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L'architecture moderne

Publié le 19/10/2011

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architecture

La CHARTE d'ATHÈNES devenue un évangile est un idéal auquel les meilleurs et les plus nouveaux constructeurs entendent se conformer et dont ils prennent aussi prétexte bien des fois pour justifier des expériences qui restent discutables. Elle vaut surtout dans la mesure où ses articles pourraient être intégralement appliqués. Mais lorsqu'elle n'est utilisée que de façon fragmentaire elle aboutit à des contresens et presque à la négation de ses intentions.

architecture

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Les architectes les plus modernes, ceux que l'on accusait d'avoir des idées scandaleusement révolutionnaires, ont déjà depuis longtemps pressentis ces nécessités et tenté d'en dresser la liste.

Avant l'exposition des Arts décoratifs en 1925, les jeunes architectes, et spécialement LE CoRBUSIER, proposaient des conceptions architecturales liées à l'urbanisme.

En 1928, devant le scandale pro voqué par la construction du Palais des Nations à Ge­ nève, les meilleurs de ces architectes ont décidé d'échanger régulièrement leurs idées, et de coordonner leur action , fondant à cette occasion le C.

1.

A.

M.

(Congrès internatio­ nal d'architecture moderne).

Lors d'une de leurs réunions en 1936, à Athènes, ils ont établi à la fois les règles de l'architecture moderne et le tableau des exigences mini­ mum auxquelles doit répondre la demeure d'aujourd'hui.

Ce travail connu désormais SOUS le titre CHARTE d'ATHÈNES est devenu la base de tous leurs travaux et de toutes leurs discussions.

L'esprit de Le Corbusier inspire évidemment cette doctrine qui pousse assez loin dans le détail l'examen des pro­ blèmes, tout en résumant les principes idéo­ logiques qui animent ces réunions.

Les ,;olutions préconisées tiennent évidem­ ment compte des nécessités d'ensoleillement, d'aération, de circulation, qui sont les pro­ blèmes majeurs de la vie collective et pri­ vée.

Dans la plupart des cas, les textes sont extrêmement précis : « la vie, y est-il dit, ne s'accorde que dans la mesure où s'accor­ dent les deux principes contradictoires qui régissent la personnalité humaine : l'indi­ viduel et le collectif ...

le soleil, la verdure, l'espace sont les trois premiers matériaux de l'urbanisme ~.

La CHARTE d'ATHÈNES de­ mande la suppression des banlieues, tout au moins dans leur conception actuelle, consi­ dérées comme « un des plus grands maux du siècle », comme le symbole du déchet, une « sorte d'écume battant les murs de la ville » et compromettant « sérieusement le destin de la cité et ses possibilités de croî­ tre selon une règle :&.

La CHARTE d'ATHÈNES, en conséquence de ces principes, préconise la suppression des cours intérieures, et des alignements d'im­ meubles le long des rues : « la maison, dès lors , ne sera plus soudée à la rue par son trottoir.

L'habitation se dressera dans son milieu propre où elle jouira de soleil , d'air pur ·et de silence ~.

De cette conception sont sortis les grands blocs rectangulaires qui depuis quelques années prouvent l'extension des villes sans que le problème de l'urbani­ sation des banlieues soit cependant résolu En effet, si ces vastes immeubles correspon­ dent à peu près et au moins en apparence aux vœux de la charte en ce qui concerne l'ensoleillement et l'aération, on n'en a pas pour autant résolu les problèmes non moins essentiels de la circulation et prévu , comme il était recommandé, des réseaux indépen­ dants pour les piétons et pour les voitures .

La CHARTE d'ATHÈNES devenue un évangile est un idéal auquel les meilleurs et les plus nouveaux constructeurs entendent se con­ former et dont ils prennent aussi prétexte hien des fois pour justifier des expériences qui restent discutables.

Elle vaut surtout dans la mesure où ses articles pourraient être intégralement appliqués.

Mais lorsqu'elle n'est utilisée que de façon fragmentaire elle aboutit à des contresens et presque à la négation de ses intentions.

En fait, elle est si judicieusement adaptée aux besoins modernes qu'elle conviendrait surtout à des villes totalement neuves tan­ dis que, dans la plupart des cas, l'urbanisme est appelé à adapter les besoins nouveaux dans les limites que lui laissent les cités anciennes .

La juxtaposition, par exemple, du gratte-ciel et des monuments du passé pose pour l'architecte moderne des pro­ blèmes pratiques et artistiques qui ne peu­ vent être résolus par les seules théories.

Or, si l'on veut juger honnêtement de l'archi ­ tecture moderne, il faut tenir compte au­ tant des résultats partiels que des réalisa­ tions plus étendues.

Sinon, et peut-être se­ rait-ce plus sage, on serait amené à adopter les solutions proposées par d'assez nom­ breux architectes qui consisteraient à ap­ porter peu de modifications dans les quar­ tiers anciens et au contraire à détruire com­ plètement les quartiers sans caractère pour les remplacer par des constructions compl è­ tement neuves et s'inscrivant dans une con­ ception générale.

Cette solution semble assez raisonnable.

Elle laisse cependant une marge d'incer­ titude car il n'est pas encore prouvé que les conceptions urbanistiques modernes, si sé­ duisantes soient-elles en théorie et sal.is­ faisantcs pour la raison, conviennent par­ faitement à des besoins sociaux encore mal définis, à des conditions de sociabilité qui relèvent de la psychologie plus que de l'hy­ giène .

Les résultats réels ne pourront être jugés que sur une plus longue expérience.

On. »

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