La Turquie (géographie)
Publié le 24/12/2018
Extrait du document
LES GRANDES RÉGIONS
Sept régions principales permettent de classifier les différents espaces naturels du territoire. Elles se répartissent selon deux grands ensembles : les régions maritimes, au nombre de quatre, et trois régions intérieures.
LES REGIONS MARITIMES
• Le littoral méditerranéen, au sud, est une longue bande côtière irrégulière où des montagnes alternent avec des plages de sable, des baies cristallines et des falaises. Le golfe d'Antalya se situe environ au centre de ce littoral.
La végétation y est luxuriante.
• Le littoral égéen, que la Turquie partage avec la Grèce, au sud-ouest est constitué de vastes plages entourées d'oliveraies, de rochers escarpés et de pinèdes.
• La région de la mer de Marmara sépare les régions méditerranéenne et pontique.
Cette zone est extrêmement instable, de nombreux tremblements de terre la touchant régulièrement. Lors du séisme de septembre 1999, la mer a même submergé une partie des terres, entraînant des effondrements
UN « PONT » ENTRE DEUX CONTINENTS
Pays le plus peuplé du Bassin méditerranéen, la Turquie se trouve au carrefour de trois grands ensembles géopolitiques : l’Europe, le Moyen-Orient et l'Asie centrale. Elle fait donc la jonction entre les continents européen et asiatique même si seulement 3 % de son territoire est européen. La partie asiatique est aussi appelée Anatolie. Cette situation stratégique lui donnera la possibilité d'exercer une influence non négligeable aux niveaux politique et économique dans les prochaines décennies. La Turquie s'est portée candidate à l'entrée dans l'Union européenne, mais outre les problèmes de Chypre et des droits de l'homme, en particulier au Kurdistan, Bruxelles exige d'importantes réformes de libéralisation et d'assainissement financier avant d'ouvrir les négociations préalables à l'adhésion.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Nom officiel : République turque (TR)
Capitale : Ankara
Régime : république parlementaire Chef de l’État : Ahmet Necdet
Sezer (depuis le 16 mai 2000)
Population : 67,7 millions d'habitants
Superficie : 780 580 km2
Devise : livre turque (TRL)
Langue officielle : turc. Religion principale : islam.
LA GÉOGRAPHIE PHYSIQUE I
Située entre les 26° et 45° de longitude est, et entre les 42° et 36° de latitude nord, la Turquie est bordée par quatre mers (mer Méditerranée, mer Égée, merde Marmara et mer Noire).
Elle a la particularité de posséder une très grande étendue de côtes maritimes : 8 372 km, contre 2 753 km seulement de frontières terrestres qu’elle partage avec la Grèce, la Bulgarie, la Géorgie, l'Arménie, l’Iran, l'Irak et la Syrie.
Le RELIEF
Le relief est essentiellement montagneux et géologiquement jeune, ce qui se traduit par la fréquence des séismes. Au centre, le relief est rattaché à l’arc dit « alpino-himalayen », né du contact
des plaques tectoniques africaine, arabique et indienne avec la grande plaque eurasiatique.
• Au nord, la chaîne Pontique se déploie d'ouest en est, d'abord avec le massif de la Thrace orientale, puis les plateaux de Bithynie et enfin une série de montagnes dont l'altitude croît à mesure que l’on se rapproche de la mer Noire.
«
Un
réseau souterrain important existe
donc, et les cheminées rocheuses ont
souvent des ouvertures, abritant parfois
des habitats troglodytiques.
• !:Anatolie du Nord-Est est montagneuse
et connaît des hivers très rigoureux.
• !:Anatolie du Sud-Est, extrémité
septentrionale des plateaux syriens,
connaît des
températures canicula ires
en été.
C'est
ici que se
trouve le /oc
dt Vnn.
LES RICHESSES NATURELLES
LES RESSOURCES MINilRES ET MINlRALES
La Turquie est pauvre en minéraux.
La production de charbon dans le
bassin houiller qui longe la mer Noire
est de 5 millions de tonnes par an.
