L'administration Clinton à la croisée des chemins

HILLARY CLINTON

En 1993 et en 1994, la première dame des États-Unis a tenu le devant de la scène médiatique, avant d’être contrainte à adopter un profil bas en 1995. Après s’être battue pour réformer le système de santé, elle a dû s’incliner à la suite de l’échec de son projet. Nombreux sont ceux qui ont reproché à cette avocate, l’une des plus brillantes du pays, son arrogance intellectuelle et les pouvoirs qui lui ont été accordés, alors qu’elle n’était pas élue. Il est vrai que le rôle joué par Hillary auprès de son mari reste considérable. Ses valeurs, imprégnées de conviction religieuse, peuvent apporter une dimension spirituelle nouvelle au Parti démocrate et constituer une réplique à l’offensive morale de la droite républicaine.

En 1995, le président des États-Unis a dû montrer qu'il était capable d'affronter une opposition républicaine, qui détient désormais la majorité au Congrès et se montre particulièrement offensive, en reprenant l'initiative dans le domaine de la politique intérieure et en adoptant une position de fermeté sur la scène internationale.

Pour Bill Clinton, l'année 1995 a débuté par un échec en politique intérieure : son projet de réforme du système de santé fédéral n’a pu aboutir. Pourtant, ni la nécessité ni l’urgence de cette dernière n’ont échappé au candidat Clinton, qui a fait de la politique intérieure le levier principal de sa campagne électorale, et de cette réforme une priorité absolue, dans un pays où environ 37 millions d'Américains restent dépourvus de toute protection sociale. La mise au point de ce projet extrêmement complexe a été longue et, malgré la force de conviction de l'épouse du président, Hillary, sa présentation est restée trop technique