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La Saint Barthélémy

Publié le 03/02/2013

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Le massacre de la Saint Barthélémy Le 24 Aout 1572, jour de la St Barthélémy, le carillon de l'Eglise de St Germain L'Auxerrois donne le signal du massacre des protestants par les catholiques à Paris et dans le reste de la France. La semaine sanglante qui suivra cette nuit atroce marquera à jamais la Réforme Protestante, tant et si bien que l'évènement est aujourd'hui devenu un symbole du fanatisme. Pourtant, dans le climat de violence ambiante qu'il règne dans la capitale à l'époque, le massacre n'est pas ressenti par le peuple avec une horreur particulière : résultat de la mauvaise interprétation générale d'un acte politique précipité (les représailles royales contre Coligny) dans un contexte d'agitation collective et « d'hystérie mystique «, cette nuit-là a pris de nombreuses tournures différentes selon les plumes. En effet, les causes semblent multiples et les façons dont les historiens les font se connecter le sont tout autant. Aux principaux acteurs de l'évènement, soit le roi Charles IX et sa mère Catherine de Médicis, Henri de Guise, Coligny, Henri de Navarre, et les princes protestants, on prête diverses intentions de complot : le mariage le 18 août 1572, d'Henri de Navarre et Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX aurait été un stratagème orchestré par un roi traître qui souhaite regrouper les princes huguenots (surnom des protestants) à Paris afin de les faire assassiner ; le massacre serait l'aboutissement d'un conflit entre Charles IX et sa mère manipulatrice qui ne supporte plus de le voir prendre ses conseils auprès de Coligny ; tout aurait été organisé par Philippe II d'Espagne méfiant quant à la royauté française, et dont les Guise et le duc d'Anjou auraient été les bras armés. On souhaite, en bref, faire prendre aux évènements de cette nuit d'A...

« devant une réaction qu’il n’avait ni prévue ni souhaitée, interprètent les ordres volontairement mal (ils veulent protéger leur communauté et leur territoire), et se joignent à la foule, se livrant à un massacre des huguenots.

Hommes, femmes, enfants, tous sont tués des manières les plus déshumanisantes possibles : on défigure les visages, on met à nu systématiquement, on mutile les organes sexuels pour empêcher la reproduction des protestants.

L’évènement prend presque l’ampleur d’une guerre de religion, c’est l’exorcisme du « démon » que les catholiques chassent de leur ville dans un bain de sang, le refus d’une paix entre les deux communautés chrétiennes, la négation d’un doute possible, d’une conception différente de la sienne de la voie d’accès au Salut.

Si le massacre prend fin le 30 Aout, un mois d’insurrection s’en suit : les milices mènent une véritable politique de la terreur, bloquent les portes de la ville, pillent les maisons… Loin d’être un évènement horrible isolé au sein d’une succession de guerres de religion, le massacre de la Saint Barthélémy a d’importantes conséquences.

Au niveau religieux, d’abord, il renforce l’union des protestants qui voient dans la nuit du 24 une sorte de juste punition divine pour avoir cru possible une paix avec les catholiques : ils se détachent, s’organisent et structurent l’Eglise Réformée.

Finalement, ils sont en quelque sorte, « libérés ».

Du côté de la confession du royaume, le fait que tous les huguenots n’aient pas été tués va pousser certains vers l’extrémisme et participer à l’élaboration des premières ligues.

D’un point de vue politique, le Roi va se trouver tout d’un coup face aux monarchomaques - qui proposent un pacte entre le Roi et ses sujets, basé sur l’obéissance de ces derniers et l’engagement du Roi (dont ils attendent qu’il fasse son devoir en maintenant paix, sécurité et bonheur pour le peuple) – et aux malcontents qui voient d’un mauvais œil l’implication des étrangers dans la monarchie française, et surtout proposent de revenir à l’équilibre Roi/ 2 nd ordre (la noblesse), réunissant nobles protestants et catholiques.

Ces visions de la monarchie, celle du contrat, et celle de l’alliance, vont participer à la construction d’une nouvelle version de la monarchie en France qui prend effet après la mort de Charles IX en 1574 et le règne d’Henri III : la monarchie absolue.

Si les sujets sont divisés au point de devenir incontrôlables, si les Etats Généraux et le Parlement sont si faibles face à une volonté royale qui l’est tout autant, il faut à la France un roi « sur-sacralisé », tout puissant, dont on respectera et appliquera les décisions. Le massacre de la Saint-Barthélemy a donc « contribué » à marquer un tournant pour la monarchie française : si l’on veut garder ce type de régime, si le Roi veut pouvoir préserver sa fonction et sa personne, il se doit d’acquérir une dimension « supra-humaine ».

Louis XIV en sera l’exacte représentation.

Pour s’imposer à tous ses sujets, l’Etat doit donc séparer les sphères religieuse et publique, distinguer la qualité de « croyant » de celle de « sujet », séculariser son mode de fonctionnement.

En quelques sortes, ce sont les premières bases de notre société moderne. Sources : Denis Crouzet, La nuit de la Saint-Barthélemy.

Un rêve perdu de la Renaissance, Fayard, coll.

« Chroniques », 1994 Arlette Jouanna, La Saint Barthélemy, les mystères d’un crime d’état, Paris, édition Flammarion, 2007. MIchel Péronnet, Le XVIe siècle, Hachette U, 1981, réédité en 2005. Vidéo youtube « Le massacre de la Saint Barthélémy » postée par « Lostcathare » (qui a tiré ses informations de Wikipédias) : http://www.youtube.com/watch?v=QpcQ_2Qcguo. »

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