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L'accession de Louis XVIII au pouvoir : la Déclaration de Saint-Ouen

Publié le 30/08/2013

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louis xviii

Voici un peu moins d'un mois que les sénateurs, réunis par Talleyrand, ont constitué un gouvernement provisoire et, après avoir prononcé la déchéance de Napoléon, ont fait appel à Louis XVIII. Ce 2 mai 1814, au château de Saint-Ouen, le roi s'apprête à rencontrer les parlementaires qui ont permis le retour des Bourbons sur le trône de France. Par la « Déclaration de Saint-Ouen «, il va jeter les bases de la Charte constitutionnelle, « boussole « de son règne.

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« Ayant largement contribué à donner la couronne à Louis XVIII, en plaidant la cause de l'héritier des Bourbons avec son art consommé de la diplo­ matie auprès des souverains d'Europe, il est l'organisateur de la rencontre qui a lieu près de Paris, au château de Saint­ Ouen, aujourd'hui disparu.

Talleyrand, contemporain de Louis XVIII (il a soixante ans), a retrouvé le comte de Pro­ vence à qui il a rendu homma­ ge et dont il a su ménager la susceptibilité.

Et le roi n'igno­ re pas ce qu'il doit à l'ancien évêque d'Autun qui s'apprête à lui présenter les membres du Sénat.

La presse est gran­ de au petit château de Saint­ Ouen.

Tous les représentants des grands corps de l'État et la fine fleur des tenants de la monarchie sont venus saluer le nouveau monarque.

Talley­ rand, le premier, prend la parole.

Dans un discours très consensuel, il présente la monarchie comme le « gou­ vernement naturel » de la France, la seule voie capable de ramener la paix en Europe.

Il s'adresse au roi qui « suc­ cède à vingt années de ruines et de malheurs», et affirme que « la Nation et le Sénat, pleins de confiance dans les hautes lumières et dans les sentiments magnanimes de Votre Majesté, désirent que la France soit libre pour que le roi soit puissant».

Roi par la grâce de Dieu Le ton est donné.

A cette entrée en matière de Talley­ rand, Louis XVIII -bien qu'at­ taché aux habitudes de l'An­ cien Régime, il ne songe pas à rétablir l'absolutisme - ré­ pond tout d'abord qu'il n'est pas opposé au principe de la Constitution.

Il débute néan­ moins son discours par la for­ mule rituelle, tout convaincu qu'il est du droit divin de la monarchie : « Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut.

» Après quoi, il revient sur le projet de Constitution propo­ sé par le Sénat et relève quel­ ques points qui, selon lui, méritent d'être précisés ou modifiés.

Ainsi, certains arti­ cles « ne pouvaient dans leur forme actuelle devenir des lois fondamentales de l'État».

Louis XVIII suggère de les RECTIFICATIF ! La « Déclaration de Saint- Ouen » s'achève sur un message de Louis XVIII à son peuple faisant référence à la longue tradition sentimentale qui lie les Français à ses souverains, « cette confiance mutuelle si nécessaire à notre repos et à notre bonheur ».

Avant de la faire imprimer intégralement dans Le Moniteur et de l'afficher partout sur les murs de Paris, Talleyrand doit négocier un rectificatif.

car le roi a fait une « légère erreur » en datant l'acte.

Ille situe « à la dix-neuvième année du règne de Louis XVIII ».

Une façon assez illusoire de concevoir l'histoire en faisant débuter son règne en pleine Révolution ! Il faut toute la persuasion, respectueuse mais ferme, de Talleyrand pour le convaincre de se contenter d'écrire : 1814.

Tout simplement ! revoir et de les corriger avec le concours d'une commission de sénateurs et de députés.

Par ailleurs, le souverain s'en­ gage à respecter la liberté de la presse et celle des cultes, la conservation des biens natio­ naux et de la Légion d'hon­ neur.

Les deux chambres, le Sénat et l'Assemblée natio­ nale, garderont leur pouvoir législatif.

Sur l'égalité civile, la justice rendue par un jury, le maintien du Code civil - points sur lesquels les législa­ teurs espèrent obtenir satis­ faction -le roi ne se prononce pas clairement.

Il élude aussi les propositions du Parlement relatives au mode de désigna­ tion des membres du gouver­ nement.

Louis XVIII dispose du pouvoir exécutif .et, même si ses actes doivent être sou­ mis à l'approbation de la Nation, il entend bien mener les choses à sa manière.. »

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