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La Tchécoslovaquie dans les années 1918- 1989: Le printemps de Prague

Publié le 05/09/2012

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Le 3 août a lieu une réunion des dirigeants communistes à Bratislava. Les négociations aboutissent à un compromis mais les obligations mutuelles restent verbales, sans aucun document signé. La menace d'une invasion armée s'atténue. Le 13 août Brejnev communique à Dubcek que le Bureau politique estime que les accords de Cierná ont étaient violés de manière complète, ce qui impliquera la prise de " nouvelles mesures indépendantes ".     Brejnev n'adopte l'idée de l'intervention militaire qu'au dernier moment. L'échec de celle-ci fut causé par la persuasion de la direction soviétique de l'existence des " forces saines " au sein du PCT, plus puissantes et plus efficaces qu'il en fut la réalité. La population civile résiste aux envahisseurs. Il apparaît nécessaire de négocier avec Dubcek et de former un gouvernement révolutionnaire. Il faut également changer de stratégie, on opte pour celle de comprommetre les personnalités influentes en Tchécoslovaquie (Dubcek et ses proches) qui devraient par la suite perdre leur popularité. L'idée de la " normalisation " emportera la primauté dans les actions à venir et déterminera les prochaines trente années.     L'intervention soviétique témoigne de la réalité que l'URSS dirige encore toujours sa politique dans le sens des accords de Yalta imposant des blocs en Europe - ce qui déplaît à la France en particulier. Le Printemps de Prague a provoqué comme une rupture à l'intérieur de la sphère d'influence soviétique.     Tous les régimes communistes furent en effet très fragiles, la tentation révisionniste restant toujours présente. Mais ce révisionnisme ne pouvait provenir que d'en haut, car tout mouvement à la base serait étouffé. C'est effectivement l'un des principes fondamentaux qui présente la plus grande menace aux régimes communistes: le monolithisme, qui a un rôle d'accélérateur dans ces processus. Dans ces régimes la discipline et la soumission totale au secrétaire général sont obligatoires. Cette réalité implique qu'il suffit que le sécrétaire général ait une idée un peu différente et veuille sortir du système pour que le système soit condamné. 

« Paradoxalement, c'est également le PCT qui jouera le rôle de frein de ce mouvement de renouveau pour tenter de préserver le " rôle dirigeant " dans le pays et pourrépondre aux attentes du communisme international. LA QUESTION TCHECO-SLOVAQUEDéjà pendant la Seconde Guerre mondiale les slovaques s'opposaeint à un état monolithique tchécoslovaque.

Depuis 1945 le peuple slovaque demeurait dans unrapport d'inégalité par rapport au peuple tchèque.

En 1948 les aspirations slovaques à la souveraineté nationales furent condamné par le régime comme une"manifestation de nationalisme bourgeois ".En 1968 la Slovaquie formula des revendications démocratiques avec le but de créer un état fédératif, ce qui a également donné un " coup de pouce " aux réformesen voie de développement.Le Conseil national slovaque envisageait d'établir des rapports interétatifs sur les principes d'égalité, d'égalité en droits et de l'identité nationale.

Mais cette fédérationconstruite sur les principes d'équité ne serait possible que dans des conditions démocratiques que le système communiste ne fournissait pas.

Une partie des Tchèquesn'était pas prête à accepter ces revendications qu'elle sous-estimait, beaucoup parmi eux ne faisaient pas confiance aux Slovaques.

Ils craignait égalementl'autonomisme et le séparatisme slovaques en raison d'une possible contagion par la révolution hongroise en Slovaquie.Pour Gustav Husák, une fois au pouvoir, comme pour Moscou la seule variante acceptable en matière de la direction de l'Etat était le Parti communiste avec son rôledirigeant.

Ni une fédération du parti communiste ni une réforme économique dans un Etat fédéralisé, qui seraient un signe du début de l'affaiblissement du pouvoird'Etat et de la politique, n'étaient en aucun cas souhaitables.

Le Protocole marque le début de la " normalisation " - processus de restauration des méthodesnéostaliniennes, d'oppression des éléments démocratiques et autonomes dans tous les secteurs, qui a marqué la fédération tchéco-slovaque.Les tentatives de créer une fédération continuaient après l'invasion et elles débouchèrent sur l'adoption de la loi constitutionnelle de la fédération tchéco-slovaque du27 octobre 1968. LES REACTIONS DANS LE MONDELes pays du pacte de Varsovie :* DDR (RDA)Dans la presse est-allemande les événements en Tchécoslovaquie sont considérés non sans une certaine agressivité comme un " complot des intellectuels ",commencé en 1963 avec le procès sur Kafka.

Il s'agit d'une tentative des "forces contre-révolutionnaires " d'affaiblir les pays socialistes.

On voit derrière la "libéralisation " tchécoslovaque la politique du gouvernement de Bonn.

Ainsi, on y trouve très souvent des allusions à l'année 1938 et à l'occupation des Sudètes parl'Allemagne fédérale (sujet délicat) afin de pouvoir justifier l'intervention soviètique.

La construction du mur de Berlin est un autre thème qu'on trouve fréquemmentdans les articles et qui permet de concevoir l'idée des pays du bloc socialiste comme de vrais gardiens de la paix.* POLOGNE La presse polonaise a du, tout d'abord, accuser les dirigeants tchécoslovaques de ne pas avoir agit dans le sens des accords de Bratislava, tout en présentant lasituation qui s'empire rapidement et qui va contre le rôle dirigeant du parti communiste et contre les bases mêmes du socialisme.

