La succession d’Akhénaton : une femme pharaon ?
Publié le 19/09/2018
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MÉRITATON COURTISÉE PAR LES SOUVERAINS ETRANGERS
Au cours des dernières années du règne d'Akhénaton, l'influence de Mérita ton augmente considérablement.
Les premiers témoins en sont les princes asiatiques, qui envoient à la cour d'Êgypte des lettres dans lesquelles transparaît l'importance de la fille aînée du pharaon : « Que le roi s'informe de son serviteur et de Tyr [port du Proche-Orient], la ville de Mayati [forme qui a été reconnue comme transcrivant le nom de Méritaton]. (...) Le roi est le soleil éternel, et je suis le serviteur loyal du roi, mon seigneur. Le roi m'a chargé de garder la ville de Mayati, ma maîtresse. Si une tablette du roi arrive, alors je m'approcherai de la terre. Que le roi, mon seigneur, connaisse les sentiments de tout le pays. Que le roi se préoccupe de son serviteur et de Tyr, le pays de Mayati, afin que du bois et de l'eau soient donnés et qu’il puisse vivre. »
Une chose est probable : Ânkh(et)khéperourê et Né-fernéferouaton désignent la même personne, et il s'agirait d'une femme ! En effet, les qualificatifs qui accompagnent ces deux noms sont parfois au féminin, alors que les noms eux-mêmes ne présentent que de temps en temps une terminaison féminine et que les pronoms qui se rapportent à cette personne sont toujours masculins. Cette alternance des genres n'a en fait rien d'étonnant.
plaçant son mari décédé sur le trône, ou encore Kiya, une épouse secondaire du pharaon hérétique. Ces suppositions ne tiennent guère. Né-fertiti mourut en effet probablement peu après Akhén-aton (peut-être même avant lui) et Kiya, la princesse mi-tannienne donnée en mariage à Akhénaton comme gage de bonne entente entre les deux peuples, était certainement déjà rentrée dans son pays d'origine avant le décès du roi du fait de la dé-
Lettre d'Akhénaton à Intaruda, prince d'Achshap, figurant dans la correspondance diplomatique retrouvée à Amarna (Paris, musée du Louvre).
Une centaine d'années plus tôt (vers 1470 avant J.-C.), le même procédé était en effet employé pour Hatshepsout, la reine pharaon ! Cette pratique exprimait ainsi parfaitement le concept de « roi femme » : la fonction royale masculine occupée par une femme. Le successeur immédiat d'Akhénaton était donc de sexe féminin ! Mais de qui s'agit-il ? Plusieurs hypothèses ont été avancées : on y a vu Néfertiti (reine et grande épouse d'Akhénaton) rem-
«
ment inspiré du nom d' Akhé
naton puisqu'il se disait en
égyptien Akhenhies.
Il y a
donc de fortes chances
pour
que ce nouveau souverain ne
soit autre que
Méritaton, la
fille aînée du couple royal,
devenue vers la fin du règne,
lorsque Néfertiti disparut de
la scène politique, grande
épouse d' Akhénaton.
Une corégence
Akhénaton
Méritaton?
E
n l'an 14 du règne du
pharaon hérétique, un
événement
important se pro
duit à la cour d'Amarna, évé
nement dans lequel on a
voulu voir une cérémonie
sanctionnant
l'élévation de
Méritaton au rang de pha
raon.
Selon cette idée, pen
dant ses trois dernières an
nées de règne, Akhénaton
aurait donc partagé le trône
avec sa fille.
On possède en
effet des représentations
montrant un person
nage autre que le
souverain arborant
en même temps
que lui des attri -buts
royaux, comme
la cou
ronne bleue (coiffure militai
re) ou la couronne blanche
de Haute -Égypte.
En l'an 15,
Méritaton porta d'ailleurs
pour la dernière année le
titre de « fille royale ».
Elle
joua en outre indubitable
ment un rôle politique très
important dans les toutes
dernières années du règne
de son père, comme en
té
mo igne la correspondance
diplomatique de l'époque
conservée dans les archives
d'Amarna.
Les souverains
étrangers
parlent en effet
d'elle en termes élogieux et
extrêmement respectueux.
Ainsi,
logiquement, lorsque
son père Akhénaton meurt
en l'an 17, Méritaton monte
sur le trône.
Elle partage ce
pendant quelques mois sa
couronne avec l'énigmatique
Semenkharê, avant de ré-.
»
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