La vie privée des hommes au Moyen Âge
Publié le 02/07/2012
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Un monde à gages ou à solde vit au château. Le chevalier a ses hommes d’armes, ses gens d’écurie, ses agents seigneuriaux qui rendent la justice et lèvent les droits. La dame du château a ses servantes et ses pages, elle commande aux cuisines, aux lingères, aux habilleuses. Tout ce personnel boit et mange à longueur d’année les produits livres régulièrement par les villages. S’il y a disette, le château assure lui-même, par la force, ses approvisionnements. Le monde féodal vit et survit presque exclusivement grâce au travail des villageois, grâce au rapport de la terre. III. Des villes très animées Les vieux remparts des villes croulent sous la poussée de nouveaux habitants : ils viennent de tous les villages par milliers, cherchant fortune, cherchant asile. Des villes neuves, conquérantes, surgissent. A Paris les murailles s’allongent et deviennent immenses. Les pauvres doivent trouver un gîte hors de l’enceinte, car, à l’intérieur des remparts, les loyers sont très élevés. Dans les faubourgs s’alignent les masures basses, autour des hôpitaux. A l’intérieur, on construit de hautes maisons au pignon étroit, souvent toutes en bois. Entre chaque îlot d’habitation serpentent des ruelles, des passages souterrains. Partout des tavernes, des cabarets, des échoppes. Les riches construisent en pierre, non loin du château seigneurial ou de la cathédrale. Là se trouvent les plus belles échoppes et des patrouilles du guet veillent nuit et jour.
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Architectes, maçons, sculpteurs et manœuvres ; l’Europe du XIIIe siècle se couvre de cathédrales.
Tout a commencé en Île-de-France, vers les années 1200.
Pour lapremière fois les voûtes d’ogives croisées s’appuient au sommet de hautes colonnes et les transepts gigantesques se sont flanqués de bas-côtés larges comme desboulevardes.
Ce nouveau style, auquel on donnera, plus tard, le nom de « gothique », évoque une foi épurée, dégagée des lourdes masses des basiliques romanes.
Petits faits :
• Pour construire des cathédrales, il faut trouver des carrières de pierre à bâtir, en principe pas très loin du chantier.
La population prête ses bœufs pour le transportou s’attelle elle-même aux charrois, quand l’évêque le demande.
• La cathédrale este terre d’asile.
Il suffit a un larron de toucher l’ « anneau de salut » a l’entrée de l’édifice pour être à l’abri des poursuites.
On ne peut pas arrêter unhomme dans tout l’ « espace de salut », qui s’étend à cinquante pas de la cathédrale.
• Apres la messe, un moine prêche, à l’intérieur de la cathédrale, dans une chaire richement sculptée.
Il n’y a ni chaise ni banc ; le public assiste aux offices debout etun rideau sépare les hommes et femmes.
Parfois, le prêche a lieu sur le parvis, à l’extérieur de la cathédrale.
• Les vitraux, véritable catéchisme en couleur, rappellent aux fidèles les épisodes des livres saints.
Les artistes dessinent les scènes sur un carton, puis, sur ce carton,ils découpent des verres de couleur qu’ils maintiennent par un réseau de plomb.
L’encadrement est aussi en plomb.
V.
Les hommes malades de la peste
Quatre Européens sur dix meurent de la peste noire qui apparaît su milieu du XIVe siècle.
Un cataclysme… Villes et campagnes sont vidées de leurs habitants, à uneincroyable cadence.
Que font donc les médecins ?
Ils pensent que la peste est due à la corruption de l’air, et conseillent, pour s’en prémunir, de se calfeutrer ou de se réfugier sur des hauteurs.
Le pape Clément VIs’enferme dans son palais et fait brûler des herbes odoriférantes.
L’Église, traditionnellement, supplée aux insuffisances de la médicine par des cultes spécialisés : on demande à saint Maur la guérison de la goutte, à saint Antoinecelle de maladies de la peau.
Pour se soigner des maladies courantes, les gens s’en remettent aux expédients : plantes médicinales et recettes de bonne femme.
S’ils sont pauvres, ils vont àl’hôpital demander secours.
Beaucoup fréquentent déjà les stations thermales destinées aux rhumatisants, aux asthmatiques, aux goutteux.
C’est pour une grande partl’absence d’hygiène qui favorise le développement des maladies.
