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L'affirmation ouvrière au XIXe siecle

Publié le 15/09/2011

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L’affirmation ouvrière au XIXe siecle

 

  1. 1.      L’organisation collective

 

Le secours mutuel et la résistance

 

=>La naissance des caisses de secours et l’affirmation d’une solidarité ouvrière illustrent la défense commune contre le sort. Ce secours est prodigué aux vieux, malades, infirmes. Comme ces sociétés, dans le cadre des métiers, sont chères, elles excluent les manouvriers, les non- qualifiés et les femmes (à l’exception de sociétés qui incluent des femmes ou sont spécifiquement féminines,  dans le Dauphiné ou le Midi). En effet, le financement des caisses est essentielle, de 3F à 10F de droit d’entrée selon les caisses ouvrières dans les années 1820. Mais il pouvait y avoir plus onéreux. Ex : à Metz, la société « Aide-toi, le ciel t’aidera « demandant un droit d’entrée de 25F et une cotisation mensuelle de 2,25F.

« systèmes de rémunération.

Violence et conciliation =>Il y a ambiguëté dans cette action ouvrière de coalition: en effet, l’appel à la médiation coexiste avec l’affirmation dudroit d’insurrection ainsi que les pratiques violentes ( ex : briser les ouvrages des travailleurs récalcitrants à la grève). Malgré la déférence et l’obéissance des ouvriers de fabrique, la violence demeure un trait des comportements ouvriers,jouant le rôle d’exutoire face à une situation bloquée. Ex : (avril 1834) six jours de violence dans les quartiers canuts de Lyon avec des conflits locaux et improvisés, par réaction à un projet de loi limitant la liberté d’association(tant des sociétésrépublicaines ques des associations ouvrières).

L’action ouvrière du premier XIXe siècle est imprégnée de la tradition de laConstitution de 1793 ( qui légitime le droit à l’insurrection) et se trouve ponctuée par des prises d’armes dont lesmotivations sont complexes. Ex : (1839) sur le plan politique, on note la forte participation ouvrière aux mouvements armés parisiens lors de l’insurrection de la Société des Saisons & (février 1848) sur le plan social la participation ouvrièreaux incendies des usines Croutelle de Reims.

=> Dans ce climat existe une constante répression (privée et publique). Ex : (21 juin 1848) la dissolution des Ateliers nationaux provoque une mobilisation que le gouvernement laisse se développer pour mieux la réprimer.

En effet, l’Etatmanifeste son action violente, dans l’application stricte de la liberté du travail et de l’interdiction des coalitions ouvrières,même à l’égard de grèves pacifiques.

L’année 1869 marque un point d’apogée de la grève et de la répression, et l’année1871 est année de l’insurrection de Paris (après le siège prussien) qui connutune répression impitoyable de la part deThiers mais cette dernière insurrection, politique et sociale, a eu peu d’effets sur la vie ouvrière.

En revanche, le Parisouvrier et populaire est profondément touché par la répression ( sur 2 millions d’habitants en 1870, il en reste 1,8 millionen 1872).

En juillet 1875, le compte rendu à L’Assemblée Nationale du général Appert montre que les ouvriers de métierconstituents 44, 5 % des personnes arrêtées lors de la répression de 1871, avec un maximum de coordonniers dont laprofession est la plus traditionnellement ouverte à l’activisme révolutionnaire.

2.

La société française face à la « question sociale » 1. Les politiques patronales du travail => Le recrutement d’une main-d’œuvre adaptée est un des problèmes majeurs de la gestion patronale : lorsque lesouvriers qualifiés (sont rares et chers), il faut assurer leur fidélité et leur formation.

Il s’agit aussi d’une tentative patronalde prise de contrôle global de la nouvelle population industrielle dans l’organisation du travail que l’on assiste.

Ainsi on aune stratégie de contrôle social passant par les institutions de prévoyance, le contrôle despossibilités d’épargne, de laconsommation, les avantages en nature ou en argent accordés aux ouvriers fidèles.

