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L'ALLEMAGNE NATIONAL-SOCIALISTE (1933-1939) - Histoire

Publié le 25/01/2013

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La relance des exportations ne pouvait que partiellement ranimer l'emploi. Avant de miser sur un réarmement accéléré, Hitler tente de réduire rapidement le chômage par des moyens classiques. Dès le cabinet von Papen, le recours aux grands travaux était apparu comme une solution. Les nationaux-socialistes reprennent la formule en l'amplifiant. Jusqù'en 1936, plus de 5 milliards de marks sont employés à des investissements d'infrastructures, notamment pour l'aménagement du réseau ferroviaire et la construction d'autoroutes : en 1935, près de 2 000 km sont en chantier et l'Allemagne se dote ainsi de voies stratégiques. Des mesures sont prises pour relancer la consommation intérieure : allègement d'impôts et de charges sociales, prêts au mariage et «secours d'hiver«. On tente d'augmenter le revenu des agriculteurs en diminuant les taux d'intérêt, en fixant des prix plus rémunérateurs, en protégeant l'agriculture de la concurrence étrangère par des barrières douanières, voire en fournissant de la main-d'oeuvre gratuite dans le cadre du travail obligatoire.

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« 1 Destitution du maire catholique de Cologne, Konrad Adenauer Le journal anglais, le Manchester Guar­ dian, s'indigne : Le gouverneur du district de Cologne a donné au Dr Adenauer un «congé d'ab­ sence lt, c'est-à-dire qu'il est considéré comme démissionnaire d'office.

Le Dr Ade­ nauer est bien connu de beaucoup d'admi­ nistrateurs municipaux britanniques qui ont visité Cologne pour Inspecter les plans municipaux des équipements, les installa­ tions sportives et les immenses terrains de jeux qui ont été créés sous son administra­ tion.

Le Dr Adenauer a été à la tête de la cité pendant loccupation britannique et sa façon d'affronter la situation lui avait valu l'estime des autorités britanniques.

2 Manchester Guardian, 14 octobre 1933, dans A.

Grosser, Hitler, la presse et la naissance d'une dictature, A.

Colin éd., p.

176.

Le socialiste français Léon Blum et les pleins pouvoirs à Hitler Je cherche, sans trouver de réponse, si !'Histoire offre un précédent à ce cas extra­ ordinaire.

On a déjà vu des 18 Brumaire et des 2 Décembre, c'est-à-dire des assemblées chassées ou dissoutes par la force.

En avait-on vu qui prononçassent elles-mêmes leur propre annulation? Ce sui­ cide, ce hara-kiri d'une assemblée souve­ raine, s'immolant, à peine née, sur l'autel du Dictateur, qui n'aura usé de sa souveraineté que pour s'en dépouiller, qui n'aura vécu que le temps de se supprimer elle-même ...

Quel spectacle 1 Et j'ai beau chercher, je le répète, je ne vois pas d'exemple que les Ins­ titutions parlementaires aient jamais été soumises à une si atroce dérision.

Léon Blum, Le Populaire, 26 mars 1933.

3 L'épuration de l'administration La nazification de la fonction publique se développe constamment.

Le Vôlklscher Beobachter, organe officiel d'Hitler, publie aujourd'hui une liste de nouvelles nomina­ tions et promotions dans ladministration du Reich et de la Prusse.

Tous ces hommes nouveaux sont soit membres, soit sympathi­ sants du Parti nazi.

On licencie non seule­ ment des républicains, mais également de nombreux conservateurs modérés.

Manchester Guardien 9 février 1933.

La plupart des fonctionnaires épargnés par les destitutions effectuées sous le régime de Papen passent sous la hache maintenant.

Sept gouverneurs provinciaux sur 11, 15 présidents de district sur 33 ...

ont été écartés Jusqu'ici pour des raisons poli­ tiques.

~tre impopulaire auprès des nazis locaux semble une raison suffisante pour être renvoyé.

Times.

14-2-1933.

Cité par A.

'Grosser, ouvr.

citi, p.

154.

4 Les destitutions en Prusse 3 préfets, 3 préfets-adjoints, 12 préfets de police destitués .

Au ministère le l'intérieur de Prusse, le ministre du Reich Gôring a pris le balai de fer et s'est mis à un nettoyage Impitoyable de l'administration prussienne empoisonnée par le système rouge de lassiette au beurre.

