La Seconde Republique et la France de 1848 a 1941 (histoire)
Publié le 10/02/2013
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Le monde occidental atteint au milieu du XIXe siècle un équilibre qu'il ne retrouvera plus de sitôt, à peine altéré par quelques conflits mineurs. Explorateurs, missionnaires, marchands et soldats unifient le monde entier à l'image de l'Europe. Des nuages apparaissent dans les années 1870 : montée des nationalismes, grande dépression économique,... mais il n'altèrent pas l'optimisme des Européens, en particulier des Français, ni leur foi dans le progrès, la science et la supériorité de leur civilisation. La Seconde République (1848-1852) Avec la IIe République surgit la question ouvrière. Le gouvernement provisoire proclame le droit au travail et ouvre des Ateliers nationaux pour les chômeurs. Un décret réduit d'une heure la journée de travail (dix heures à Paris et onze en province). Le gouvernement provisoire abolit par ailleurs l'esclavage dans ses colonies (15 ans après l'Angleterre). Les 23 et 24 avril 1848, à l'occasion des élections à l'Assemblée constituante, les Français votent pour la première fois au suffrage universel (masculin). Contre toute attente, il s'ensuit une majorité conservatrice, les paysans ayant massivement voté pour les notables locaux. La Commission exécutive nommée par l'Assemblée impose alors la fermeture des Ateliers nationaux, ce qui provoque le 23 juin 1848 des émeutes de la faim. En trois jours, on recense 4000 morts parmi les insurgés et 1600 parmi les forces de l'ordre. La République bourgeoise est discréditée. Un homme au nom illustre a compris la nouvelle donne sociale : Louis-Napoléon Bonaparte (40 ans). C'est le neveu de l'ex-empereur des Français. Aventurier et conspirateur (lui-même se dit socialiste), il se porte candidat aux élections présidentielles du 10 décembre 1848 et se fait élire haut la main premier Président de la République française. Installé à l'Élysée, Louis-Napoléon cultive sa popularité en se démarquant de l'Assemblée. Celle-ci, à l'initiative du comte de Falloux, vote une loi qui instaure la liberté de l'enseignement, autrement dit permet à toute congrégation religieuse d'ouvrir un établissement, ce qui va aviver inopportunément l'anticléricalisme. Élu pour quatre ans, le président souhaiterait se représenter mais la Constitution le lui interdit et les députés refusent de la modifier. Louis-Napoléon ne voit plus qu'une solution : le coup d'État. C'est chose faite le 2 décembre 1851, jour anniversaire du sacre de Napoléon 1er et de la bataille d'Austerlitz, au prix de 400 morts et 26.000 arrestations. Dès le 21 décembre 1848, un plébiscite approuve le changement de régime. Celui-ci devient effectif le 14 janvier 1852 avec une Constitution rédigée à la hâte qui donne au Prince-Président des pouvoirs quasi-dictatoriaux pour dix ans. C'est la fin de la IIe République. Le Second Empire (1852-1870) Le 2 décembre 1852, avec l'aval du suffrage universel, Louis-Napoléon Bonaparte est proclamé Empereur des Français sous le nom de Napoléon III (le deuxième du nom est supposé être le fils de Napoléon 1er, mort en pleine jeunesse à Vienne). Napoléon III s'engage dans une politique d...
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En moins de deux décennies, la France entre de plain-pied dans l’ère industrielle.
Elle se
modernise plus vite qu’en aucune autre période de son Histoire.
De grands centres
métallurgiques se créent de toutes pièces (Le Creusot).
Le réseau de voies ferrées passe de
3.000 à 20.000 kilomètres.
L'empereur engage par ailleurs la France au côté du Royaume-Uni dans une guerre contre la
Russie, sur un prétexte ridicule.
C'est la guerre de Crimée, inutile et meurtrière.
Pour la
première fois après sept siècles de conflits, Anglais et Français combattent côte à côte ! Elle se
conclut par la prise de Sébastopol.
Le 30 mars 1856, le traité de Paris consacre la défaite de la
Russie.
Napoléon III savoure son triomphe, d’autant qu’est né deux semaines plus tôt son fils
et héritier, le prince Eugène (« Loulou» ).
Le 14 janvier 1858, Orsini commet un attentat contre Napoléon III devant l'opéra de la rue Le
Peletier, à Paris.
L’empereur en profite pour faire passer une loi de sûreté générale et
pourchasser les républicains.
Il décide aussi de reconstruire l'Opéra en un lieu plus sûr.
Quant
au terroriste, condamné à mort, il écrit à l'empereur et le supplie de soutenir la cause italienne.
Napoléon III, bouleversé, décide, au nom du «droit des peuples à disposer d’eux-mêmes» , de
conclure une alliance avec le roi de Piémont-Sardaigne, contre l’Autriche qui occupe le nord
de la péninsule.
Mais après les mêlées sanglantes et désordonnées de Magenta (4 juin 1859) et Solferino (24
juin 1859), choqué, il signe précipitamment des préliminaires de paix.
Par le traité de Turin du
24 mars 1860, il reçoit Nice et la Savoie en récompense de son action.
Ces territoires ne sont
annexés qu’après que leurs habitants se soient prononcés par plébiscite.
C’est une première
mondiale.
Napoléon III s'intéresse aussi à l'outre-mer et amorce la constitution d'un deuxième empire
colonial après celui qui avait été perdu au traité de Paris (1763).
La France prend possession
de la Nouvelle-Calédonie ainsi que de la Cochinchine.
Elle établit également son protectorat
sur le Cambodge.
Le gouverneur du Sénégal, Louis Faidherbe, conquiert la vallée du fleuve
pour protéger le comptoir de Saint-Louis-du-Sénégal.
Le 25 mai 1864 est adoptée une loi autorisant la coalition des ouvriers et la grève dans le
respect de la liberté du travail (sans que les syndicats soient licites).
Le 23 décembre 1865 naît
l'Union latine monétaire qui réunit notamment la France, la Belgique, la Suisse et l'Italie.
Là-
dessus surviennent les premiers signes d’orage.
Napoléon III se lance en 1862 dans le malheureux projet de transformer le Mexique en empire
latin et catholique, pour faire pendant aux États-Unis.
C'est un fiasco et, le 19 juin 1867,
l’éphémère empereur du Mexique Ferdinand-Maximilien de Habsbourg est fusillé à
Queretaro.
Napoléon III est d'autre part pris de court par l’irruption sur la scène européenne
de la Prusse et sa victoire sur l’Autriche à Sadowa (1866), lourde de menaces.
Le 17 novembre 1869, la France, par la grâce de Ferdinand de Lesseps, s’honore d’inaugurer
le canal de Suez et le 8 mai 1870, un plébiscite approuve massivement la nouvelle orientation
libérale du régime.
Le Second Empire semble paré pour durer…
Mais le 13 juillet 1870, par l’habile caviardage d’une dépêche diplomatique, le chancelier
prussien Bismarck dresse l’opinion française et les opinions allemandes l’une contre l’autre.
Le 19 juillet 1870, Napoléon III cède à la pression et déclare la guerre à la Prusse, qui réunit
aussitôt autour d’elle tous les États allemands.
L’armée française, mal préparée, est écrasée en
six semaines.
L’empereur, vieilli et malade, est capturé à Sedan, le 2 septembre 1870.
Deux
jours plus tard, à l’annonce de cette nouvelle, les Parisiens proclament la IIIe République.
Les débuts de la IIIe République.
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