La terrible maladie d'Anne d'Autriche

« LA FIN DU LABYRINTHE Louis XIV, qui se lasse souvent de ses propres aménagements, restera attaché une vingtaine d'années à son labyrinthe, lequel continue à être l'étape surprise des promenades dans les jardins du château de Versailles sous le règne de Louis XV .

Louis XVI hérite de la tâche ingrate de démêler l'écheveau qu'est devenu le parc au fil du temps et des intempéries.

Le labyrinthe est sacrifié en 1776, au moment de la replantation générale du parc.

Il a été gravement abîmé par des chutes de branches, le bestiaire en plomb est en piteux état, et -surtout ? - ce genre d'aménagement n'est plus en vogue.

Il est remplacé par le bosquet de la Reine, qui existe toujours aujourd'hui.

Un réseau d'allées en « tortillets » en suit les anciens tracés, ponctués de petites salles de verdure nichées dans des bouquets d'essences rares , cèdres du Liban, tulipiers de Virginie et pins de Corse.

Ce dédale plus aéré servira de cadre à une sombre affaire, celle du Collier de la Reine , qui en 1785 entachera gravement la réputation et la popularité de Marie -Antoinette.

m ère l'01J e propose d 'organiser les trente-neuf fontaines du labyrinthe autour du thème des fables du conteur grec Ésope ; ces fables datant du v1· siècle avant Jésus-Christ qui, en 1668, inspireront le fabulis­ te Jean de La Fontaine .

Le projet inspiré de Perrault enchante Sa Majesté .

L'entrée du labyrinthe sera gardée par deux statues : celle d'Ésope, qui passait pour très laid, et celle de l'Amour ailé , dans toute sa merveilleuse beauté .

Sur le piédestal de la première est gravée la formule : « Avec mes animaux pleins de ruse et d'adresse , / Oui de vos mœurs font le vivant portrait / Je vou­ drais bien enseigner la sages­ se.

» Sur celui de la seconde, l ' Amour répond : « Je veux qu'on aime, et qu 'on soit sage, / C'est être fou que n'aimer rien ; / Chaque animal le dit en son lan­ gage.

» Dragon, poule et renard Peu à peu, le labyrin­ the de Versailles se peuple de niches de treillage, abritant des fontaines, où les ani­ mau x ébauchent des rondes infinies entre les palissades de verdure impénétrable .

En 1677 , tous les groupes de statues en plomb peint au naturel s ont en place .

Au hasard de la promenade, on découv re un ballet aérien d'oiseau x, des bassins agrémentés de rocaille fine et de coquilles rare s, des singes et des coqs , un dragon, une poule, un renard , un rat , une grue, un rossignol , un paon .

Le tout forme un ensemble éblouissant , célébrant les fa.

bles d'Ésope , mi se s en vers français par le poète à la mode Isaac de Benserade et g ravées en lettres d 'or pour illu strer les différent s sujets .

Charles Perrault peut se félici­ ter de cette œuvre exquise dans sa présentation du laby­ rinthe de Versailles : « C'est un carré de jeune bois fort épais et touffu, coupé d'un grand nombre d'allées qui se confon­ dent les unes dans les autres avec tant d'artifice, que rien n'est s i facile ni si plaisant que de s'y égarer .

A chaque extré­ mité d 'allée, et partout où elles se croisent, il y a des fon­ taines , de sorte qu 'en quelque endroit qu'on se trouve on en voit toujours trois ou quatre et souvent six ou sept à la fois (.

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) .

Ces an imaux sont si bien faits au naturel, qu'il s sem- flB11nED ITIONS Wll ATLAS blent être encore dans l'a c tion qu 'ils représentent , on peut dire même qu'ils ont en quel ­ que façon la parole que la fa.

ble leur attribue, puisque l'eau qu ' il s se jettent les uns aux autres , paraît non seulement leur donner la vie , mais leur servir aussi comme de voix pour exprimer leurs passions et leurs pensées .

» li va sans dire que le labyrinthe devient l'une des grandes attractions des jardins de Ver­ sailles .

Considéré comme l'une des réussites majeures de Le Nôtre , il vaut maintes nou­ velles commandes au jardinier du Roi-Soleil, qui sera appelé à dessiner les labyrinthes des château x de Chantilly, Saint­ Cloud , Sceaux et Meudon.. »