On trouve au même endroit un fort
gisement de lignite, roche combustible
hautement calorifique dont on se sert
ensuite dans les centrales thermiques.
Ce gisement en produit 45 millions
de tonnes par an.
Le pays est également pauvre
en hydrocarbures, ce qui l'oblige
à importer 35 millions de tonnes de
pétrole depuis le Moyen-Orient pour
subvenir à ses besoins.
!:industrie de
raffinage a été très développée.
En revanche, un très fort potentiel
hydroélectrique existe, en raison
des nombreux fleuves qui traversent
la Turquie.
Le pays est ainsi le premier
producteur d'hydroélectricité
du Moyen-Orient.
Les seuls minerais métalliques sont
avant tout le chrome (dans les régions
du Taurus occidental et du lac de Van),
le fer (en Anatolie orientale et dans
la région d'Izmir, sur la côte égéenne),
la bauxite et l'antimoine.
LA FAUNE ET LA FLORE
- La faune turque est similaire à celle
des Balkans.
• Parmi les mammifères, on trouve de
nombreux spécimens de lynx, sangliers,
loups, chacals, chamois, renards,
fouines, lapins ...
Des ours, quelq ues
léopards, de même que des buffles ou
des chameaux sont également présents
dans certaines zones.
• la caouanne, une tortue marine, vient
se reproduire près de Dalyan.
• Au niveau ornithologique, la Turquie
est riche d'espèces locales et d'espèces
migratoires.
On trouve des cigognes (pas
moins de 40 000 par jour à Istanbul), des
aigrettes et des hérons, des cailles, des
perdrix.
des mésanges et des fauvettes,
des canards et des sarcelles, des
pélicans, des ibis, des oies, des merles
noirs, des bécasses, des hiboux, des
petits-ducs et de nombreux autres
rapaces, dont les vautours et les aigles.
• Les animaux d'élevage les plus
couramment rencontrés sont les
chevaux.
les chèvres et les moutons,
les bergers travaillant avec une espèce
de chien bien particulière : le kangal.
Le chat dt Vnn, qui a la particularité
d'avoir les yeux vairons, est originaire
de Turquie.
-
La flore est très riche, avec plus de
3 000 plantes endémiques (propres
à une seule région du monde).
Par comparaison, toute l'Europe n'en
possède que 2 750 environ.
---�--- • La tulipe
est la fleur
turque par
excellence, se retrouvant
sur de
nombreux __ _...___. ._....., motifs
décoratifs et artisanaux anciens.
• Bougainvillées, roses et crocus sont
des espèces de fleurs également
courantes.
• Dans la région du Pontique, on trouve
de très nombreux noisetiers, à basse
altitude, des hêtres un peu plus hau�
et des sous-bois de rhododendrons
à l'approche des alpages.
• Dattiers, abricotiers, cerisiers et
oliviers sont les autres arbres fruitiers
les plus courants.
LA POPULATION
ET LES CENTRES URBAINS
LA POPULATION
En 2003, la population turque s'élève
à 67.7 millions d'habitants.
Une forte
poussée démographique a eu lieu au
cours du XX' siècle : ils n'étaient que
13,6 millions en 1927.
Cette évolution
s'est désormais stabilisée pour deux
raisons essentielles :
• le taux de natalité (1,8 %en 2002)
a baissé du fait de l'urbanisation
croissante ;
• une forte émigration part vers
l'Europe occidentale, surtout
l'Allemagne.
La population est très inégalement
répartie sur le territoire : la densité
moyenne est de 88 ha b./km'.
Les villes
de l'ouest (Pontique oriental, littoraux
égéen et méditerranéen) présentent
de fortes concentrations de population.
Les hauteurs du nord-est sont en
revanche pratiquement désertes.
!:urbanisation a crû de manière
sensible : de 25% en 1950, Ia part
de la population urbaine est passée
à 60 % en 2002.
Les Turcs sont à 98% musulmans
(à majorité sunnites.
mais des chiites
vivent dans le centre de l'Anatolie).
Le turc est la langue maternelle
de 87 % de la population.
