L'Allemagne entre Est et Ouest de 1945 à nos jours ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
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A.
Les deux États sont intégrés aux blocs
1.
La RFA et le camp occidentalLa RFA s'ancre résolument à l'Ouest.
Son régime est une démocratie libérale, parlementaire, fédérale.
Elle adhère àl'OECE car elle bénéficie du plan Marshall.
Elle se rapproche de la France et participe à la construction européenne,d'abord en participant à la création de la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) en 1950-1951,puis à celle de la CEE (Communauté économique européenne).
Militairement, l'intégration est plus délicate, car lessouvenirs de la guerre sont encore récents.
Mais, après l'échec de la CED (Communauté européenne de défense), leréarmement de la RFA est acquis en 1954.
Ainsi naît la Bundeswehr qui dépend du commandement militaire de l'OTANà laquelle la RFA est intégrée en 1955.
2.
La RDA et le camp soviétiqueLa RDA se constitue en démocratie populaire, centralisée, dominée par un parti unique, la SED, qui dirige toute la viepolitique, économique et sociale et applique le modèle communiste.
Elle entre dans le CAEM (Conseil d'aideéconomique mutuelle) dès 1950, puis au pacte de Varsovie en 1955, devenant ainsi un élément essentiel du bloc del'Est.
3.
La défense de deux thèses opposéesLes thèses de la RFA et de la RDA n'ont qu'un point commun, la division de l'Allemagne n'est que provisoire, et laréunification de l'Allemagne est leur objectif principal.Mais, pour la RFA, la réunification passe par des élections libres et le seul État allemand légitime est la RFA, donc luiseul peut signer un traité de paix définitif.Pour la RDA, le traité de paix est un préalable et doit être signé par les deux États allemands.
De plus, laréunification doit être le résultat de négociations inter-étatiques.
Ces thèses, diamétralement opposées,maintiennent les deux États dans leur volonté de se tourner le dos et nuisent à la normalisation de leurs relations.
B.
La question allemande demeure insoluble
1.
Dans les années 1950-1960Dans les années 1950-1960, l'intransigeance est de mise, malgré un contexte international plus favorable.
En effet,depuis la mort de Staline en 1953, son successeur, Khrouchtchev annonce au XXe congrès du PCUS, en 1956, unenouvelle orientation politique internationale, la coexistence pacifique.
Cependant, la RFA, sous la directiond'Adenauer, a choisi de suivre en tous points la politique américaine et manifeste son intransigeance.
La doctrineHallstein en est l'expression en prévoyant la rupture des relations diplomatiques avec tout État qui reconnaîtrait laRDA.
C'est le cas en 1957 avec la Yougoslavie.
2.
La seconde crise de Berlin (1958-1961)En novembre 1958, Khrouchtchev, voulant restaurer son autorité sur le plan intérieur et extérieur, menace dedonner à la RDA la pleine souveraineté sur Berlin.
Les puissances occidentales occupant Berlin-Ouest auraient dûainsi négocier avec la RDA et donc la reconnaître.
Khrouchtchev espère la neutralisation de Berlin réunifiée et satransformation en ville libre.
Les Occidentaux ayant refusé, la crise se dénoue par la construction du « mur »séparant l'Est et l'Ouest de la ville.
Ce mur met fin au mouvement d'émigration des Allemands de l'Est vers l'Ouest etconsacre la division de la ville et de l'Allemagne.
La visite de Kennedy en 1963 et son discours (« Ich bin einBerliner») montrent la détermination des Occidentaux.
3.
Les prémices de la détenteEn 1969, arrive au pouvoir une coalition socialiste et libérale qui ne peut faire son unité que sur la politiqueétrangère, plus particulièrement sur la normalisation des rapports avec l'Est.De plus, depuis 1961 et la construction du mur, les Allemands de l'Ouest se rendent compte que l'intransigeancen'est peut-être pas la bonne méthode.
Et la jeunesse née après la guerre a du mal à comprendre la non-reconnaissance de la RDA.
Enfin, les États-Unis changent d'attitude.
Les difficultés intérieures et extérieuresamènent le président Nixon à limiter les risques de conflit en Europe, la guerre du Viêt Nam constituant l'essentiel deses préoccupations.
Cet assouplissement de la politique américaine en Europe permet à l'Ostpolitik de se développer.
III - L'Allemagne et la fin du clivage Est/Ouest: de 1970 à nos jours
A.
L'Ostpolitik
1.
Le rapprochementProfitant de ce nouveau climat de détente, Willy Brandt, chancelier social- démocrate (1969) de la RFA, lancel'Ostpolitik ou politique d'ouverture à l'Est.
Les traités conclus avec l'URSS et la Pologne, en 1970, reconnaissentl'inviolabilité des frontières européennes, y compris la ligne Oder-Neisse (frontière entre la RDA et la Pologne).Le traité quadripartite de 1971 permet le libre passage des personnes et des marchandises entre Berlin-Ouest et laRFA.Enfin, le traité de décembre 1972 normalise les relations entre les deux États allemands qui se reconnaissent et sontreconnus par l'ensemble de la communauté internationale.
Ils peuvent ainsi, simultanément, entrer à l'ONU enseptembre 1973.
Les accords d'Helsinki en 1975 confirment cette nouvelle situation en Europe en entérinant lesaccords cités précédemment..
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