L'Afrique du Sud : une nouvelle puissance régionale

Par ailleurs, tout en appliquant une politique d'ajustement structurel, Pretoria doit satisfaire à l'explosion de la demande intérieure en biens de consommation et investir dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement productifs : en matière d'éducation, de logement ou de santé, notamment. La population noire, largement exclue des bénéfices de la croissance pendant les années fastes, acceptera difficilement de nouvelles mesures de restriction ; c'est pourquoi, face aux pressions internationales, une tendance protectionniste se fait jour, afin de renforcer la cohésion de la nouvelle nation sud-africaine.

Si l'Afrique du Sud ne répond pas aux attentes de ses voisins, confrontés eux aussi à une grave crise économique, elle risque d'en subir les conséquences, comme l’atteste déjà la forte immigration, estimée pour 1995 à huit millions de demandeurs d'emploi et de réfugiés. Enfin, des problèmes de sécurité menacent le pays. La levée des sanctions internationales et le rétablissement des liaisons aériennes ont considérablement 

Le rôle de l'Afrique du Sud dans la région australe va connaître de fait une évolution à mesure de la restructuration intérieure du pays. Si la politique régionale et internationale de Pretoria peut sembler aujourd'hui paradoxale, c'est parce que le gouvernement doit atteindre dans le même temps deux objectifs contradictoires : un inévitable engagement sur la scène régionale, comme l'illustre notamment la fonction de médiateur assurée dans le règlement du conflit angolais en 1995, et la construction du nouvel État sud-africain, un défi qui nécessite sans doute un certain repli.

Par ailleurs, la prospérité du nouveau marché austral dépend précisément de cette refondation.