L'affaire Pierre de Craon
Publié le 05/09/2013
Extrait du document
LE TRÈS OPPORTUNISTE OLIVIER DE CLISSON Successeur de Du Guesclin, Olivier IV de Clisson connaît une ascension pour le moins surprenante. De souche bretonne, sa famille sert un temps Edouard III d'Angleterre, alors en lutte contre la France. En 1343, son père est arrêté puis décapité à Paris pour avoir, semble-t-il, trempé dans un complot. Le jeune Olivier, âgé de sept ans, va se réfugier à la cour d'Angleterre. En 1364, il perd un oeil en combattant contre les troupes de Du Guesclin. A peine six ans plus tard, Clisson s'entend avec Charles V et rejoint le camp français - ce que jean de Bretagne ne lui pardonnera pas. Sa carrière est alors définitivement lancée. En 1380, après la mort de Du Guesclin, devenu son compagnon d'armes, Charles VI lui offre l'épée de connétable. Immensément riche, comme le prouve son testament rédigé à la hâte après l'attentat, Olivier de Clisson est détesté des oncles du roi, Berry et Bourgogne, qui profitent de la folie de Charles VI pour l'écarter brutalement du pouvoir dès le mois de décembre 1392. Et c'est en Bretagne qu'il trouvera refuge !
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LE TRÈS OPPORTUNISTE
OLIVIER DE CLISSON Successeur de pu Guesclin, Olivier IV de Clisson conna ît une ascension pour le moins surprenante.
De souche bretonne , sa famille sert un temps Edouard Ill
d ' Angleterre , alors en lutte contre la France.
En 1343 ,
son père est arrêté puis décapité à Paris pour avoir , semble+il , trempé dans un complot.
Le jeune Olivier, âgé de sept ans , va se réfugier à la cour d 'Angleterre .
En 1364, il perd un œil en combattant contre les troupes de Du Guesclin .
A peine six ans plus tard, Clisson s 'entend avec Charles V et rejoint le camp français -ce que Jean de Bretagne ne lui pardonnera pas .
Sa carrière est alors définitivement lancée.
En 1380, après la mort de Du Guesclin, devenu son compagnon d'armes ,
Charles VI lui offre l'épée de connétable .
Immensément riche, comme le prouve son testament rédigé à la hâte après l'attentat , Olivier de Clisson est détesté des oncles du roi , Berry et Bourgogne, qui profitent de la folie de Charles VI pour l'écarter brutalement du pouvoir dès le mois de décembre 1392 .
Et c'est en Bretagne qu 'il trouvera refuge!
tirée au clair .
Plus tard , on
retrouve Craon auprès du
pape Clément VII puis chez
le duc de Berry, autre frère
de Charles Y.
li est finale
ment chassé de la Cour en
1391 , complètement discré
dité par d'insistantes rumeurs
de sorcellerie, de débauche
et de nouvelles malversa
tions financières .
li a trouvé
refuge che z le duc de Bre
tagne .
Ces deux-là sont faits
pour s'e ntendre .
Craon croit
Clisson à l' origine de sa dis
grâce .
Jean de Montfort , lui ,
n'a pas
pardonné au conné
table d'avoir rejo int le camp
français en 1370.
Lequel a eu
l'idée de l'attentat ? Lequel
l 'a mis sur pied ? Toujours
est-il que l'exécuteur, Pierre
de Craon, une fois son crime
perpétré, trouve de nouveau
asile chez son cousin breton
qui, prudent, l'expédie séan
ce tenante en Espagne .
Dans la
capitale , l' affaire fait
grand bruit .
Charles VI dili
gente une enquête, qui est
confiée au prévôt de Paris .
Un
peu par hasard , on arrête
deux serviteurs de Pierre de
Craon .
Bien qu 'ils soient to
talement étrangers au crime, ~
ils sont décapités sans autre % "1 forme de procès .
Quant à .r.
~ Craon, il est introuvable .
Le < 11 roi doit pour l'heure se ~
contenter du bannis sement ~
et de la confiscation des ~
biens du meurtrier pronon- ~ "" ..
~~~ .c cés par le tribunal du Châte- o.
let .
Or , quelques semaines
plus tard, voilà que d'insis
tantes rumeurs localisent
Craon en Bretagne auprès
du duc Jean IV, qui serait le véritable commanditaire de
l'attentat.
La chevauchée
du Mans
Charles VI adresse un ultima
tum au duc de Bretagne , qu 'il
somme de lui livrer Craon
dans les plus brefs délais .
Jean
de Montfort répond tout
net que « de messire Pierre
de Craon , il ne sait rien ».
Mais il ne convainc person
ne, et le Conseil du roi, qui
connaît son anglophilie, voit
là l'occasion de le mettre
enfin au pas .
Charles VI n'hé
site pas un instant : il ira lui
même châtier le félon !
L'armée royale s'ébranle aux
premiers jours d 'août et se
dirige vers Le Mans , où doi- ift!mED ITIONS l:lim ATLAS
vent la rejoindre des cheva
liers venus des quatre coins
du royaume .
Le 5 aoû t, la
troupe progres
se dans la forêt sous une
chaleur accablante .
Soudain,
le roi, lourdement vêtu de
velours noir, saisit son épée
et charge ses compagnons
sans rime ni raison.
Cette
première crise de folie de
Charles VI résonne comme
un sursis inespéré pour Jean
de Bretagne , qui apprend
bientôt le licenciement de
l'armée et le retour du roi à
Paris .
Mais le plus heureux
devait pourtant être ce dia
ble de Craon, qui coulait
sans doute des jours pai
sibles en Espagne et dont
personne n'entend it plus
jamais parler ..
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