L’ALLEMAGNE NATIONAL-SOCIALISTE

• Le 30 janvier 1933, le président de la République de Weimar, Hindenburg, nomme «Monsieur» Adolf Hitler au poste de Chancelier du Reich. Hindenburg n’estime guère le chef nazi mais il espère que l’appui de nombreux députés nazis au Reichstag permettra de dégager une majorité assez cohérente pour sortir l’Allemagne de la crise dans laquelle elle est plongée depuis trois ans.

• La violence des nazis, celle de leurs discours comme celle que les S.A. exercent dans la rue, n’inquiètent pas le Maréchal. Ses pouvoirs sont étendus : il peut révoquer à sa guise le nouveau Chancelier qui n’est responsable que devant lui. Le « fin » von Papen, vice-chancelier, devrait pouvoir manipuler des chefs nazis sans expérience. Et, de toute façon, l’aristocratique Reichswehr, qui n’apprécie guère la « vulgarité » plébéienne des S.A., veille.

• Hitler est conscient que sa position est encore vulnérable malgré ses succès électoraux et le poids de ses 300000 S.A. Le temps des «putsch» est révolu. Mais il n’abandonne pas ses objectifs grandioses pour quelques «hochets» ministériels. Il adopte seulement sa tactique aux circonstances. Utilisant sa fonction cje chancelier, c’est «légalement» qu’il veut faire^sa révolution national-socialiste, parvenir à la dictature, créer l’État totalitaire nazi, «un Reich pour mille ans», et relever l’économie allemande.

La politique intérieure de l’Allemagne national-socialiste de 1933 à 1939.

III. La restauration de la puissance économique

1. L’économie mobilisée et dirigée

• Le capitalisme en liberté surveillée. Abandon des idées socialistes des premiers temps. Distinction entre capitalisme national « utile » et ploutocratie internationale. Le cadre capitaliste est maintenu. Mais dirigisme : les patrons doivent accepter de travailler en fonction des grandes orientations décidées par l’État. Conseils de surveillance dans les grandes entreprises. En revanche, les grèves des travailleurs sont interdites.