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La Slovénie: De la Carantanie à la Slovénie indépendante

Publié le 11/11/2018

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UN PETIT PAYS AU CŒUR DE L'EUROPE Née de la désagrégation de la Yougoslavie, la Slovénie est un petit État alpin de 20 251 km2 à peine (soit moins que la Lorraine), dont la capitale est Ljubljana. Bordée par l'Autriche, la Hongrie, la Croatie et l'Italie, possédant une étroite bande littorale sur l'Adriatique, elle est située à un véritable carrefour européen, entre Europe occidentale et orientale, Balkans et Méditerranée.

 

La Slovénie compte aujourd’hui un peu moins de 2 millions d'habitants, mais d'importantes minorités sont implantées dans les pays limitrophes, Italie et Autriche notamment. Elles sont le fruit de l'histoire de ce pays slave qui, jusqu'en 1991, n'exista jamais en tant qu’État indépendant, soumis qu'il fut au cours des siècles aux puissances dominantes voisines.

Rome conquiert le royaume de Noricum Arrivée des Slovènes Fondation du duché de Carantanie Intégration à l'empire des Habsbourg Napoléon crée les Provinces lllyriennes Fondation de la Yougoslavie La Slovénie prodame son indépendance Membre de l'Union européenne

 

 

Ce duché est placé sous la protection du prince Samo. Fondateur d'un véritable empire, ce puissant marchand franc, devenu chef de guerre, contrôle un vaste territoire de la Bohême-Moravie aux Alpes orientales. À sa mort, en 659, la Carantanie proclame son indépendance. Une société démocratique Cette période a profondément marqué la mémoire Slovène : le duché se distingue en effet par son organisation que l'on pourrait définir comme démocratique. Le pouvoir n'y est pas héréditaire, mais électif. Le duc est choisi par les chefs de famille des tribus, au cours d'une cérémonie au château de Krn, près de Graz, aujourd'hui en Carinthie autrichienne. Assis sur «la pierre du duc », le nouvel élu reçoit la couronne des mains d'un paysan et prête serment de défendre les droits de ses sujets. Ce rituel d'intronisation, qui se déroulait en langue Slovène, perdure jusqu'au XIVe siècle, en dépit des dominations étrangères successives.

NAISSANCE DE LA SLOVÉNIE

L'arrivée des Slovènes

Les Slovènes apparaissent dans l'histoire au VIe siècle, dans le sillage des grandes migrations slaves venues de l'est Regroupant des tribus vraisemblablement originaires du nord des Carpates, les Slovènes s'établissent d'abord dans la vaste plaine hongroise, d'où ils multiplient les incursions dans les anciennes provinces romaines d'Illyrie et de Norique. Mais ils sont bientôt menacés par les Avars. Ce peuple d'origine turco-mongole occupe la Pannonie et impose son autorité aux Slaves, avant de s’en faire des alliés. Sous leur autorité, les Slaves poussent leur avantage vers la Dalmatie (actuelle Croatie) et les Alpes orientales.

La Carantanie du prince Samo En 626, les tribus slaves installées en Slovénie se révoltent contre les Avars et mettent en place une première entité politique. Est ainsi fondé le duché de Carantanie, considéré comme le premier État Slovène, même si ses frontières étaient bien plus larges qu'aujourd'hui, du lac Balaton en Hongrie à l'Adriatique. Ses habitants sont appelés les Karantanci, nom donné aux Slovènes jusqu'au xiiie siècle.

« DE LA DIFFICULrt D1TRE PEU CONNU La Slovénie demeure un pays encore largement ignoré sur la scène internationale.

Elle est souvent confondue avec sa presque homonyme, la Slovaquie, issue, elle, de l'ex­ Tchécoslovaquie.

Cette confusion n'épargne pas les plus hautes autorités internationales.

Ainsi, le président américain George W.

Bush parla devant la presse de sa rencontre avec le Premier ministre slovène, alors qu'il s'agissait de son homologue slovaque en 2002 à Bucarest au son de l'hymne national.

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slovaque.

le XVI' siècle voit également la diffusion du luthéranisme en Slovénie.

le succès du mouvement est autant religieux que politique: pour les Slovènes, il s'agit là d'un moyen de lutter contre l'absolutisme des Habsbourg catholiques.

Mais la vigoureuse Contre-Réforme initiée par Vienne permet d'enrayer l'essor du protestantisme, et affirme le triomphe du catholicisme.

lES PROVINCES IUYRIENNES En 1797, la campagne d'Italie du généml Bonn/Hirte se conclut par le traité de Campoformio, qui met fin à l'indépendance de Venise.

l'Istrie ainsi que la côte dalmate reviennent à l'Autriche.

Tous les Slovènes se trouvent ainsi réunis sous administration habsbourgeoise.

En 1809, l'Autriche, une nouvelle fois défaite par la Grande Armée, doit signer la paix de Schônbrunn.

