LA SUPRÉMATIE AMÉRICAINE ET LA GUERRE FROIDE (1945-1963) - Histoire des USA
Publié le 31/08/2011
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Au moment où s'acheva la guerre, les Etats-Unis atteignaient - pour la dernière fois peut-être - l'apogée de leur puissance internationale : outre qu'ils avaient été l'agent principal de la victoire alliée, ils détenaient le monopole de l'engin le plus meurtrier qu'on eût jamais connu. Seuls parmi les grands belligérants, ils n'avaient subi aucun dommage du fait de la guerre, si ce n'est dans leurs opérations à l'extérieur du pays ; la capacité de production de leur industrie et de leur agriculture était infiniment plus grande à la fin du conflit qu'au moment où ils s'y étaient engagés.
On a estimé que, en 1948, les Américains disposaient de près des 40 % du revenu du globe ; leur revenu national brut était cinq fois plus élevé que celui de la Grande-Bretagne qui venait en tête des autres pays industrialisés.
«
domaine des engins téléguidés, cependant que leur flotte
était au moins égale en tonnage à l'ensemble
des marines
de guerre des autres grandes puissances.
A l'aube de
la paix
la République des
Etats-Unis était, sans conteste possible,
la nation la plus puissante que le monde eût jamais connue.
Cette puissance lui assurait une suprématie sans rivale
dans la politique internationale.
Si Roosevelt avait survécu,
son influence officielle eût de beaucoup surpassé celle
de
Wilson en 1918-1919.
La question qui intéressait le monde
entier en 1945, c'était la position
quTallaient prendre les
Etats-Unis : se retireraient-ils des affaires internationales,
comme
ils l'avaient fait précédemment, ou continueraient
ils à
les conduire -et à vouloir les régenter ? CQn
trairement à ce que pouvait laisser supposer l'histoire, les
Américains assumèrent, sans équivoque, un rôle non seu
lement de participant, mais de leader, dans les événements
internationaux.
En fait, l'isolationnisme était mort, ou
à tout
le moins, il se mourait.
Quelques voix républicaines -
sortant du passé, comme celle
de Hoover, ou plus actuel
les, comme celle du sénateur
de l'Ohio, Robert A.
Taft,
- pouvaient parler d'un
« repli sur la forteresse Amé
rique
:) , mais cela restait la manœuvre politique d'une op
position déforcée, et, en tout cas, définissait le terme
«Amérique» d'une manière nettement postérieure à 1941,
c'est-à-dire en y adjoignant
le Japon, Formose et les
Philippines d'une part et la Grande-Bretagne d'autre part.
Cet abandon de l'isolationnisme était à peu près inévitable,
à l'âge des avions à réacteurs et
des projectiles téléguidés,
chez
un peuple intelligent.
Les Etats-Unis ne firent aucun
effort pour se dégager des affaires internationales, ni en
Europe, ni en Orient ;
ils n'entreprirent même jamais ce
« réexamen dangereux » de leur politique de participation
dont un
de leurs Secrétaires d'Etat, particulièrement exas
péré, avait menacé
les Européens « récalcitrants :.
.
Et même,
ils déployèrent dans leur participation une telle persévérance
et une telle vigueur que certains
de leurs anciens alliés,
méfiants et peut-être amers, dénoncèrent fréquemment
« la rigidité et le caractère agressif :) de la politique amé
ricaine.
A l'époque, et vues au jour
le jour, ces tendances géné-.
»
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