LA ROBE RALLONGÉE ET LA GUERRE (1928-1945)- HISTOIRE DU COSTUME

La mode de la robe courte ne dure guère ; dès 1928, les robes du soir comportent souvent des pans flottants plus longs, ou une courte traîne. A partir de 1930, la silhouette change ; la taille remonte à sa place naturelle et le corps féminin reprend forme : la poitrine n'est plus aplatie, mais relevée par le soutien-gorge, les hanches s'amincissent sous la gaine élastique ; la chemise a définitivement disparu, remplacée par une combinaison souvent en tissu indémaillable. La robe n'est plus un sac, mais elle modèle les volumes, grâce à une coupe très étudiée, inventée par la couturière Madeleine Vionnet (1876-1975). On n'avait jamais songé avant elle à utiliser le tissu dans tous les sens, et spécialement en travers, ce qui permettait de coller au corps les robes souples, «floues», qui vont être la grande nouveauté des années 30. Les élégantes continuent à ne jamais sortir sans chapeau, des chapeaux d'une grande variété de formes et de matériaux ; elles posent volontiers sur leurs épaules des cravates de renard, de préférence argenté. A la veille de la seconde guerre mondiale, les robes du soir ont repris de l'ampleur, on voit revenir les jupes amples sur des jupons de taffetas, tandis que les chapeaux, minuscules, se posent sur des coiffures «en l'air», tous les cheveux relevés sur la nuque étant rassemblés en boucle sur le dessus de la tête.