Près des deux tiers des territoires slovènes (Carniole, Haute-Carinthie, Istrie ...

), ainsi que la Dalmatie (actuelle Croatie) sont intégrés à l'Empire napoléonien sous le nom de Provinces Illyriennes, dont la capitale estlaibach (ljubljana).

l'administration française favorise la diffusion des idées révolutionnaires contre l'absolutisme habsbourgeois.

le système féodal est aboli, le code civil et une administration calquée sur le modèle français introduits, l'allemand perd son statut de langue officielle ...

Bien plus, sur le plan culturel, l'enseignement du slovène, depuis toujours interdit par Vienne, est désormais autorisé dans les écoles elles lycées.

la domination napoléonienne ne résiste pas à la 6' coalition, à laquelle adhère l'Autriche.

En aoûtl813, les troupes autrichiennes réinvestissent le territoire.

l'Istrie, la Carniole et la Carinthie sont réunies au sein du nouveau royaume d'Illyrie, sous la dépendance de Vienne.

LE RENOUVIAU NATIONAL SLOvtNE Quoique éphémère, la domination française a marqué la naissance d'un nationalisme slovène.

Ce renouveau est, au départ, en Croatie.

Ce mouvement vise l'union essentiellement dans un même État de tous les Slaves cuHurel et du Sud, qu'ils soient sous domination s'épanouit dans habsbourgeoise, comme les Croates, la renaissance ou indépendants, comme les Serbes.

linguistique, ��:�� ������: l!'t\iliJ.

slovène.

elle philologue Jernej Kopitar.

Les Slovènes doivent cependant faire face à la reprise en main orchestrée par le chancelier autrichien Metternich dès 1814: restauration de l'ordre féodal, rétablissement de l'allemand comme langue administrative et scolaire, surveillance sévère des intellectuels De culturelles, les revendications slovènes deviennent politiques au moment des révolutions nationales du printemps 1848.

Elles se retrouvent condensées dans un manifeste publié par une société appelée Slovenija qui revendique la réunion de toutes les terres slovènes en un pays, el la reconnaissance de la nationalité et de la langue slovènes au sein de l'empire.

Si cet appel ne fut pas entendu par le pouvoir viennois, il devait constituer le programme des patriotes slovènes jusqu'à la Première Guerre mondiale.

En 1849, le royaume d'Illyrie est aboli; Carinthie, Carniole et Istrie des Kriinlander (pays de la Couronne) disposent chacun d'une diète.

Mais leur autonomie demeure très limitée.

Sur le plan économique, les territoires slovènes connaissent un fort développement industriel et urbain.

la surpopulation des villes conduira cependant des milliers d'habitants à émigrer, à partir du port de Trieste, vers les États-Unis.

LE YOUGOSLAVISME En 1867, l'instauration du compromis austro-hongrois, qui crée une double monarchie au sein de l'empire, mécontente les Slovènes, comme tous les Slaves du Sud, dont les doléances nationales sont une nouvelle fois laissées à l'écart.

la libéralisation du régime, dans le dernier quart du siècle, permet cependant la formation de plusieurs partis politiques slovènes, d'obédience nationaliste, catholique et progressiste.

Nonobstant leurs différences, tous militent pour l'unification des provinces slovènes au sein de l'empire.

Un rapprochement s'opère avec les partis nationalistes croates, afin d'obtenir de Vienne la création d'un troisième royaume, slave, au sein de l'empire.

Cette solution n'aboutit cependant pas, à cause de l'opposition des Hongrois.

Dépités, certains nationalistes slovènes sont à leur tour gagnés par le yougoslavisme, particulièrement vif 1918 : FORMATION DU ROYAUME DES SERBES, CROATES ET SLOvtNES les revendications politiques des partis slovènes ne les empêchent nullement de soutenir l'effort de guerre de l'Autriche-Hongrie en 1914.

l'adhésion de la population s'affermit même un an plus tard avec l'entrée en guerre de l'Italie aux côtés des Alliés, ces derniers ayant accordé à Rome l'annexion de l'Istrie.

le conflit touche dès lors directement le territoire national: en 1917, les régiments slovènes participent à la victoire des Austro-Hongrois et des Allemands sur l'Italie à la bataille de Caporetto (aujourd'hui Kobarid).

Mais l'effondrement de l'Empire habsbourgeois va précipiter le cours des événements et favoriser l'émergence de la solution yougoslave.

le 29 octobre 1918, à Zagreb, le Conseil national des Slovènes, Croates et Serbes de la Double­ Monarchie, tout juste formé, proclame la création d'un État indépendant.

Un mois plus tard, /e 1" décembre, ils s'unissent au royaume de Serbie, donnant naissance au «royaume des Serbes, Croates et Slovènes », rebaptisé Yougoslavie en 1929.

Ainsi prend fin, après plus de six cents ans, la domination autrichienne sur les Slovènes.