Les rats porteurs de peste pullulent dans les villes, qui n’ont pas d’égouts.
L’eau est fournie par desources qui s’infectent facilement.
Les désinfectants sont inconnus.
Faute d’hygiène, les femmes en couches ne survivent pas aux accouchements difficiles, et denombreux bébés meurent dans la première année de leur vie.
Et dans les hôpitaux, la promiscuité, l’inconfort, la saleté ne laissent guerre de chances aux grandsmalades.
Petits faits :
• Les accouchements se font entre femmes.
On accouche à domicile, sans médecin.
Aussitôt né, le nourrisson est étroitement emmailloté.
Il n’aura pas froid, mais nepeut bouger ses membres.
Pour atténuer ses cris, on le berce dans un lit qui bascule.
• Barbier de son métier, l’arracheur de dents ne ménage pas le client : à peine une goûte d’alcool pour endormir la souffrance.
Avec ses tenailles rudimentaires, ilarrache tour ce qui branle.
Les riches, pour atténuer la douleur des caries, utilisent des clous de girofle.
VI.
Des rues en fête
Chaque jour il se passe quelque chose dans les villes : une entrée de prince, une fête de quartier, le carnaval, l’arrivée d’une troupe de jongleurs… La rue est unspectacle.
Un prince rentrant de guerre ou de croisade est reçu solennellement par les villes de sa seigneurie.
Les municipalités rivalisent d’efforts pour dresser les arcs detriomphe, organiser des cortèges de chars ornés de fleurs, pour décorer les rues et les maisons et offrir des spectacles éblouissantes.
Les princes eux-mêmes donnentdes fêtes, nourrissent et abreuvent le peuple.
D’autre fêtes sont organisées par les bourgeois des villes : celles des confréries par exemple, processions solennelles qui s’accompagnent de réjouissances.
L’Églisetolère les carnavals, ou chacun s’en donne à cœur joie, avant d’entrer en carême.
Elle permet les spectacles des jongleurs sur le parvis des cathédrales.
Très variés, les programmes des jongleurs vont de la chanson et de la poésie, aux numéros d’acrobatie ou d’animaux savants.
Les cérémonies religieuses ont lieudans le cadre des familles, comme aujourd’hui, mais on invite pour une noce ou un baptême les voisins et amis, pas seulement les parents.
De la sorte, les cérémoniesdeviennent des fêtes joyeuses, où l’on danse et où les plus pauvres, par exception, boivent et mangent abondamment.
Aux jours tragiques de peste ou de famine, les cérémonies s’assombrissent : la ville entière prie, accepte les mortifications, la pénitence, pour faire venir la pluie ou levent chasseur de germes.
VII.
L’éducation
L’enseignement dépend du clergé.
Les maîtres, petits et grands, sont de cures, des abbés ou des moines.
Les élèves vont à l’école comme on va à l’église, et les motsqu’ils apprennent sont ceux de la messe ou de l’Évangile.
Les riches qui ont les moyens de faire des études plus poussées ou les enfants doués dont l’Église veut fairedes prêtres étudient dans des collèges.
Il est vrai que les villes et les princes souhaitent aussi développer l’enseignement et fondent des collèges pour recruter unpersonnel instruit.
Les grands ordres religieux font la fortune de l’université de Paris dont le rayonnement est international.
La richesse commerciale et la fortune des villes encouragent le mouvement des idées.
Des collèges s’ouvrent dans les villes des pays de la Baltique : Uppsala enSuède, Copenhague au Danemark.
Les villes du Rhin : Heidelberg, Cologne, accueillent de grands maîtres.
D’Oxford, en Angleterre, viennent des savants réputés.Par Montpellier et Barcelone se diffuse le savoir des Arabes.
Les villes paient les collèges et les études, mais elles veulent pour les étudiants autre chose qu’un enseignement théologique.
Partout se fondent des écoles de droit etde médecine.
Sans doute les étudiants doivent-ils suivre les leçons des maîtres de la faculté des Arts, ou ils apprennent les subtilités du raisonnement et les beautés dela religion, mais ils peuvent ensuite se spécialiser et acquérir, soit le droit d’enseigner, soit le droit d’accéder aux professions libérales et devenir ainsi médecins,avocats, magistrats, etc.
Petits faits :.
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