La société civile soviétique sous Khrouchtchev (aspects économiques et sociaux).
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Mais, l'une des idées centrales de Khrouchtchev dans ce domaine consiste à regrouper les kolkhozes pour en fairede grandes exploitations plus productives : les sovkhozes (fermes d'État).
Leur superficie moyenne est de plus de 7000 hectares contre un peu moins de 3 000 pour les anciemles structures.
En outre, le contrôle administratif dessovkhozes est plus facile.
Qu'en est-il du résultat ? D'abord encourageant dans les années 1953 à 1958 (plus de 7% par an), les réformes dans ce secteur s'avèrent décevantes au début des années soixante.
En 1963,Khrouchtchev arrête ses réformes, mais il est trop tard ; ses échecs entraînent sa chute l'année suivante.
B) L'évolution des salaires et le niveau de vie des travailleurs soviétiques sous Khrouchtchev.
a) La période de rééquilibrage des salaires (1956-1958).
— Objectifs et moyens de ce rééquilibrage.
Pendant cette période, Khrouchtchev souhaite consolider son pouvoir àla tête de l'U.R.S.S.
A cet effet, il oriente l'économie vers la consommation.
C'est un virage important dans lamesure où la période antérieure, sous Staline, était surtout orientée vers la production.
Ainsi, l'accroissement de laproductivité du travail, entre 1956 et 1958, est de 21 %, contre plus de 11 % pour l'augmentation du salaire réelmoyen des ouvriers pour la même période.
En clair, pendant les trois années d'application du VIe plan, le rendementest plus important que la progression des salaires.
Globalement, les prix des biens de consommation se stabilisent,sauf pour les produits provenant de marchés kolkhoziens qui enregistrent une légère hausse en 1958.
— Les résultats de cette évolution.
L'expérience du régime de Khrouchtchev pendant cette courte période estplutôt positive.
On assiste à l'instauration d'un salaire minimum garanti, à la diminution de la durée du travail et àune restructuration de la rémunération du travail en fonction de divers indicateurs.
De même, une meilleurerégulation entre l'offre et la demande de
biens permet de mieux satisfaire les besoins de consommation.
Le développement de la production agricole est unedes causes de cette évolution.
Toutefois, le niveau de vie des Soviétiques, plus particulièrement en ville, augmentemoins vite que pendant les périodes antérieures.
b) Le niveau de vie des Soviétiques au début des années soixante.
— Hausse des salaires et inflation.
Dès 1961, l'offre de biens de consommation est inférieure à la demande stimuléepar la croissance des revenus.
La conséquence réside dans une hausse des prix de l'ordre de 2 %.
Face à cettedifficulté, des protestations violentes se déroulent dans certains centres urbains, réprimées par l'Armée rouge.
PourKhrouchtchev, les Soviétiques disposent de plus de monnaie que les secteurs primaire et secondaire ne sontcapables de fournir de biens.
L'autre cause de ce déséquilibre entre l'offre et la demande réside dans l'augmentationdu volume de l'emploi dans le domaine de la santé et dans celui de l'enseignement.
Par ailleurs, on assiste à uneaugmentation du nombre des retraités.
— La réforme des salaires.
Elle remonte aux travaux du XXe congrès du P.C.U.S., en février 1956, et s'applique dèsla fin de cette année.
Les dirigeants soviétiques considèrent que les grands équilibres sont atteints.
Dans cesconditions, une revalorisation des salaires est possible dès cette date.
Des primes et des avantages matériels sontaccordés aux travailleurs pour les inciter à produire en plus grande quantité.
Enfin, le S.M.I.G., salaire minimumgaranti, fait son apparition dès 1957.
Khrouchtchev souhaite le revaloriser très rapidement.
Toutefois, il n'atteintque 40 roubles par mois en 1964.
[Transition]
Selon les spécialistes d'histoire économique, le régime de Khrouchtchev se caractérise par une hausse des salaires.Mais cette augmentation des revenus a bien du mal à s'ajuster à l'offre de biens.
Malgré de nombreux efforts, leniveau de vie des travailleurs soviétiques n'est pas encore satisfaisant ; les instances du P.C.U.S.
cherchent àpromouvoir le progrès social.
[Partie II.
Le progrès démographique et social sous Khrouchtchev.]
Dans le système socialiste, le développement économique n'est qu'une étape vers une société de progrès.
Celle-cipasse par l'amélioration des conditions de vie et de travail.
Toutefois, l'équilibre économique et social dépendlargement des données démographiques.
La société soviétique, sous Khrouchtchev, n'échappe pas à cette règle.
A) Soubassement démographique et mobilité sociale.
a) L'évolution démographique.
La pyramide des âges.
En 1964, la pyramide des âges des Soviétiques, c'est-à-dire la répartition de lapopulation par année et par sexe, présente un rétrécissement à sa base.
C'est traditionnellement un signe devieillissement.
L'histogramme fait apparaître un phénomène de féminisation inhérent aux conséquences desdeux guerres mondiales.
Ces deux tendances majeures ont des conséquences sur le plan économique.
Ellesconstituent un handicap en matière de productivité, puisque les femmes ont un rendement inférieur à celui des.
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