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L'abbé Grégoire prend le parti des juifs et des gens de couleur

Publié le 30/08/2013

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Très vite, l'abbé Grégoire acquiert la certitude qu'il faut oeuvrer pour la tolérance et octroyer à la communauté juive les droits économiques et poli¬tiques dont elle est privée. Le curé catholique se lie aussi d'amitié avec des intellectuels juifs, notamment le rabbin

Isaac Behr-Bing. Il écrit

quelques ouvrages pour faire avancer leur cause. En 1788, il publie un mémoire, Essai sur la régénération physique, morale et poli¬tique des juifs, traduit et édité à Londres l'année suivante.

« en partageront les avantages, attendu qu'ils en supporteront les charges ».

Le décret général d'émancipa­ tion des juifs ne sera promul­ gué que le 27 septembre 1791.

La communauté juive de l'Est de la France gagne enfin son accès à la citoyenneté.

C'est déjà le cas, depuis le 28 janvier 1790, pour la communauté du Midi, moins nombreuse et mieux assimilée, dont le statut a été amendé par lettres patentes de Louis XVI, en 1776.

L'hostilité des grands planteurs et des milieux d'affaires « Vivre n'est rien, vivre libre est tout, et cette liberté que des guerriers français sont allés planter dans les champs de l'Amérique, serait-elle étrangères à nos îles?».

L'abbé Grégoire milite également en faveur des droits des gens de couleur -noirs et mulâtres libres.

Il est l'un des membres fondateurs de la Société des amis des Noirs et ne ménage pas sa peine à l'Assemblée nationale.

A la fin de 1789, il y dépose un mé­ moire afin de faire avancer la question.

« Effaçons toutes les distinctions avilissantes que la nature réprouve, que la religion poursuit », écrit-il.

Il demande un décret pour que les gens de couleur soient « déclarés citoyens dans toute l'étendue du terme et, en tout, assimilés aux blancs».

Dans ce même texte, l'abbé Grégoire avance à petits pas sur la question de l'esclavage.

Il suggère de faciliter aux esclaves le rachat de leur liberté.

Mais d'abolition, il n'est point question ! En revanche, il prône le rappro­ chement entre blancs et gens de couleur libres.

« Leur réunion présente une masse de forces plus efficace pour contenir les esclaves dont on allégera les peines et sur le sort desquels il sera permis de s'attendrir, jusqu'au moment opportun pour les affranchir», écrit-il.

Malgré toute sa charité et toute son humanité, l'abbé Grégoire prend le parti de ne pas brus­ quer les choses sur la ques­ tion de l'esclavage et plaide pour des avancées progres­ sives.

Il s'agit, pour lui, d'ame­ ner graduellement les esclaves à «l'état social ».

L'ABBÉ RÉPUBLICAIN CONTRE LA ROYAUTÉ Républicain convaincu, l'abbé Grégoire ne croit pas à l'édification possible d'une monarchie parlementaire.

Après la fuite de Varennes, le 21 juin 1 791, il demande la convocation d'une convention pour statuer sur le sort du roi.

Il estime que c'est l'occasion d'établir la République.

A l'automne, dès la première séance de la Convention, il se rallie à Collot d'Herbois partisan de l'abolition de la royauté.

« !:histoire des rois est le martyrologe des nations », s'exclame-t-il dans son intervention.

Combattant la notion d'inviolabilité, il se prononce pour le jugement du roi.

En mission, avec d'autres députés de la Convention, en Savoie, qui vient d'être rattachée à la France, il n'assiste pas aux longs débats qui suivront, ni aux votes.

Dans une lettre collective du 13 janvier 1 793 à la Convention, l'abbé Grégoire et ses compagnons demandent la condamnation du roi...

Mais pas la peine de mort.

Toutefois les positions du curé lorrain à propos des gens de couleur libres provoquent de sérieux remous.

Les défen­ seurs de l'égalité des droits sont violemment pris à partie par les grands planteurs et les milieux d'affaires borde­ lais et nantais.

Des débats houleux ont lieu, à l'Assem­ blée, en décembre 1789.

L'af­ faire traîne, le combat est acharné.

L'abbé Grégoire y joue un rôle de premier plan.

Le 15 mai 1791, l'Assemblée accorde les droits politiques aux gens de couleur nés de père et de mère libres ...

Mais la décision sera révoquée le 24 septembre 1791 !. »

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