelque bénéfice territorial qui rassurerait l'opinion. Bismarck résume crûment la situation: «Louis nous présente sa note d'aubergiste... il veut un pourboire.« L'empereur voudrait obtenir la rive gauche du Rhin et le Luxembourg. Bismarck refuse de céder une terre allemande. Une annexion de la Belgique est suggérée puis rejetée à cause des complications qu'elle entraînerait. Napoléon III doit réduire ses ambitions au seul Luxembourg. Depuis 1839, le grand-duché est indépendant mais gouverné par le roi des Pays-Bas. Il est en outre membre de l'ancienne Confédération germanique et, à ce titre, une garnison prussienne occupe la citadelle. La France fait discrètement valoir au roi des Pays-Bas que le statut du grand-duché est source de frictions avec son puissant voisin allemand et propose de l'acquérir moyennant une indemnité. La diplomatie française se fait fort d'aplanir les difficultés avec Berlin. Bismarck ne semble pas opposé à cette transaction, mais il souhaite être mis devant le fait accompli afin que les nationalistes allemands ne puissent l'accuser de faiblesse. Le roi des Pays-Bas demande conseil par courtoisie au représentant de id C Prusse à La Haye. L'affaire est divulguée. L'opinion allemande s'émeut. Bennigsen interpelle Bismarck au Reichstag en s'indignant de ce marché qui livre un «pays allemand« à la France. Dès lors, le chancelier fait mine de se retrancher derrière l'opinion publique. Le roi des Pays-Bas subit des pressions et prend peur. La cession n'aura pas lieu. Napoléon III a été berné. Il songe à la guerre, mais l'armée n'est pas prête. Pour sauver l'honneur, la diplomatie française propose une ligne de repli: puisque la France renonce au Luxembourg, la Prusse doit évacuer la citadelle qui représente une menace permanente. L'Angleterre, l'Autriche et la Russie soutiennent ce compromis. Sur proposition du tsar, les parties concernées se réunissent à Londres en mai 1867. La conférence réaffirme la souveraineté de la maison d'Orange-Nassau sur le Luxembourg et déclare le grand-duché neutre. En conséquence, les Prussiens évacuent la forteresse qui sera démantelée. Cette conclusion ne parvient pas à faire oublier, en France, la série d'échecs qu'a valus la politique des compensations. Si Napoléon III s'est fait jouer par Bismarck, il récidivera plus gravement encore, trois ans plus tard, avec l'affaire de la dépêche d'Ems. Le traité de Brétigny Vers une simple trêve 8 mai 1360 Après Poitiers (19 septembre 1356), Edouard III ne cherche pas à exploiter militairement la défaite française; il préfère agir sur le terrain diplomatique: après les trêves de Bordeaux et le transfert en Angleterre du roi Jean II le Bon, des pourparlers aboutissent au premier traité de Londres (janvier 1358). Le roi de France y accepte le versement d'une rançon de 4 millions d'écus; il cède au roi d'Angleterre la Guyenne, la Saintonge, le Poitou, le Limousin, le Quercy, le Périgord, le Rouergue et la Bigorre; aucune clause n'évoque la renonciation d'Edouard III au trône de France. En mars 1359, profitant des événements parisiens (révolte d'Etienne Marcel), de la jacquerie et de la guerre navarraise, Edouard III obtient de Jean le Bon un second traité de Londres, plus favorable à la couronne anglaise: on fixe des échéances plus rapprochées pour le versement de la rançon; de nouveaux territoires sont cédés à l'Angleterre, la Touraine, l'Anjou, le Maine, la Normandie. Toutefois, Edouard III renonce au titre de roi de France. Mais le dauphin Charles, devenu régent, réunit une assemblée des états qui déclare le traité «ni passable, ni faisable«. Edouard III décide d'intervenir militairement: son armée débarque à Calais le 28 octobre 1359. Le régent Charles pratique «la grève du combat«, refusant toute bataille rangée. L'expédition d'Edouard III se transforme alors en un raid ravageur à travers l'Artois, la Thiérache, la Champagne et la basse Bour- gogne. Mais, en mars 1360, des marins normands attaquent par surprise le port de Winchelsea; ils mettent la ville à sac et déclenchent une véritable panique en Angleterre. Edouard III se dirige vers Paris, ravage les environs de la capitale, puis gagne la Beauce où son armée est mise à mal par un violent orage. Sentant son affaire mal engagée, Edouard III décide de