La ville de Bruxelles
Publié le 24/12/2018
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CAPITALE DE LA BELGIQUE
ET DE L'EUROPE
• À l'attraction d'un formidable patrimoine architectural, la capitale de la Belgique associe depuis 1958 le rayonnement et le dynamisme d'une capitale européenne moderne et cosmopolite. Bruxelles-Capitale
- région à part égale avec la Flandre et la Wallonie depuis 1989 - est en effet le siège de la Commission européenne et du Conseil européen, et l'un des deux pôles d'accueil du Parlement européen. Également siège de l'OTAN, elle draine diplomates, hommes d'affaires et touristes dans ses rues toujours animées.
HISTORIQUE
Autour d'une forteresse
• La première mention de Bruxelles apparaît dans un manuscrit de 695 : Bruocsella relève alors de l'évêché de Cambrai.
• Vers 977, l'héritier de la Basse-Lotharingie Otton II crée une forteresse sur une île de la Senne, ce qui va entraîner la croissance de Bruxelles. En 1005, Bruxelles revient, pour quatre siècles, à la maison des comtes de Louvain (ducs de Brabant à partir de 1190). Au xi' siècle, la ville s'entoure de remparts.
L'essor économique et urbain
• Dès le xii'siècle, l'industrie du drap contribue à l'expansion économique de Bruxelles, étape importante sur la route commerciale Cologne-Bruges. Devenue l'une des grandes villes du duché du Brabant, Bruxelles reçoit sa première charte écrite en 1229.
• En mai 1302, à la bataille de Courtrai, les artisans bruxellois sont aux côtés des artisans flamands pour écraser les chevaliers de Philippe le Bel, le roi de France qui prétend annexer la Flandre.
• En 1356, le comte de Flandre Louis de Male (1330-1384) conteste le droit à la succession du duché de Brabant à la duchesse Jeanne et à son époux Wenceslas Ier, duc de Luxembourg, qui, par l'acte de la Joyeuse Entrée, garantit aux Brabançons une quasi-autonomie. Menés par le patricien Everardt Serdaes, les Bruxellois chassent les Flamands de la ville. Jeanne institue alors la Charte des libertés des artisans, qui donne à ceux-ci une place plus grande dans la vie politique.
• Malgré les troubles, Bruxelles a prospéré et s'est agrandie au-delà de ses premières murailles : en 1379, une seconde enceinte - de 8 km -englobe les nouveaux quartiers.
La fin du siècle est plus sombre : la concurrence du drap anglais pèse sur les artisans bruxellois, qui se révoltent à nouveau en 1421. Ils obtiennent à cette date six conseillers au sein du conseil communal.
Capitale bourguignonne
En 1430, le Brabant est intégré à la Bourgogne. Sous Marie de Bourgogne (1477-1482), Bruxelles devient la capitale du très riche État bourguignon. La présence de la cour favorise la construction d'édifices prestigieux, le développement d'un artisanat de luxe et la venue des artistes européens les plus brillants, dont Rogier Van der Weyden (v. 14001464), peintre officiel de la ville. Mais cette politique de prestige ruine la cité, dont l'industrie textile décline.
Capitale des Habsbourg
• En 1482, à la mort de Marie de Bourgogne, ses possessions reviennent à son époux Maximilien d'Autriche (1459-1519). Bruxelles devient capitale des Pays-Bas. L'inflation, la misère et la famine dressent bientôt les Bruxellois contre leur nouveau souverain : en 1488, ils se révoltent aux côtés des Flamands.
• La peste, qui décime la ville deux ans plus tard, a raison de la résistance des habitants; la ville est placée sous tutelle financière, les charges urbaines sont supprimées.
• En 1506, Marguerite d'Autriche (1480-1530) déplace la capitale des Pays-Bas à Malines.
• En 1519, Charles Quint (1500-1558) rétablit Bruxelles comme capitale des Pays-Bas. Y affluent courtisans, grands marchands, artistes et humanistes, tels Holbein, Dürer et Érasme. La ville dépasse rapidement ses rivales, Bruges et Anvers, et s'agrandit encore.
Guerres et persécutions
• L'abdication de Charles Quint, en 1555, au palais ducal du Coudenberg, plonge Bruxelles et les Pays-Bas dans la tourmente des guerres de religion. La politique absolutiste et résolument catholique de Philippe II d'Espagne (1527-1598) favorise l'essor du calvinisme et d'une opposition politique autour de Guillaume d'Orange (1533-1584).
■ En 1566, la résistance de la noblesse reçoit l’appui du peuple, et des troubles violents éclatent. Le duc d'Albe mène une répression sanglante (exécution des comtes d'Egmont et d'Hoorne).
