L'Afrique du Sud peut-elle être le leader de l'Afrique Sub-saharienne ?

« Tous ces efforts que mène le pays et la manière dont ceux-ci leurs rendent montre bien l'implantation du pays danscette partie du continent africain. Les efforts déployés par le gouvernement pour résorber la pauvreté, à l'image des multiples chantiers deconstruction de logements décents (de petites unités de deux ou trois étages maximum) : l'intelligence dugouvernement à ne pas commettre les mêmes erreurs qu'avec les grands ensembles de nos banlieues dans lesannées 60...

Cette nouvelle démarche et cette nouvelle manière de penser amènent aussi une société relativementapaisée, où les gens semblent se respecter entre eux et heureux de vivre ensemble.

De ce point de vue, le Congoet le Nigéria ont encore des progrès à faire en prenant exemple sur l'Afrique du Sud. Au final, tout cela produit des résultats spectaculaires, et notamment sur le plan économique : à elle seule, l'Afriquedu Sud représente plus du tiers du PIB de l'Afrique sub-saharienne.

De plus, le pays accueillera la Coupe du mondede football en 2010 ce qui leur vaudra une fois de plus, après de nombreuses années d'efforts, une très bellerécompense qui rendra les pays voisins « jaloux » et « envieux » au point de suivre l'exemple de ce grand del'Afrique Sub-saharienne, et ainsi de les pousser au rang de Leader. 2,7 millions de passionné du football supportant leurs équipes seront amenés en Afrique du Sud pour la Coupe duMonde de Football 2010.

L'Afrique n'est aujourd'hui pas la destination préférée des touristes par le fait d'uneinsécurité constante, mais les événements comme celui de 2010 sur ce continent vont amener investisseurs etgrandes entreprises à redécouvrir ces pays qui ne demandent qu'à connaitre le développement. L'Afrique du sud a été désignée pour accueillir cette compétition internationale en partie parce qu'elle peuts'enorgueillir d'avoir les infrastructures les plus performantes du continent.

C'est également pour cette raison qu'elleest l'une des destinations touristiques les plus populaires en Afrique sub-saharienne.Mais une chose est sure et ce sont les statistiques touristiques : l'Afrique attire moins de 5 % des touristes dans lemonde et le continent ne reçoit qu'une infime partie de l'argent que ces visiteurs dépensent.

On peut expliquercette situation en mettant en avant le rôle des infrastructures.

L'une des raisons la plus souvent évoquée par letouriste est la sécurité.

Mais dans un monde où la menace terroriste est permanente, le touriste est devenu unesorte de créature habitué à affronter des choses pénibles et plus ou moins dangereuses, prête à braver tous lesdangers liés au voyage.

Par ailleurs, l'Afrique du sud, est confronté à la violence avec le taux de criminalité le plusélevé au monde.

Même si les touristes ne sont pas toujours ciblés, l'Afrique du sud est un pays violent et perdurecomme tel dans l'esprit des visiteurs.Philippe Guillaume a écrit une thèse sur le problème de la violence à Johannesburg.

On parle souvent decambriolages, de vols, de viols, d'attaques à main armée ...

C'est en partie vrai.

Tous les jours, le journal deJohannesburg (Le Star), propose une rubrique des faits divers en précisant les quartiers où ont lieu les crimes etdélits.

Il publie tous les mois les cartes des avenues les plus dangereuses.

On y retrouve les rues des grandesbanques, des commissariats dangereux ou encore des supermarchés.

Tous les habitants savent où il faut et ne fautpas aller, et la crainte du viol est la première préoccupation des femmes sud-africaines.

Et c'est aussi par ce cotésombre de l'Afrique du Sud qu'on voit s'exprimer les limites d'un potentiel leader de l'Afrique Sub-saharienne.Malgré tout, le potentiel touristique des pays de d'Afrique sub-saharienne reste intact.

Selon l'Organisation Mondialedu Tourisme, le secteur touristique dans cette partie du continent a connu une hausse de 8% durant les quatrepremiers mois de l'année 2007 contre seulement 4% pour le Maghreb.

Ceci nous amène donc à la question suivante,L'Afrique est-elle en train de sortir de la pauvreté ? Une chose est sûre, elle connaît actuellement son plus fort tauxde croissance économique depuis la fin de la décolonisation.

Le FMI exprime même dans son dernier rapportsemestriel une croissance économique de 6,1 % pour 2007 et même de 6,8 % pour 2008.

C'est deux points de plusque la croissance de l'économie mondiale.

La croissance semble donc bien être durablement de retour en Afrique.Les dirigeants d'Afrique du Sud, d'Inde et du Brésil se sont engagés, mercredi 17 Octobre 2007 à Pretoria, à lutterpour que les pays en développement soient traités plus équitablement sur la scène mondiale et à unir leur voix pourse faire entendre auprès des grandes puissances mondiales.

Je pense qu'ils n'ont pas fait cela juste pour l'image,mais ce nouveau pôle, cette nouvelle triade du 21ème siècle sera une alliance aussi puissante et influente dansleurs régions respective que le G8 l'a été jusqu'à aujourd'hui en Europe, en Amérique du Nord et en Asie de l'Est.

Cesommet du 17 octobre 2007, a été centré sur l'obtention de résultats afin de répondre aux défis auxquels leurs payssont confrontés.

A l'issue de ce 2nd sommet de l'alliance Inde-Brésil-Afrique du Sud (IBSA), qui fût lancé en 2003,l'IBSA s'annonce arriver comme le "G8 du sud".

Le premier sommet avait eu lieu à Brasilia en 2006 et le prochain estprévu à New Delhi en 2008.

Les trois dirigeants ont signé sept accords de coopération, notamment dans lessecteurs de l'éducation, des douanes et de la santé.

On retrouve une volonté de l'Afrique du Sud de mener sarégion Sub-saharienne auprès des grandes sociétés grâce à de nouveaux partenariats internationaux entre régionsde même ordre. L'Afrique du Sud n'est donc pas supposée comme étant le leader de l'Afrique Sub-saharienne, mais elle s'y estinstallée comme tel par le biais d'entraide régionale en eau, électricité et autres ressources.

Ce pays, où lesrelations politiques grandissent de jour en jour et s'intensifient viendra donc à terme, avec le brésil et l'Inde, sepositionner comme l'un des leaders des régions du Sud.

La limite Nord-Sud est en train de disparaître au profit denouvelles relations Nord Sud beaucoup plus équilibrées et rapprochées.

Un seul problème persiste, celui du pouvoir.Dans des pays comme ceux du Sud où guerre civile et développement s'entrecoupent, l'approche et l'avenir d'uneévolution économique mondiale se voit donc ternie et remise en question.

Systèmes politiques, dogmes culturels ouretard économique, à l'origine de ce problème : l'Afrique est-elle réellement prête à entrer dans un monde auxperspectives multilatérales?. »