reprendre les négociations. En une semaine, les délégués des deux royaumes parviennent à se mettre d'accord sur les préliminaires de paix de Brétigny (8 mai 1360). Sur le plan territorial, on en revient pratiquement au premier traité de Londres: la rançon est ramenée à 3 millions d'écus; le roi de France abandonne toute souveraineté sur les territoires cédés, tandis que le roi d'Angleterre renonce à la couronne de France. L'armée anglaise se replie et les préliminaires de Brétigny sont ratifiés à Calais, le 24 octobre, par les deux souverains. Cependant, les articles concernant les renonciations sont séparés du traité; leur ratification est remise à une date ultérieure: les conditions d'une éventuelle reprise de la guerre sont ainsi réunies. En France, bien naïfs sont ceux qui croient en cette paix boiteuse. En 1369, les hostilités reprendront. La cinquième coalition De Madrid à Vienne Au début de 1809, les difficultés de Napoléon en Espagne permettent à l'Autriche, trois fois vaincue auparavant, d'envisager une revanche et de nouer avec l'Angleterre une cinquième coalition propre à effacer l'humiliation d'Austerlitz. L'Autriche peut compter sur la neutralité russe, le tsar Alexandre Ier s'étant montré à Erfurt réticent envers Napoléon et sa politique européenne. L'archiduc Charles entreprend, de son côté, une série de réformes militaires et Philippe Stadion, partisan d'une lutte implacable contre Napoléon, influence la politique de Vienne. Enfin Metternich, ambassadeur à Paris, signale, dans ses rapports, une hostilité croissante du peuple français contre le régime impérial. La conjoncture est donc favorable à une reprise des hostilités. Seule la Prusse, surveillée et menacée par Napoléon, se voit contrainte à la neutralité. Le 9 avril 1809, l'empereur François II, après un appel à la nation allemande, engage les combats sans déclaration de guerre. Trois archiducs franchissent de concert les frontières des alliés de la France : Charles en Bavière, Jean en Italie, et Ferdinand dans le grand-duché de Varsovie. Napoléon, qui prévoyait un nouveau conflit, fait route vers la zone des combats tout en préparant son plan de campagne. Le 16 avril, il renouvelle son alliance avec le roi de Wurtemberg, regroupe les armées de Berthier et de Davout, stationnées respectivement à Avril-octobre 1809 Augsbourg et à Ratisbonne, puis celles de Masséna et d'Oudinot. Il compte ainsi s'ouvrir la route de Vienne. Entre le 19 et le 22 avril, il livre quelques batailles indécises, sauf la dernière, celle d'Eckmühl. Si Napoléon peut pénétrer dans Vienne et s'installer à Schônbrunn, l'armée autrichienne retranchée sur les hauteurs reste intacte et le passage du Danube est fort difficile. Napoléon doit attendre des renforts, puis, à partir de l'île de Lobau, il lance son offensive le 5 juillet, à Wagram. Les combats durent deux jours ; l'armée autrichienne est contrainte de se retirer, mais la cavalerie française est trop peu nombreuse et l'infanterie trop épuisée pour anéantir l'ennemi. Pourtant, l'Autriche signe le 14 octobre le traité de Vienne : Salzbourg revient à la Bavière, la Galicie au grand-duché de Varsovie, la Carniole, la Carinthie et Trieste à la France, qui reçoit en outre une importante contribution de guerre. L'échec de la cinquième coalition marque l'apogée de l'Empire français, mais la sixième, en 1813, donnera le signal de sa chute. L'Exposition coloniale de 1931 1931 L'Exposition coloniale de Vincennes se tint de mai à novembre 1931 et remporta un immense succès. Apothéose de "la plus grande France", elle marque l'apogée de la vague de chauvinisme qui submergeait la France depuis 1890. L'organisation de l'Exposition Précédée de quelques mois par la célébration fastueuse du centenaire de l'Algérie française, l'Exposition coloniale fut inaugurée en grande pompe le 6 mai 1931 par le président de la République, Gaston Doumergue, en présence du ministre des Colonies, Paul Reynaud et du maréchal Lyautey. Quatre ans de travaux avaient été nécessaires pour que cette exposition, la première exposition coloniale internationale, voie le jour. Elle commença à prendre tournure en 1927, sous l'égide du maréchal Lyautey qui présidait le comité d'organisation. Le site retenu fut le bois de Vincennes. Sur 110 hectares, longue