Volkischer Beobechter 14 février 1938 5 ~puration et persécutions contre les opposants A Grossbeeren , une cité d'environ 2 000 ha­ bitants à quelques kilomètres de Berlin, une maison contenant neuf familles ouvrières a été entièrement brOlée après que des nazis en uniforme lui aient donné l'assaut.

Une famille dont certains membres appartenaient à des associations socialistes, a dO s'enfuir dans ses vêtements de nuit par une température au-dessous de zéro ...

Onze personnes ont été tuées dans des meurtres politiques au cours des deux der­ niers jours.

Le capitaine Gôrlng a ordonné que toute information sur ces faits soit donnée exclusivement par le quartier géné­ ral de la police à Berlin ou par les adminis­ trations provinciales dont la plupart ont été récemment nettoyées par des nazis.

Les administrations locales, dans leurs déclara­ tions à la presse concernant des « matières d'importance politique.,.

n'ont pas montré «la réserve nécessaire et le tact désirable lt.

Times, 24-2-1933.

6 Torture des opposants Le chef de la Gestapo décrit les tortures infligées aux opposants dans des caves spfJ­ cialement emfJnagées : Ils avaient torturé les communistes emprisonnés d'une façon particulièrement « originale •· On les avait forcés à boire de la saumure de hareng, pour ensuite les faire attendre en vain une gorgée d'eau par ces chaudes journées d'été.

L'un de mes com­ missaires, qui accompagnaient Joel, me rapporta que les S.A.

s'y étaient aussi per­ mis la «plaisanterie» de faire monter leurs 7 Â Autodafé des « mauvais livres 11 par les nazis à Berlin (mai 1933) prisonniers dans les arbres; ils devaient patienter pendant des heures sur les branches et, à certains intervalles, crier « coucou •· Le procureur Winkler à Wupper­ tal, qui voulait intervenir contre les S.A., dut s'enfuir avec sa femme et son enfant devant leurs menaces.

( ...

) On nous conduisit par un étroit couloir à la vieille forteresse et on nous fit pénétrer dans une sorte de cachot souterrain.

Les pri­ sonniers étaient couchés par terre sur une couche de paille; lorsque nous entrllmes, le chef de chambrée cria : «Attention 1 », les prisonniers se levèrent en titubant, s' effor­ çant de se tenir droits.

L'aspect des captifs était tout simplement indescriptible.

C'étaient des formes qui semblaient sortir d'un rêve démoniaque, des fantômes.

Des têtes tuméfiées surgissaient comme des melons de vêtements cabossés, déchirés en lambeaux, les visages aux meurtrissures jaunes, vertes et bleues n'avaient plus rien d'humain.

Les parties du corps qui étaient nues étaient couvertes de marques de coups et de sang coagulé.

L'épouvante me saisit comme devant l'apparition de spectres.

Lorsque je demandai après Kas­ per, un être se présenta dont seuls les yeux noirs ardents rappelaient l'homme pétillant d'esprit, débordant de vitalité qu'il avait été.

La vue de cet homme supplicié fut pour mol la plus forte émotion de cette année, s'il m'était encore possible de parler d'une intensification dans ce domaine.

Je caressai sa tête tondue à ras et rouée de coups, essayant de lui dire quelques mots humains dans cette chambre des supplices, Kasper était loin de nous.

Il pleurait sans larmes.

des tressaillements convulsifs faisaient fré­ mir son visage martyrisé.

Je lui promis avec conviction que je lui viendrais en aide; le procès de haute trahison en cours contre lui ne pouvait pas avoir des conséquences bien graves .

Mais il serait certainement libéré de cet enfer .

De lentrée de la cave, les S.A.

observaient la scène en écarquillant les yeux et sans rien y comprendre.

Elle fut inter­ rompue de manière dramatique.

Parés d'uniformes resplendissants, sur la poitrine et autour du cou des médailles anciennes et nouvelles, Ernst, un des chefs des S.A.

à Bertin, et sa suite pénétrèrent en riant et en bavardant dans la pièce sinistre.

Cité par C.

Bloch, Le nuit des longs couteaux, coll.

Archives, Julliard éd., p.

56-57.. »

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