• Après le soulèvement des Pays-Bas contre l'Espagne, en 1572, l'armée de Guillaume d'Orange entre à
«
ses
fabriques textiles, mécaniques et ses
imprimeries.
• Le 5 mai 1835, le premier train du
continent relie Malines à la station de
l'Allée verte, au nord de la porte
d'Anvers.
En 1870, Bruxelles possède
quatre gares qui exportent des
marchandises à travers l'Europe.
• Bruxelles s'affirme aussi comme un
centre intellectuel et artistique, une ville
progressiste dans un pays conservateur.
Tandis que le café des Mille Colonnes
accueille Karl Marx et Victor Hugo, la ville
devient un haut lieu du symbolisme
(cercle des Vingt fondé en 1884 par
Octave Maus) puis de l'Art nouveau.
• L'Exposition universelle de 1910
consacre le dynamisme de Bruxelles et
de la Belgique.
En 1914, un Belge sur dix
vit à Bruxelles.
CAPITALE EUROPÉENNE
• Occupée deux fois par les Allemands
pendant les deux Guerres mondiales et
durement éprouvée, Bruxelles renaît à
nouveau dans les années 1950.
• En 1958, elle est choisie comme siège
de la Communauté économique
européenne (future Union européenne)
puis accueille en 1967 l'état-major de
l'Organisation du traité de l'Atlantique
Nord (OTAN).
SITUATION ET CLIMAT
• Bruxelles a été édifiée à un carrefour
géographique, entre plateau brabançon
et plaine de Rand re, vers laquelle coule
la Senne, qui n'est navigable qu'en aval
de la ville.
La construction du canal de
Willebroek, accessible aux petits navires
de mer, permit de relier Bruxelles à
l'active façade de la mer du Nord.
En
1832, un second canal est venu joindre
Bruxelles à Charleroi et au bassin
houiller belge.
• Le climat bruxellois est celui, tempéré
océanique, de l'Europe du Nord.
Les
pluies, relativement peu abondantes,
sont cependant réparties sur toute
l'année, avec un maximum de 80 mm en
juillet.
Les hivers sont frais et humides,
avec très peu de jours de gel et une
température minimale de 2 à 3 •c en
décembre et janvier.
Les étés sont doux
mais pluvieux, avec des soirées fraîches
et un maximum de 18 •c en juillet.
LA VILLE AUJOURD 'HUI
BRUXELLES-CAPITALE
• Capitale incontestée de la Belgique
depuis 1831, Bruxelles a néanmoins
souffert de son «anomalie» linguistique:
la ville forme une enclave majori
tairement francophone (85% de la
population) dans un espace flamand
auquel elle est historiquement liée.
• Dès 1970, la révision de la Constitution
belge prévoyait la création d'une région
bruxelloise (mais l'application en fut
différée jusqu'en 1989).
En 1971,
l'Agglomération bruxelloise englobe
la ville de Bruxelles et sa couronne
de 18 communes; elle a de larges
compétences, de l'aménagement du
territoire à la santé.
•
Enfin, une loi spéciale du 12 janvier
1989 créa les institutions de la région de
Bruxelles-Capitale sur le territoire de
l'Agglomération : un Parlement régional,
organe législatif constitué de 82 députés
élus au suffrage universel direct pour
5 ans, et un gouvernement dont les
5 membres sont élus par les députés.
• Bruxelles-Capitale se distingue de la
Région flamande et de la Région
wallonne par son bilinguisme officiel.
Aux côtés des institutions régionales,
la Communauté flamande et la
Communauté francophone, créées
par la réforme fédérale de 1993, ont
compétence pour les matières dites
communautaires : enseignement,
culture, aide aux personnes et santé.
• Si la Région Bruxelles-Capitale couvre
162 km2, ses banlieues ont largement
débordé au sud de la frontière
linguistique, dans le Brabant wallon, à
l'est et à l'ouest, en région flamande.
UNE POPULATION COSMOPOLITE
• Au 1" janvier 2003, Bruxelles-Capitale
comptait 992041 habitants, soit 9,58%
de la population totale de Belgique.
Plus
de 26% des Bruxellois, à cette date,
étaient des étrangers.
Cette très forte
concentration d'étrangers distingue
Bruxelles des autres régions, la moyenne
nationale se situant autour de 8%.
• Plus de la moitié des résidents
étrangers (53,9%) sont originaires de
l'Union européenne, ce qui rend compte
de la présence des institutions de I'UE
(quelque 15000 empoyés).
Environ 10%
des étrangers viennent d'autres pays
européens et de Turquie.