de 6 kilomètres, large de 3,5 kilomètres, l'exposition invitait, comme le disait la publicité officielle à "un tour du monde en un jour". L'exposition était destinée à charmer les visiteurs, à les instruire et à leur inculquer une conscience impériale. Promenade dans "l'expo" Les puissances coloniales européennes étaient représentées par un ou plusieurs pavillons : temples de Java, huttes congolaises... Les États-Unis étaient également présents avec Mount Vernon, le cottage de Washington. Un seul absent, mais de taille, la Grand-Bretagne. Les Anglais, qui avaient participé à l'exposition universelle d'Anvers, organisant une exposition de l'empire britannique à Sidney, ne pouvaient, en pleine crise économique, payer les frais d'une présence à Paris. La section française était la plus importante : les visiteurs pouvaient admirer, fidèlement reconstitués en Ile-de-France, mosquées soudanaises, palais marocains, souks algériens et tunisiens, villages congolais, pagodes laotiennes. Le clou de l'Exposition était sans conteste le temple d'Angkor Vat, à l'ombre duquel on avait installé un village tonkinois, tout bourdonnant des artisans au travail, ébénistes, laqueurs, ivoiriers... Le soir, on donnait des spectacles : théâtre d'eau sur le lac Daumesnil, Nuit tahitienne, Nuit de l'Afrique. Les Parisiens s'y précipitaient. L'exposition remporta un succès inouï ; elle reçut 33 millions de visiteurs en six mois. Le public était conquis, enchanté par un outre-mer qui dépassait l'imagination. Les organisateurs avaient atteint leur objectif au-delà de tout ce qu'on pouvait espérer. Témoignage "Le but essentiel de l'exposition est de donner aux Français conscience de leur empire... Il faut que chacun d'entre nous se sente citoyen de la plus grande France, celle des cinq parties du monde." Paul Reynaud, discours inaugural Le pacte Briand-Kellogg Un grand effort pour la paix 27 août 1928 Le mardi 28 août 1928, on peut lire dans La Montagne ce bandeau éloquent: «Quinze nations ont condamné le recours à la guerre.« Le quotidien auvergnat explicite ce fol espoir: «Paris, 27 août. La cérémonie de la signature du pacte général de renonciation à la guerre s'est déroulée... avec une solennité en rapport avec... cet acte d'une portée considérable.« La seconde partie de la vie de Briand n'est qu'une incessante quête de la paix. En 1917, il tente de mettre fin au carnage en rencontrant von Lancken. En 1919, il refuse d'assister à la signature du traité de Versailles, dont il voit clairement les dangers. En 1921, il tente — en vain — d'assouplir la politique des réparations en nature (accords de Wiesbaden). Il accepte même l'idée d'un moratoire: c'est la conférence de Cannes (janvier 1922). Bien que sceptique devant la Société des Nations («Elle sera ce qu'on la fera«), il s'attache à en tirer le meilleur parti. La conférence de Gênes (avril-mai 1922), qui, proposée par Lloyd George, réunit non seulement les vainqueurs de 19141918, mais aussi l'ennemi d'hier, l'Allemagne, et le pestiféré de l'Europe, l'URSS, et dont Briand est absent, n'aboutit à rien de concret. Edouard Herriot, devenu président du Conseil en 1924, ouvre la voie à des négociations dans le cadre de la SDN, avec comme thème, «arbitrage, sécurité, désarmement«. C'est Briand qui parle: il est président de la SDN. Le plan Dawes aménage le système des réparations. Il faut dire que Briand, retiré dans sa propriété de Cocherel, a réfléchi: l'échec de la «stratégie anglaise« ne laisse que la solution d'une politique européenne. Et l'Allemagne fait partie, qu'on le veuille ou non, de l'Europe. Stresemann, en 1925, lui facilite la tâche en faisant les premiers pas. La conférence de Locarno réunit Chamberlain, Briand et Stresemann. C'est à bord de La Fleur d'Oranger (sic) que se déroule la lune de miel entre la France et l'Allemagne. Un an plus tard, Briand renouvelle sa rencontre avec Stresemann, cette fois-ci à Thoiry. En 1927, il cherche à passer à l'étape suivante: le renforcement du système de sécurité collective. En juin, il propose au secrétaire d'Etat américain, Frank Kellogg, que la France et les Etats-Unis renoncent à la guerre. Les Américains acceptent cette idée, et le pacte est signé le 27 août 1928. Cinquante-sept Etats, dont l'Allemagne, le Japon et