A partir des années 1850-1860, laformation des ouvriers est prise en charge par des « écoles d’usine » qui complètent le dispositif des écolesprofessionnelles fondées sous la Restauration.

=> La politique d’internement et d’enfermement fait apparaître les ouvroirs pour jeunes filles où l’Eglise en alliance avec lepatronat fournit le cadre disciplinaire(les religieuses organisent la vie de l’internat) ou le cadre de travail (les religieusesdeviennent des contremaîtresses) : c’est la manufacture-internat dans les années 1860 regroupant 40 000 jeunesouvrières dans le Midi principalement.

Ex : dans le cloître industriel de Jujurieux, les apprenties y entrent entre 13 et 15ans avec un contrat d’apprentissage approuvé par leur parents, les religieuses surveillent les atelier, une large part dusalaire de l’apprentie est épargnée pour constituer la dot et un trousseau complet pour le mariage (but ultime selon lamorale patronale ; le fiancé fait d’ailleurs sa demande au patron).

=> Durant l’industrialisation, l’encasernement est la forme extrême de la relation étroite entre logement et travail : loger les ouvriers est une condition de la fixation d’une main-d’œuvre itinérante et le moyen de lui imposer des comportementsconformes à l’ordre industriel.

Ainsi, fin XIXe siècle, voit-on l’éclosion des villes-usines. Ex : le Creusot (archétype de la ville-usine) avec la Combe des Mineurs faite d’imitation de cottage anglais pour les ouvriers, 600 logements, de 2700habitants en 1836 à 23 000 habitants en 1866.

Mais en général l’effort propre des industriels dans le logementsocial(privé ou public) des ouvriers mène à un échec dans la conception des cités-usines lorsque l’accent n’est pas mis surl’effort immobilier mais sur l’encadrement, la moralisation ou la formation technique : en effet, les quartiers d’ouvrier faitsd’habitat en location ne rasssemblent qu’une part modeste de la main-d’œuvre, et surtout l’élite qualifiée.

Culture industrialisatrice et réforme sociale Science de l’industrie => Les thèmes de rationalité productrice marque l’industrialisation : la « science de l’industrie » explicite donc le projetd’une raison industrielle dans la production.

Bien avant les organisateurs tayloriens de 1920, Auguste Comtefait de l’èrede la nouvelle société industrielle, celle de l’âge rationnel où il n’y a plus d’anarchie et de la production.

Dans des ouvragesde la première moitié du XIXe, les fondements de la science de l’industrie suivent les principes de l’ordre, de la propreté,du silence et de la surveillance (principes d’une morale de la fabrique où ponctualité, soumission et zèle sont préférables àl’habileté).Ex : Dupin(polytechnicien qui rédige de petits traités d’éducation économique, technique et artihmétique ; faitdes cours à industriels et ouvriers)fait partie d’une technocratie qui soutient le machinisme comme condition de cettesujétion rationnelle.

Mais la nouvelle discipline scientifique industrielle rencontreencore des réticences.

Ex : Lesdictionnaires d’avant 1850 montrent un lexique du travail peu imprégné d’industrialisme et des relations sociales(l’industriel & le fabricant sont perçus comme des commerçants, l’entrepreneur est un « maître ouvrier » cf Dictionnaire de l’Académie ) ; il n’y a pas de mention de « classe ouvrière », « organisation du travail » , « patronat », « salariat » (le patron reste un « protecteur », le « prolétaire » et pris au sens antique c’est-à-dire le citoyen romain de dernière classedont les enfants constituaient sa seule richesse, l’ « ouvrier » est une « personne qui gagne sa vie à travailler de sesmains » cf Grand Dictionnaire Universel Larousse du XIXe siècle 1866-1867 , l’industrie reste une dextérité à faire quelque chose ou une profession exercée pour vivre).

Classe ouvrière, classe dangereuse => Le discours des classes dirigeantes stigmatise les effets sociaux de l’industrialisation considérés criminelles et. »

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