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Labbaye de Maillezais, fondation des ducs d'Aquitaine

Publié le 03/10/2018

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Née en 976 de la volonté des comtes de Poitou et des ducs d'Aquitaine, l'abbaye de Maillezais se dresse fièrement en bordure du Marais Poitevin. Forte de l'appui de grands seigneurs et bénéficiant de la protection du Saint~Siège, elle deviendra l'une des fondations religieuses les plus puissantes de l'Ouest du royaume de France. En 976, Guillaume-Fier-à-Bras, fils du duc d'Aquitaine, et Emma, sa jeune épouse, sont venus passer leur lune de miel au château fortifié et isolé qui se dresse sur l'île de Maillezais. Lors d'une partie de chasse, Emma découvre les ruines d'une ancienne chapelle dédiée à saint Hilaire. Elle y est, dit-on, le témoin d 'un miracle. Voyant là un signe de Dieu, elle décide d 'y faire édifier un monastère. Les travaux de construction commencent immédiatement. Mais sont interrompus peu après ... par un Guillaume-Fier-à-Bras furieux que son épouse l'ait quitté à cause de ses infidélités ! Dix années plus tard, le couple se 

« placée directement sous la jurid iction du Saint-Siège .

Deux ans plu s tard, le duc d'Aquitai­ ne fait don du château , à condi­ tion que le monastère y soit transféré.

Dès lors, commence la « re-fondation » de Mai lleza i s.

En 10 1 0, la construction est suf­ fisamment avancée pour que les moines s'installent sur le nouveau site.

Mais l' abbaye ne possède pas les reliques indispensables à son prestige -et à sa prospé­ rité ! Aussi Théodelin va-t-il tout mettre en ceuvre pour s'en procurer.

En 1019, lors des célébrations de la décou­ verte du crâne de saint Jean ­ Baptiste dans la ville de Saint­ Jean-d'Angély, l'abbé tente ainsi de dérober une dent du chef sacré ! Puis, préférant pri­ vilégier finalement la diploma­ tie, il convainc le comte Hugues du Mans de lui «céder » le corps vénéré de saint Rigomer .

En 1024, ces reliques sont pieusement ainsi déposées dans le bras sud de l'église .

Et, dès lors, les pèlerins afflueront et assureront à l'abbaye de Maillezais la fortune et le renom tant voulus par son abbé.

Une arc hitectur e s ava n te et raffi née La notoriété de l'abbaye est telle d ans la seconde moitié du x1• siècle que l e sanct ua ire, é l evé que lques décen nies p lus tôt par Théodeli n , d oit être remplacé par une ég lise p lus grande dont le chceur, à déambulatoire et chapel les rayonnantes, reprend la dis­ position caractéristique des hauts lieux de pèlerinage .

Cette reconstruction, due à l ' abbé Goderan , marque le début d'un vaste chantier qui ne s'arrêtera guère pendant quelque cinq siècles .

Peu à peu aux bâtiments de Théode li n succèderont des constructions plus vastes, à l'architecture savante et raffinée .

Bien qu 'en 1058, le pape Étienne IX la place sous la dépendance de Cluny , l'ab­ baye de Maillezais se mon­ trera toujours très jalouse de son indépendance .

Les XII° et XIII° siècles voient les dona­ tions s'accroître .

Un acte daté de 1217 revêt une importance particulière pour l'avenir : il s'a ­ git de la concession d'un marais que Maillezais partagera avec LE « PANTHÉON » DES DUCS D'AQUITAINE A la mort du Saxon Henri Il, alors qu 'il est au sommet de sa gloire , Guillaume le Grand se voit proposer la couronne d'empereur du Saint -Empire romain germanique.

li refuse , préférant se ret irer dans le monastère dont il peut à juste titre se considérer comme le deu xième fondateur pui sque , reprenant l'œuvre de ses parents , il en a changé la destinée en l'implantant sur un nouveau site .

Le duc d 'Aquitaine mourra à Maillezai s en 1030 et s'y fera inhumer , au côté de Gilbert , l'évêque de Po it i ers décédé neuf ans plus tôt.

Ses fils , Guillaume IV et Eude s, marqueront la même préfé rence pour le mona stère en en faisant également leur sépulcre .

Sans doute les considérations géopolit iques ne sont-elles pa s tout à fait étrangères à ces choix .

Maillezai s i mplantée en Bas - Po i tou marque l'e xtr émité nord -oues t des territo ires dépendant des duc s d ' Aqu itaine .

En acco rdant leur protection à l'abbaye et en choi sissant d 'en fai re leu r « panth éon », ceu x-ci soulignent la cohé si on de leur s posse ssion s et manifestent leu r autorité su r une cont rée lointa ine.

les abbayes voisines de Nieul­ su r-1 'Autize, Saint -Maixent, Saint-Michel-en-L 'Herm et l'Absie, à charge naturelle­ ment pour elles de le faire fruc­ tifier! La construction du canal des Cinq-Abbés commence peu après .

C'est la première tentative d'envergure pour assècher le Marais Poitevin et, également , le début d'im ­ menses travaux qui se pour­ suivront jusqu 'à nos jours .. »

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