Diverses
minorités se répartissent sur
le territoire : 6 millions de Kurdes,
surtout implantés dans le sud-est,
730 000 Arabes le long de la frontière
syrienne ; des Caucasiens (Lazes,
Géorgiens et Tcherkesses) au nord-est ;
des Slaves (Bosniaques, Bulgares et
Pomaks) au nord-ouest ; enfin,
des Grecs, Arméniens et des juifs,
essentiellement à Istanbul et Izmir.
LES VIUfS
- Anknr11 (andennement Angora)
• Population : 2,6 millions d'habitants.
• Située en Anatolie, Ankara est la
capitale, choisie en raison de sa
position centrale.
•
Centre politique, artisanal et
universitaire.
Deuxième pôle industriel
aprés Istanbul.
• Sites touristiques privilégiés : thermes
de Caracalla, temples d'Auguste et
mosquée Aslanhane (xm• siècle).
- Istanbul (andennement Byzance,
puis Constantinople)
• Population : 6.7 millions d'habitants.
• Située sur le Bosphore et la mer de
Marmara, Istanbul est la seule ville au
monde construite sur deux continents.
C'est la ville la plus peuplée de Turquie.
• Grand centre commercial,
universitaire et touristique.
• Premier port et premier centre
industriel du pays.
• Sites touristiques privilégiés : la
mosquée bleue (1609-1616, du Sultan
Ahmed 1");
basilique Sllinte·
Sophie (532-
537) ; le palais
de Topkapi
(XV' siècle) ; le bazar d'Istanbul.
- Izmir (anciennement Smyrne)
• Population : 1,8 million d'habitants.
• Ville de la côte égéenne, Izmir est
la deuxième ville après Istanbul pour
ses activités portuaires.
Troisième ville
du pays.
• Centre industriel important :
agroalimentaire, industrie textile,
papier.
!:artisanat est très réputé pour
la fabrication des tapis de Smyrne.
• Site touristique privilégié : Cesme,
un village sur la pointe de la presqu11e
d'Izmir, est fameux pour ses plages
et ses sources thermales.
-Adana
• Population : 920 000 habitants.
• Ville principale de la plaine de Cilicie,
Adana est un centre industr ie l
important : industrie cotonnière
et alimentaire.
• Sites
touristiques privilégiés :
les paysages
montagneux de
Cilicie et de la
Cappadoce
(villllges
troglodytiques) ;
Antakya (Antioche), de l'autre côté
du golfe d'Iskenderun.
- Bursa (Brousse en français)
• Population : 850 000 habitants.
• Située au nord-ouest de l'Anatolie,
Bursa est un centre des industries
textile, métallurgique, agroalimentaire,
chimique et pharmaceutique.
• Sites touristiques privilégiés :
la Grande Mosquée (1396-1400) ;
le mausolée Turbe vert (1421).
- Antalya (anciennement Adalia)
• Population : 380 000 habitants.
• Bordée au sud par la Méd�erranée et
au nord par la chaine des monts Taurus.
• Industrie métallurgique, textile.
Très grand centre touristique, la baie
de Fethiye, à l'e� est toute proche.
• Sites touristiques privilégiés : le minaret
(Xlii' siècle).
UH!iiohli!J
!:économie turque manffeste un certain
dynamisme, même si les secteurs de
pointe sont encore peu représentés.
Les agriculteurs représentent 46%
de la population active turque.
La modernisation du secteur, entamée
dans les années 1950, s'est traduite par
la mécanisation en Thrace, en Anatolie
puis en Cilicie.
Ce phénomène
a entraîné de fortes spécialisations
régionales.
La jachère a beaucoup reculé, mais
l'exiguné des explo�ations reste un
obstacle à un développement plus
soutenu du secteur (la surface
moyenne des exploitations en 1980
était de 6,2 hectares).
Le secteur
agricole fournit un quart des produits
destinés à l'exportation.
Dans la majorité du pays,
les agriculteurs associent la culture
des céréales à l'élevage de gros et petit
bétail (ovins, bovins et caprins).
!:élevage est aussi souvent pratiqué par
des populations nomades: Turkmènes
dans le Taurus occidental, Kurdes dans
le Taurus oriental.