Les journaux n'hésitent pas ensuitede souligner la menace territoriale (frontière sud avec la Tchécoslovaquie - appel au nationalisme polonais) en rappelant l'année 1939, quand l'armée allemande aenvahie la Pologne depuis la Tchécoslovaquie.Les dirigeants polonais ressentent le " libéralisme " tchécoslovaque comme une menace, surtout quant à l'influence grandissante des intellectuels dans la politique.

Ils'agit de pousser la classe ouvrière contre les intellectuels en leur expliquant que ces derniers veulent la priver de pouvoir.La société polonaise est divisée à l'époque du Printemps de Prague en quatre groupes :* Les communistes fidèles à W.

Gomulka : Gomulka est un ennemi de la libéralisation du système ce qu'il n'hésite pas de communiquer lors de sa rencontre avec Dubcek tout en décrivant très concrètement lesmesures qu'il a du entreprendre contre les "forces antisocialistes" après octobre 1956.Une des raisons de la position prise par Gomulka est peut-être la crainte de l'éventuelle contamination de la Pologne par les idées tchècoslovaques.

WladislawGomulka était pour une suppression ferme de toute " contre-révolution ".Les espoirs de Dubcek d'obtenir Gomulka du côté de la Tchécoslovaquie était naïfs.

Gomulka approuve l'intervention militaire et l'armée polonaise participe à sapréparation.

Plus tard il se montre encore plus radical en suggérant d'instaurer une dictature militaire en Tchécoslovaquie.* Les réformistes non organisés (les " révisionnistes ") * Les libéraux qui s'identifient au Printemps de Prague : La droite polonaise sympathisait avec les événements à Prague et elle les classait à côté des manifestations de ses propres étudiants en mars 1968, ces mouvementsétant réprimés et étouffés, une " activité antigouvernementale " secrète était néanmoins toujours présente. * La majorité silencieuse qui se trouve au " milieu " (ceux qui " n'ont pas d'avis", la plupart des 2100000 membres du Parti). * BULGARIE Vu l'attitude fraternelle du peuple et notamment des intellectuels bulgares envers le peuple tchécoslovaque, la presse et les dirigeants bulgares se sont abstenus dès ledébut de l'année 1968 des commentaires sur les événements en Tchécoslovaquie, ils se contentent de citer leurs confrères étrangers.

Néanmoins, le Printemps dePrague crée certains soucis aux dirigeants bulgares qui veulent poursuivre la politique de la détente dans les Balkans qui maintenant, à cause des événements en coursen Tchécoslovaquie et à cause du soutien de la Yougoslavie à leur égard, risque d'être compromise. * HONGRIE On peut ressentir un certain malaise des mass médias à l'égard des événements en Tchécoslovaquie.

Depuis le début le PCH a sympathisé avec les réformessocialistes tchécoslovaques (malgré les mises en garde permanentes des dirigeants hongrois sur les conséquences d'une libéralisation trop rapide en argumentant avecl'expérience hongroise de 1956) et M.

Kádár avec d'autres dirigeants souhaitaient leur réussite.

Mais il y a encore autres éléments relatif à la position des Hongrois par rapport aux événements en Tchécoslovaquie.

Les réactions à l'égard du Printemps de Prague et de l'invasion soviétique peuvent êtres en quatre groupes :* La Hongrie " officielle " de János Kádár:La position de M.

Kádár n'est pas tout à fait claire.

Pourtant, c'est justement lui qui a compris le mieux de tous les dilemmes de Dubcek: qu'est-ce qui est plusimportant -la volonté de la nation ou bien les intérêts du mouvement international communiste? Kádár se posait les mêmes questions en 1956 et il a vite compris quec'était effectivement le mouvement communiste international qui avait la priorité.

Kádár encourage très tôt les mesures de force, il devient le principal " consultant "de Moscou pour y conseiller dans les démarches à suivre.La fin brutale du Printemps de Prague a également suscité des critiques dans les rangs du Parti communiste hongrois (comme le premier ministre hongrois de 1955-56, Andres Hagedus.

Le régime contre-révolutionnaire de Kádár s'est constitué sur les bases antirévisionnistes, antinationalistes mais également sur des élémentsantistaliniens.

Les réformistes prenaient la déstalinisation au sérieux et sympathisaient avec les tentatives de la direction Dubcek de réformer en douceur.* La Hongrie " semi-officielle ", avec les militaires ; les économistes .* La Hongrie " profonde ", de la quelle font part les apolitiques et les indifférénts.

,les " rebelles " (minorité).

et la jeunesse de 1968 : C'est cette génération quicommence dix ans plus tard à former une opposition politique.

Et c'est justement içi qu'on trouve le maillon entre 1968 et 1989. * ROMANIENicolas Ceausescu, depuis 1965 sécrétaire général du PCR, est un partisan de la politique du national-communisme, visant l'autonomie et l'indépendance du PCR parrapport au PCUS.

Depuis 1960 la Roumanie, pays de l'orthodoxie du socialisme, a connu une tardive déstalinisation, accompagnée d'une dérussification des. »

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