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L'ANNÉE 1968 DANS LE MONDE

Publié le 17/01/2022

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Sujet difficile, exigeant une bonne connaissance des événements et une faculté de synthèse assez rare. Il est nécessaire pour le traiter de regrouper des notions éparses dans toutes les parties du programme : relations internationales, histoire intérieure des états, chapitres de civilisation.
La chronologie fournie est forcément succincte, sous peine de tomber dans un éphéméride fastidieux. Elle doit obligatoirement, pour rester dans l'esprit de l'épreuve d'histoire, insister sur les faits essentiels qui marquent l'année 1968. Cela dit, on peut estimer que certains événements méritaient une mention : la crise du dollar, l'assassinat de Robert Kennedy (juin), le traité de Londres sur la non-prolifération des armes nucléaires (juillet).
D'autres événements sont également importants dans leur domaine, mais leur énumération risquerait de disperser l'attention et de transformer le devoir en une suite décousue d'observations. Aussi est-il légitime de les laisser de côté; le bon candidat pourra en citer certains dans l'introduction ou la conclusion : les problèmes de la décolonisation (indépendance de Maurice, sécession du Biafra au Nigeria), la conquête de l'espace (Apollo 8 et le premier vol humain autour de la lune (décembre, prélude à la conquête de l'astre lui-même l'année suivante), triomphe du ski français avec Killy et les soeurs Goitschel aux J.O. de Grenoble, encyclique « Humanae vitae « de Paul VI sur la régulation des naissances...; et, pourquoi pas, l'amorce de révolution que constitue au Royaume-Uni l'introduction des premières pièces de monnaie décimales.

« comme pourvoyeuse de cadres pour le système.Tenter d'expliquer pourquoi le mouvement étudiant a été le détonateur d'un mouvement beaucoup plus ample.

LaFrance entière est paralysée avec 10 millions de grévistes.

C'est que « la France s'ennuie », sans véritable dialogueentre le pouvoir et les masses; une frénésie de liberté s'empare de tous, les moeurs ni l'Église n'y échappent.Montrer les conséquences de « Mai 68 » à court terme, la victoire électorale des conservateurs qui bénéficient de lapeur des « rouges », le remplacement de Pompidou par Couve de Murville (qui porte moins ombrage au général deGaulle); à moyen terme, les répercussions économiques (le S.M.I.C.

a été augmenté d'un tiers), financières (ladévaluation, repoussée par de Gaulle en novembre, sera inévitable l'année suivante), et politiques (le départ dugénéral en avril 1969 s'explique par la crise de 68); à long terme enfin, « rien ne sera plus jamais comme avant »dans les rapports sociaux.Bien rattacher l'engagement américain au Vietnam (500 000 hommes début 1968) à l'histoire intérieure des Etats-Unis (agitation sur les campus, protestation des intellectuels) et à la contestation de la puissance américaine dansle monde (défilés dans les grandes villes, y compris Paris où de Gaulle laisse faire).

Souligner l'importance del'offensive du Têt (Nouvel An vietnamien) par le Viêt-Cong et les Nord-Vietnamiens : Huê n'est reconquis que le 25février, la base de Khe Sanh dégagée qu'après 77 jours de siège; certes les Américains et leurs alliés finissent parreprendre les choses en main, mais sur le plan psychologique c'est un incontestable succès pour leurs adversaires.On peut y voir la cause des pourparlers de Paris qui s'engagent en mai.Quelques mots sur la crise du dollar, due au déficit permanent de la balance des paiements américaine qui entraîneméfiance envers la monnaie de ce pays et une spéculation sur l'or; un double marché de l'or doit être institué le 17mars; le 30 mars, la Conférence de Stockholm réunissant les pays industrialisés crée les D.T.S.

(Droits de tiragespéciaux) qui joueront le rôle de monnaie pour les crédits internationaux.

Tout ceci prélude à la décision de Nixon en1971 de rendre le dollar inconvertible.Le ‹, Printemps de Prague » est une tentative pour afficher un « socialisme à visage humain ».

La Tchécoslovaquie,pays relativement avancé dans le domaine industriel au sein du bloc de l'Est, et pourvu d'une ancienne traditiondémocratique, cherche une voie originale : le stalinisme s'y maintient en effet.

D'où une réaction contre ses excès,d'autant plus vive qu'elle avait tardé.

D'où également l'inquiétude chez ses voisins — qui historiquement n'ont jamaisbeaucoup aimé les Tchèques, qu'ils soient Allemands, Polonais ou Hongrois — et surtout chez les Soviétiques quiredoutent le renouvellement de l'affaire hongroise de 1956.En Chine, 1968 voit le tournant de la Révolution culturelle.

Des Comités révolutionnaires sont mis en place d'aborddans le Tibet et le Sin Kiang, puis dans toutes les provinces.

Ils mettent au pas les Gardes Rouges, que l'on expédiedans les campagnes « afin qu'ils retrouvent le contact avec les masses ».

L'étoile de l'armée monte avec Lin Biao,qui apparaît comme le dauphin de Mao; c'est l'armée qui mate des mouvements dans les grandes villes et instaurepeu à peu le retour à l'ordre.

Fin 1968, on peut dire que la phase active de la Révolution culturelle est close.Ne pas oublier une conclusion, même très rapide, pour souligner l'importance des événements de cette année 1968,une des années-clés de l'histoire du monde depuis 1945, comme 1936 l'avait été pour l'entre-deux-guerres.. »

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