L'affaire Calas
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
«
r
L'affaire Ca las
Les iniquites de la «justice»
Le 13 octobre 1761, Jean Ca las, calvi-
niste, marchand d'indienne, etabli
Toulouse depuis quarante ans, trouve
son fils aine Marc-Antoine, pendu dans
le magasin.
Pour que le corps du jeune
homme ne soit pas soumis au traitement
dishonorant reserve a ceux qui ont mis
fm a leurs jours, Jean Ca las maquille le
suicide en crime.
Mais la rumeur popu-
laire ne tarde pas a accuser le pere
d'avoir etrangle son fils pour l'empecher
de se convertir au catholicisme.
L'affai-
re survient a tin moment ou Toulouse
s'apprete a celebrer l'anniversaire du
massacre des protestants en 1562.
L'enquete est menee avec malveillance
par le capitoul de Toulouse.
Quatre-
vingt-sept temoins, dont la vieille ser-
vante Jeannette, pretendent que Marc-
Antoine avait !'intention de se convertir.
Le corps de Marc-Antoine est enterre
suivant le rite catholique et une proces-
sion reunit
plusde 20 000
fideles.
L'affaire Sirven contribue a attiser les
passions.
Une jeune fille elevee chez les Dames noires de Castres ne s'est-elle
pas jetee dans un puits pour ne pas entrer au couvent? Dans ce contexte
emotionnel s'ouvre le proces en appel
devant le parlement de Toulouse.
Le
conseiller rapporteur,
deC assan-
Clairac, s'est retire pendant plusieurs
jours dans un couvent pour mieux etu-
dier l'affaire.
La these du suicide semble
insoutenable et le premier mensonge de
Jean Calas lui nuit.
Le 9 mars 1762, les magistrats declarent !'accuse coupable.
Jean Calas est condamne a mort et subit 1761-1765
le supplice de la roue en clamant son
innocence.
Devant les protestations de
sa veuve et de son jeune fils, un revire-
ment d'opinion se manifeste.
Marc-
Antoine avait bien mis fin a ses jours,
la suite d'une crise de dosespoir provo-
quee par l'impossibilite de terminer une
licence en droit, reservee aux catholi-
ques.
Le comte de Maurepas, le fils du 'mare-
chal de Villars, Vallemongue, avec son
pamphlet, L'Asiatique tolere, reclament
la rehabilitation de Jean Calas.
Mais
c'est !Intervention de Voltaire qui est
determinante.
II en appelle au roi, porte
le debat devant la cour et l'opinion dans
son Traite sur la tolerance (1763).
Il ne
cache d'ailleurs pas a d'Alembert qu'il
bataille pour le plaisir de saper le parle-
ment et par haine pour «Pint-me», c'est-
a-dire la religion.
Un an plus tard, un tri-
bunal compose du chancelier d'Agues-
seau, du cardinal de Bernis et de l'inten-
dant de La Michodiere revise le proces.
Le Conseil du roi casse le jugement et
rehabilite, en 1765, Jean Calas, dont la
famille recoit une indemnite de 30 000
livres.
Par son retentissement, l'affaire
C alas pose le probleme de la situation
ambigue des protestants et jette le dis-
credit sur la justice des parlements.
L'affaire Calas
Les iniquités
de la «justice»
Le
13 octobre 1761, Jean Calas, calvi niste, marchand d'indienne, établi à
Toulouse depuis quarante ans, trouve
son
fils aîné Marc-Antoine, pendu dans le magasin.
Pour que le corps du jeune
homme ne soit pas soumis au traitement
déshonorant réservé à ceux qui ont mis fin à leurs jours, Jean Calas maquille le
suicide en crime.
Mais la rumeur popu
laire ne tarde pas à accuser le père d'avoir étranglé son fils pour l'empêcher de se convertir au catholicisme. L'affai re survient à un moment où Toulouse s'apprête à célébrer l'anniversaire du massacre des protestants en 1562.
L'enquête est menée avec malveillance
par le capitoul de Toulouse.
Quatre-
vingt-sept témoins, dont la vieille ser vante Jeannette, prétendent que Marc- Antoine avait l'intention de se convertir.
Le corps de Marc-Antoine est enterré suivant le rite catholique et une proces sion réunit plus de 20000 fidèles.
L'affaire Sirven contribue à attiser les
passions.
Une jeune fille élevée chez les
Dames noires de Castres ne s'est-elle pas jetée dans un puits pour ne pas
entrer au couvent? Dans ce contexte
émotionnel s'ouvre le procès en appel
devant le parlement de Toulouse.
Le
conseiller rapporteur, de Cassan- Clairac, s'est retiré pendant plusieurs jours dans un couvent pour mieux étu dier l'affaire. La thèse du suicide semble
insoutenable et le premier mensonge de
Jean Calas lui nuit. Le 9 mars 1762, les
magistrats déclarent l'accusé coupable.
Jean Calas est condamné à mort et subit 1761-1765
le supplice de la roue en clamant son
innocence.
Devant les protestations de sa veuve et de son jeune
fils, un revire
ment d'opinion se manifeste.
Marc-
Antoine avait bien mis fin à ses jours, à la suite d'une crise de désespoir provo quée par l'impossibilité de terminer une
licence en droit, réservée aux catholi ques.
Le comte de Maurepas, le fils du maré chal de Villars, Vallemongue, avec son
pamphlet, L'Asiatique toléré, réclament
la réhabilitation de Jean Calas.
Mais c'est l'intervention de Voltaire qui est déterminante. Il en appelle au roi, porte le débat devant la cour et l'opinion dans son Traité sur la tolérance (1763). Il ne cache d'ailleurs pas à d'Alembert qu'il bataille pour le plaisir de saper le parle
ment et par haine pour «l'infâme», c'est- à-dire la religion. Un an plus tard, un tri bunal composé du chancelier d'Agues- seau, du cardinal de Bernis et de l'inten dant de La Michodière révise le procès.
Le Conseil du roi casse le jugement et réhabilite, en 1765, Jean Calas, dont la famille reçoit une indemnité de 30000 livres. Par son retentissement, l'affaire
Calas pose le problème de la situation ambiguë des protestants et jette le dis crédit sur la justice des parlements..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- affaire Calas/Chevalier de la Barre
- Zadig et l'affaire Calas-Voltaire
- Zadig et l'affaire Calas-Voltaire
- Travail sur Zadig de Voltaire ainsi que sur l'affaire Calas
- L'affaire Calas Les iniquités de la «justice».