La voie de développement brésilienne ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
Le Brésil doit donc importer des produits agricoles, alors qu'il en exporte aussi.
Les variations des prix sur lesmarchés ne lui sont pas forcément favorables, car les cultures spéculatives sont fragiles face à la surproduction.Sur le plan social, la revendication des terres pouvant être mieux utilisées pour la production vivrière avive encoreles tensions.
2.
Un développement lié à l'industrialisation
A.
Les choix de développementLe document 3 donne des indications sur la composition et l'évolution du commerce extérieur brésilien entre 1970 et1987.
Il montre le rôle des échanges dans le développement économique, et surtout les effets de l'industrialisation.Amorcée pendant la Seconde Guerre mondiale, celle-ci a connu un essor spectaculaire à la fin des années soixanteet au début des années soixante-dix.
On a pu parler de « miracle brésilien » et même présenter le Brésil comme unfutur « géant » du XXIe siècle.
Tout en continuant à exporter ses produits agricoles, il a commencé à vendre desproduits fabriqués.Le commerce extérieur a donc joué un rôle d'entraînement pour l'industrie, capable désormais de susciter les besoinsd'un marché intérieur et d'y faire face.
C'est un modèle classique de développement, celui par exemple des «dragons » d'Asie.
B.
L'augmentation des exportations de produits fabriqués• La part des ventes de produits industriels a presque quadruplé entre 1970 et 1987.
L'essor est particulièrementnet en dix ans, de 1970 à 1980 : le pourcentage passe de 13 à 37.
Le tableau ne précise pas la nature de cesproduits, mais le Brésil exporte des produits de qualité, faisant appel à des technologies de haut niveau, par exempleles appareils fournis par l'industrie aéronautique.L'essor de l'industrie au Brésil justifie la stabilité de la part des exportations de minerais, alors que leur production aaugmenté en valeur absolue ; il explique également la croissance des importations de produits énergétiques, entre1970 et 1980 ; alors qu'au contraire, celles des produits industriels ont diminué.• L'évolution de la part des produits fabriqués dans le commerce extérieur confirme ce développement industriel.
Lepourcentage des achats de produits alimentaires diminue légèrement, mais il faut tenir compte de l'augmentationrapide en valeur — exprimée en dollars — des importations.
C'est surtout la part des exportations de produitsagricoles qui est significative : elle passe, entre 1970 et 1987, des trois quarts à un peu plus d'un tiers du total.Cela souligne davantage encore la forte croissance, en valeur comme en pourcentage, des exportations de produitsfabriqués.
Celles-ci représentent désormais la moitié des ventes du Brésil à l'étranger, lesquelles s'élèvent à 31,4milliards de dollars, contre 2,7 en 1970.
3.
Les limites du développement
A.
La dépendance des capitaux étrangersLe développement industriel du Brésil est en partie dû aux investissements étrangers effectués par de puissantsgroupes, principalement nord-américains et européens comme le montre le document 4.
Le montant de ces capitauxest appréciable : près de 300 millions de dollars pour les sept entreprises citées.
Ces apports ont largementcontribué à l'essor de secteurs industriels tels l'automobile — le rôle de Volkswagen est déterminant —, lepneumatique ou la pétrochimie.Il ne faut certes pas minimiser la part prise dans le développement industriel par les groupes nationaux et surtoutl'État, qui dirige d'importants secteurs tels les hydrocarbures et la sidérurgie, mais le tableau concernant les septplus gros investisseurs étrangers montre que le montant des capitaux exportés est bien supérieur à celui desinvestissements : plus de 600 millions de dollars, soit le double.
Il y a des différences d'un groupe à l'autre, Firestoneexportant douze fois plus de capitaux qu'il n'en a apportés.
Ce n'est donc pas l'économie brésilienne qui profite leplus, loin de là, des investissements étrangers.
B.
Le poids de la detteLe point de vue cité dans le document 5 montre bien ce que représente, pour le Brésil, une dette d'un montant «record », 117 milliards de dollars.
En effet, le service de la dette absorbe plus du tiers des exportations, ce quiréduit d'autant la « capacité d'importation ».
Le texte fait état de la « compréhension » des créanciers, qui n'ontpas intérêt à « prendre à la gorge » une économie dans laquelle sont engagés tant d'intérêts étrangers.La situation a cependant évolué depuis 1989 dans un sens moins favorable aux Brésiliens.
Loin de se réduire,l'endettement s'est encore aggravé et représente près d'un quart du PNB.
Le recours à l'emprunt pour financer lesprojets « pharaoniques » et la « surchauffe » de l'économie entraînée par la hausse rapide de la consommation ontprovoqué une forte inflation.
Au bord de la banqueroute, le Brésil a dû adopter les plans d'austérité imposés par lescréanciers, inquiets devant la dégradation de l'économie.
Conclusion
Les années 90 donnent au Brésil une image différente de celle des décennies précédentes.
La crise avait contrainten 1985 les militaires à se retirer.
La démocratie, depuis, s'est installée, mais les difficultés persistent.
Les mesuresde rigueur prises par le président Collor n'ont pas permis le redressement espéré.
Lui-même, compromis dans desaffaires de corruption, a été démis de ses fonctions.
Les violences s'aggravent dans les grandes villes, dont sontsouvent victimes les enfants abandonnés à eux-mêmes.
Le bilan de la voie du développement présente certes desaspects positifs sur le plan économique, mais le Brésil connaît toujours de fortes inégalités.128.
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