• La présence étrangère, responsable de
l'accroissement démographique de la
Région, a considérablement augmenté
à partir des années 1970 (en 1961, les
étrangers, principalement européens, représentaient moins de 7% de la
population bruxelloise).
Puis les flux
d'immigration se sont réorientés des
régions minières vers la capitale.
Parmi
les étrangers non européens, les
Marocains forment la première
communauté (20% de la population
étrangère).
Les personnes originaires
de l'ex-Congo belge (Zaïre, aujourd'hui
République démocratique du Congo)
forment une petite communauté de
5 000 personnes.
- S'il fait la diversité culturelle et le
dynamisme de Bruxelles, son
cosmopolitisme ne va pas sans alimenter
les tensions communautaires dont
jouent les groupes extrémistes flamands.
UNE ÉCONOMIE DYNAMIQUE
• Premier centre économique de la
Belgique, Bruxelles-Capitale emploie
plus de 20% de la population active
belge et concentre 56% des sièges
sociaux établis dans le pays.
• Cinquième port du pays, c'est
également un nœud ferroviaire, relié aux
Pays-Bas, à la France et au Royaume-Uni.
• Si Bruxelles a perdu une grande partie
de ses industries entre 1970 et 1980, elle
est devenue une grande ville de services
(39% des emplois bruxellois).
L'édition,
et plus particulièrement la bande
dessinée, est l'une des activités les plus
dynamiques, avec une production de
plus de 22 millions d'exemplaires par an.
La ville reçoit environ 6 millions de
visiteurs chaque année.
• Le chômage demeure néanmoins
élevé, proche de 10•1o de la population
active.
LE
PAYSAGE URBAIN
• Le Pentagone, délimité jadis par
l'enceinte du XIV' siècle et depuis le
XIX' siècle par les grands boulevards,
forme le cœur historique de la ville.
Celle-ci se divise entre ville basse, qui
réunissait jadis autour de la Grand
Place les métiers, et ville haute, quartier
de l'aristocratie entourant le parc de
Bruxelles, où se sont établies la plupart
des institutions, dont le Parlement
européen qui partage ses sessions de
travail entre Strasbourg et Bruxelles.
UN PANORAMA ARCHITECTURAL
• Toute visite de Bruxelles commence par
la Grand-Place, toujours animée.
Seuls
les murs de la Maison du roi, deux
façades de maisons de guilde et l'hôtel
de ville survécurent au bombardement
de 1695.
Achevé en 1459; magnifique
exemple du gothique flamboyant, l'hôtel
de ville aux murs ornés de 137 statues,
est dominé par un beffroi couronné
d'une flèche portant la statue de saint
Michel, patron de la ville.
• La Maison du roi, construite en
1536, remaniée en 1873, fut la
résidence des souverains espagnols.
Parmi les maisons de guildes, de style
flamand, le Cornet, qui abritait les
bateliers, se remarque par son fronton
italianisant en forme de proue de
frégate du XVII' siècle.
La maison des
ducs de Brabant est un ensemble de
six maisons de guildes dans le style
néoclassique, avec des éléments
flamands.
• Incontournable,
la statuette du
Manneken-Pis,
mascotte de
Bruxelles, est une
réplique, réalisée
en 1818, de
l'original en
bronze de 1619.
• A voir également dans la ville basse
les halles Saint-Géry, de style néo
Renaissance, édifiée en 1881 sur le site
de la forteresse originelle de Bruxelles, et
la Bourse, l'un des monuments les plus
imposants de la ville (1867-1873), de
style palladien, qui porte notamment
des statues d'Auguste Rodin.
• Encadrant le parc de Bruxelles,
ancien domaine de chasse des ducs
de Brabant aménagé vers 1770, le
quartier royal -sur la colline de
Coud en berg -est occupé par plusieurs
très beaux palais des xvu• et XIX' siècles : ...--------,le
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royal,
résidence de la
famille
royale
belge (ouvert aux visites six sema ines
pendant l'été), le palais de la Nation
(construit en 1783, restauré en 1883),
dû au Français Barnabé Guimard, et le
palais des Académies (1823).
• Autre beau monument du xvu•siècle,
l'église Saint-Jacques sur Coudenberg
possède une façade imitant un temple
classique.
• La première église de Belgique,
Saint-Michel-et-Gudule, consacrée
cathédrale
en 1962, dont
les travaux
commencèrent
en 1225 et se
poursuivirent sur trois siècles, est le plus
bel exemple de gothique brabançon
subsistant à Bruxelles.
• Le contraste est saisissant avec les
bâtiments modernes de verre et d'acier
surgis derrière la gare du quartier
Léopold, autour du Parlement européen.
Ce dernier, surnommé.
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