l'URSS, s'engagent à mettre la guerre «hors la loi«. Briand était-il un naïf? De 1917 à 1928, on lui a mis les bâtons dans les roues, qu'il s'agisse de Ribot (1917), du Congrès américain (1919), de Millerand (1922)... On a mis en cause la sincérité de Stresemann. Mais le poison du «Diktat« de Versailles n'avait-il pas déjà fait son oeuvre? La «drôle de guerre« L'offensive verbale 3 septembre 1939-10 mai 1940 Le 1" septembre 1939, des «Polonais« — en fait des détenus allemands déguisés — attaquent l'émetteur de Gleiwitz: c'est le prétexte à l'invasion de la Pologne. Le même jour, la France décrète la mobilisation générale, mais ne déclare la guerre à l'Allemagne que le 3. Dès le début, les états-majors alliés prévoient un long conflit et le rôle dominant du facteur économique. On croit le front nord-est inviolable en raison de la neutralité belge, du barrage formé par l'armée française entre mer du Nord et Ardennes et, surtout, de la ligne Maginot. Gamelin imagine donc une guerre d'usure, d'escarmouches et de patrouilles, faite de petits coups de main, à l'image de son offensive en Sarre du 6 septembre. En face, comme le démontre la campagne de Pologne, les généraux allemands rendent sa primauté à la guerre de mouvement, qui devient la Blitzkrieg (guerre éclair) par l'utilisation combinée de grandes unités de chars et de l'aviation d'assaut. Mais, le 28 septembre, le Reich et l'URSS se partagent la Pologne. Deux jours plus tard, les divisions françaises commencent à se replier. Le 6 octobre, Hitler lance l'idée d'une «paix blanche«, qui est refusée avec indignation. Dans le même temps, il fixe au 12 novembre le début de son offensive, selon le «plan jaune« connu de l'état-major français. Mais ce dernier commet l'erreur de ne pas envisager une guerre de mouve- ment. Le seul événement marquant de cette fin de 1939 est le revirement du parti communiste, devenu «pacifiste« au moment critique. Dès février 1940, Hitler soutient le plan Manstein, qui prévoit un déplacement de l'axe d'attaque sur la Meuse, au milieu du dispositif allié. Sur le front, le moral des troupes est à la baisse, en raison de l'inaction prolongée; le gouvernement a beau distribuer des vivres et des ballons de football, envoyer Maurice Chevalier chanter devant les soldats, le coeur n'y est pas. L'armistice en Finlan- de accélère la chute de Daladier que Paul Reynaud remplace. Le 28 mars, la France et la Grande-Bretagne s'engagent à ne conclure ni armistice ni traité de paix «si ce n'est d'un commun accord«. En avril débute la «guerre périphérique«: l'Allemagne envahit le Danemark et la Norvège. A l'heure où l'union est plus que jamais nécessaire s'élèvent de graves dissensions entre le président du Conseil et le ministre de la Défense nationale, c'est-à-dire entre Paul Reynaud et Edouard Daladier, si bien que le Conseil des ministres renonce à se réunir du 14 avril au 9 mai. Le lendemain, Hitler lance l'offensive et, le surlendemain, Churchill remplace Chamberlain. Le traité de Vervins Réconciliation de la France et de l'Espagne 2 mai 1598 Par la déclaration du 17 janvier 1595, Henri IV, maître de Paris et réconcilié avec le Saint-Siège, rompt officiellement avec l'Espagne, transformant, comme le voulait Coligny, la guerre civile en guerre nationale. La guerre connaît des succès divers. Victorieux à Fontaine-Française, Henri IV commence l'invasion de la Franche-Comté. Au nord, Fuentes, successeur de Farnèse, prend Doullens et Cambrai; l'archiduc Albert s'empare de Calais, de Guînes et d'Ardres. Amiens est enlevée, le 11 mars 1597, et reprise par Henri IV après un siège de six mois. Des deux côtés, on aspire à la paix. L'Espagne est épuisée. Elle a fait trois fois banqueroute en un demi-siècle; une flotte anglo-hollandaise a pillé Cadix en août 1596. La politique de Philippe II n'a abouti qu'à des échecs: en France d'abord, où subsiste le protestantisme; aux Pays-Bas ensuite, où les Provinces-Unies prennent leur essor, car le commerce d'Anvers passe aux ports hollandais. La détresse du royaume de France est grande. Henri IV n'a obtenu que difficilement des notables les subsides nécessaires. L'Angleterre, qui convoite Calais, se dérobe, de même que l'Allemagne protestante rebutée par l'abjuration du monarque. Le duc de Mayenne a capitulé