LA PREMilRE EXPtRIENCE YOUGOSLAVE le nouvel État n'englobe cependant pas l'ensemble de la nation slovène, le règlement des questions frontalières au lendemain du conflit lui étant défavorable.

Par le traité de Rapallo (1920), l'Italie reçoit en effet la totalité de l'Istrie elles Alpes Juliennes.

Et, par plébiscite, la population du sud de la Carinthie, pourtant majoritairement slave, décide son rattachement à l'Autriche.

Au total, quelque 350 000 Slovènes demeurent en dehors de la Yougoslavie.

Durant l'entre-deux­ guerres, ces minorités seront brimées, tant par l'Italie mussolinienne que par le régime dictatorial autrichien du chancelier Dollfuss.

À l'intérieur de la Yougoslavie, les Slovènes, partisans d'un État fédéraliste, se heurteront par ailleurs rapidement au centralisme imposé par les Serbes, qui dominent le nouvel État.

En janvier 1929, le roi serbe Alexnndrel" instaure une dictature en Yougoslavie.

LA SECONDE GUERRE MONDIALE En 1941, les armées de l'Axe envahissent la Yougoslavie.

la Slovénie est démantelée et partagée entre l'Allemagne, l'Italie et la Hongrie.

Partout, la population est soumise à une politique d'assimilation brutale.

la lutte contre les occupants s'organise bientôt à travers le Front de libération nationale, dominé par les communistes - mais comprenant également des sociaux-démocrates et des démocrates­ chrétiens -,qui opèrent en lien avec le maréchal Tito, chef de la résistance yougoslave.

En 1945, les Partisans libèrent leur pays.

Au total, 50 000 Slovènes, sur une population totale de 1,5 million, périront durant la Seconde Guerre mondinle.

Comme en 1918, se pose le problème du tracé des frontières avec l'Italie, mais cette fois la Yougoslavie est dans le camp des vainqueurs.

le territoire slovène retrouve son tracé d'avantl920, récupérant les districts des Alpes Juliennes et du nord de l'Istrie (majoritairement peuplé de Slovènes) qui, avec la région du port de Koper, lui offre un débouché sur l'Adriatique.

LA SLOvtNIE DANS LA YOUGOSLAVIE COMMUNISTE En 1945, la Slovénie devient une des six républiques constitutives de la république populaire fédérative de Yougoslavie, dirigée par le maréchal rtto.

Pour la première fois, elle forme une entité étatique spécifique.

le pays connaît un brillant essor économique, qui en fait la région la plus développée et la plus prospère de la fédération.

le Slovène Edvard Kardelj occupe un rôle politique important auprès de Tito, et sera l'un des principaux théoriciens du régime.

Cependant, le centralisme démocratique imposé par Belgrade mécontente la population, réveillant les revendications nationalistes.

Pour y parer, une nouvelle Constitution yougoslave est promulguée en 1974, accordant plus d'autonomie aux républiques fédérées.

LES MNEMENTS DE 1990·1991 la mort de Tito, en 1980, à Ljubljana, ouvre une période de crise économique et de crispation identitaire, marquée par les prétentions hégémoniques des Serbes au sein de la fédération.

la chute du mur de Berlin précipite la désagrégation de la Yougoslavie.

En avril l990, la Slovénie est la première des républiques à organiser des élect io ns libres, remportées par l'opposit io n démocratique.

Milnn Kulnn, un ancien communiste, est élu à la présidence de l'État.

mise en échec par les forces slovènes et un cessez-le-feu est conclu au bout de quelques jours.

l'absence d'une minorité serbe en Slovénie elle début de la guerre contre la Croatie, elle aussi sécessionniste, expliquent le retrait rapide des troupes fédérales.

De fait, la Slovénie sera épargnée par la terrible guerre civile qui va ensanglanter la Yougoslavie.

En 1992, le parti Démocratie libérale de Slovénie (LOS) accède au pouvoir lors des premières élections législatives du nouvel État.

RECONNAISSANCE INTERNATIONALE la Slovénie ne tarde guère à se faire reconnaître par la communauté internationale, à commencer par l'Union européenne, en janvier 1992.

Au cours des années suivantes, elle est admise au sein des principales institutions mondiales: Conseil de l'Europe, OSCE, ONU, OMC, FMI.

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En 1996, un accord de reconnaissance mutuelle est conclu avec la Yougoslavie (aujourd'hui Serbie-et-Monténégro).

INrtGRATION EUROPtENNE Grâce à un programme de réformes mesuré, la Slovénie a opéré une mutation en douceur vers l'économie de marché, contrairement à la plupart des anciens pays du bloc soviétique.

Son niveau de vie élevé comparé aux anciens pays de l'Est, et équivalent à celui de la Grèce ou du Portugal, fait de ce pays, parfois surnommé la «petite Suisse», un îlot de stabilité et de prospérité dans la région.

De lai� la Slovénie est la première des républiques de l'ex-Yougoslavie à avoir intégré l'Union européenne, le l" mai 2004.. »

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