• Depuis les années 1950, les régions
maritimes ont développé, en plus de
ces activités, des cultures purement
destinées à l'exportation : oliviers,
vignes (qui donnent du vin mais aussi
le fameux raisin de Smyrne), figuiers,
puis coton, agrumes, et diverses
cultures maraîchères sous serre.
• Le tabac est cultivé sur les littoraux
des mers Égée et de Marmara.
• Les noisetiers et les arbres à thé sont
très nombreux sur la côte du Pontique
orientale qui en a fait sa spécialité.
La Turquie est un des plus gros
producteurs de noisettes de la région.
• D'autres cultures commerciales se
trouvent à l'intérieur du pays : pavot
dans la région d'Afyon, roses destinées
à la fabrication de confiture dans le
bassin d'lsparta, abricots à Malatya, ou
encore betteraves à sucre dans les
plaines d'altitude moyenne.
Un projet
hydraulique concernant l'Anatolie du
sud-est devrait permettre de
développer prochainement de manière
considérable la culture du coton.
L'INDUSTRIE
Les débuts de l'Industrialisation,
à la fin du Xix' siècle, ont surtout
concerné les domaines du textile et de
l'agroalimentaire.
lls se sont concentrés
dans les grandes villes de l'ouest du
pays.
Au cours du XX' siècle, le
gouvernement a d'abord tenté
d'équilibrer la présence industrielle sur
l'ensemble du territoire national,
notamment par le développement d'un
service public fort.
Mais le résultat s'est
révélé inégal ; cette politique a été
abandonnée dans les années 1980,
l'État changeant de stratégie et
procédant à de nombreuses
p riv atisatio ns dans le cadre d'une politique
placée sous l'égide du Fonds
monétaire international (FMI).
• Le secteur industriel représente
actuellement 20% de la population
active et puise sa main-d'œuvre dans
les grandes agglomérations, Istanbul
employant à elle seule un quart des
salariés du secteur.
Les produits issus
de l'industrie représentent 72% des
ventes vers l'étranger.
• Le textile reste l'activité dominante.
- En Cilicie et autour de la mer Égée,
on trouve des usines de filature et de
tissage du coton.
- Dans la région de Burs11, la
transformation de la laine et de la soie
emploie une grande partie de la
population locale.
-A Ankara, le travail du mohair (laine
de chèvres angoras) est un grand
pourvoyeur d'emplois industriels.
- !:artisanat des tapis continue à être
une activité importante, notamment
à Istanbul.
• La sidérurgie, la chimie lourde, les
raffineries de pétrole et la fabrication
d'engrais et de matières plastiques sont
les autres activités industrielles les plus
pratiquées en Turquie.
LES AUTRES SEmURS
• Le secteur tertiaire : il emploie aussi
une grande partie des salariés du pays
(34% de la population active).
Il a pris
un poids plus important au fil du temps,
d'une part grâce à l'amélioration des
moyens de communication, et d'autre
part grâce au renforcement des
structures administratives.
Le secteur
tertiaire concerne essentiellement
les grandes villes du pays et présente
une répartition extrêmement inégale.
Les régions les plus reculées n'en
bénéficient pratiquement pas.
Outre les grands secteurs de
l'agriculture, de l'industrie et des
services, la Turquie bénéficie de fortes
entrees d'argent grâce à une emigration
importante qui envoie régulièrement
des fonds, mais aussi grâce au secteur
du tourisme.
• Le tourisme : la douceur du climat la
diversité des paysages et la richesse du
patrimoine turc attirent de nombreux
touristes.
Le secteur se développe
fortement depuis quarante ans, le pays
constituant une alternative à l'extrême
concentration touristique des pays
méditerranéens d'Europe du Sud et
une nouvelle destination très attractive.
Cet essor a profité essentiellement
à Istanbul et à la Cappadoce, et aux
littoraux des mers Égée, de M•rm•rn
et Méditerranée.
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En 1989, la Turquie a ainsi accueilli
4,5 millions de touristes, pour la plupart
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