en janvier 1596, mais Mercoeur, qui tient la Bretagne, ne capitulera qu'au début de 1598. En été 1597, les négociations s'engagent par l'intermédiaire d'Alexandre de Médicis, nonce du pape Clément VIII. Le traité est conclu le 2 mai 1598 aux conditions du traité de Cateau-Cambrésis. Partie nulle entre la France et l'Espagne depuis un demi-siècle? sans doute non, si l'on songe aux souffrances endurées par les populations de la France du fait des interventions étrangères; cependant, l'indépendance nationale est sauve. L'Espagne restitue Calais et les places qu'elle occupe en Picardie; son effort financier et militaire a échoué; Philippe II y a sacrifié la reconquête totale des Pays-Bas. Cette paix ne peut être qu'une trêve dans la lutte engagée entre la France et la maison d'Autriche dont la politique, depuis 1559, a été dirigée depuis Madrid. Le traité laisse en suspens les différends entre la France et la Savoie alliée de l'Espagne, différends aggravés lors de l'occupation de Saluces en 1588 par le duc de Savoie, Charles-Emmanuel. Malgré le désir d'Henri IV, l'Angleterre et la Hollande ne sont pas comprises dans le traité: dépeçant l'empire espagnol, elles ont trop intérêt à continuer la lutte. Est-ce la fin de la prépondérance espagnole? Non, car l'Espagne reste une puissance militaire et son prestige est intact, mais le grand rêve de Philippe II a sombré avec l'Invincible Armada et l'entrée d'Henri IV dans Paris. La Confédération du Rhin Un beau château de cartes Après le traité de Presbourg du 26 décembre 1805, l'Autriche perd ses territoires italiens mais aussi ceux d'Allemagne (Wurtemberg, Bavière, Souabe). Talleyrand, ministre des Affaires extérieures, propose à Napoléon de créer au-delà du Rhin une série d'Etats alliés à la France: «Faire un nouvel Etat au nord de l'Allemagne qui soit dans les intérêts de la France, qui garantisse la Hollande et la Flandre contre les princes, et l'Europe contre la Russie. Le noyau serait le duché de Berg, Hesse-Darmstadt... Chercher en outre, dans les entours, tout ce qui pourrait y être incorporé, afm de pouvoir former un million ou un million deux cent mille âmes; y joindre si l'on veut le Hanovre et, dans la perspective, Hambourg, Brême et Lübeck. Donner la statistique de ce nouvel Etat.« Talleyrand convoque les représentants des princes allemands. L'Empereur souhaite, leur dit-il en substance, les protéger contre les ambitions de l'Autriche. Le 12 juillet 1806, les ambassadeurs germaniques signent un texte créant la Confédération du Rhin. Talleyrand peut écrire à Napoléon: «Cette transaction est la plus étonnante que le monde ait vue depuis cinq siècles; elle entraîne la dissolution d'un antique Empire et en complète un autre qui a, dans le génie de son fondateur, un garant de durée.« Le traité est ratifié le 25 juillet à Munich par le maréchal Berthier. La Confédération comprend seize Etats: Bavière, Wurtemberg, Ratisbonne, Baden, Hesse, Darmstadt, Nassau- 1806-1813 Usingen, Nassau-Weilburg, Hohenzollern-Eichingen, Hohenzollern-Sigmaringen, Salm-Salm, Salm-Kirchbourg, Isenburg, Arenberg, Liechtenstein et Lagen. Napoléon devient le protecteur de la Confédération à la tête de laquelle est nommé un président. C'est l'Empereur qui décide de la politique extérieure et commande l'armée confédérée de 63 000 hommes. Le territoire de la Confédération du Rhin s'étend sur 130 000 km2; elle a 7 500 000 habitants; après le traité de Tilsit, en 1807, elle comprendra 37 Etats, y compris le grand-duché de Varsovie, les Etats de l'ouest de l'Elbe, les deux Mecklembourgs, la Saxe et le royaume de Westphalie. La Confédération du Rhin restera alliée à la France jusqu'à la bataille de Leipzig, en 1813; après quoi elle se joindra à la coalition antinapoléonienne. A Dalberg, prince primat, Napoléon s'exprimait en ces termes sur la Confédération du Rhin: «J'ai contracté l'obligation de protéger les Etats de la Cordédération; le bonheur des peuples et des souverains qui composent cette Confédération fera partie du mien propre; leurs droits et leurs intérêts me seront constamment sacrés et je les défendrai avec énergie.« La conférence de Casablanca Grands projets et petites querelles 1943 Le 5 novembre 1942, le gén&ea...
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