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La Révolution russe

Publié le 20/10/2011

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STALINE régnant, la situation put s'améliorer grâce au système des plans quinquennaux, appliqué à partir de 1929. Pour la réalisation de ces vastes projets, les bolchéviks utilisèrent ces réserves d'enthousiasme que possède le peuple russe et que le tsarisme avait stupidement négligées. Une propagande supérieurement organisée entretint le zèle des ouvriers de choc, plus tard dénommé c stakhanovistes ; le salaire aux pièces les encouragea encore, ainsi que les défis que se lançaient les usines entratnées par le mouvement de l'émulation socialiste. L'effort fut dur et long; mais le résultat miraculeux : l'industrie russe, si longtemps embryonnaire, devint une des plus puissantes du monde. Elle se passe même aujourd'hui de l'aide technique étrangère il laquelle elle avait d'abord eu recours.

« forme n'avait guère touché que la classe aupérieure, celle des seigneurs.

Encore ces seigneurs n'avaient-ils emprunté à l'Europe que le vernis tout extérieur des mœurs mondaines.

Ils étaient, au fond, demeurés des propriétaires d'esclaves, préoccupés avant tout de faire cultiver leurs domaines par cette main-d'œuvre gratuite.

Ils exploi­ taient sans pitié leurs paysans et, au xvm• siècle par exemple, tandis que CATHE­ RINE II, l'impératrice c philosophe :., cor­ respondait avec VoLTAIRR, ils pouvaient à leur gré les vendre en gros ou au détail (c'eRt-à-dire avec leur famille ou tout seuls), les faire envoyer, sans jugement, aux tra­ vaux forcés ou même, impunément, les faire mourir à coups de knout.

L'Influence française, on le voit, ne s'était pas exercée hors des salons; les lumières de la philosophie n'avaient pas rendu moins sombre la misère d'un peuple asservi.

Si ln noblesse s'occupait parfois de politique, c'était uniquement pour défendre ses privi­ lèges et, lorsque ceux-ci lui semblaient me­ nacés par le souverain, elle n'hésitait pas à le 1·emplacer, en commençant, le cas échéant, par l'assassiner.

Les révolutions de palais !e succèdent au cours du xvul" siè­ cle, de la mort de PIERRE LE GRAND en 1725 à celle de PAUL I•r en 1801, mais elles ne sont jamais dictées par le désir d'amélio­ rer le régime autocratique, de le rendre plus libéral ou plus humain.

Il fallut attendre jusqu'en décembre 1825 pour voir l'idéa­ lisme politique armer le bras des conjurés : à la mort de l'empt>reur ALEXANDRE I•r, un groupe de jeunes officiers, qu'on appela les « décembristes :t, tenta de soul eve r la gar­ nison de Saint-Pétcrsbourg dans le but d'instaurer en Russie un régime constitu ­ tionnel; leur entreprise était bien trop pré­ maturée pour réussir; elle échoua miséra­ blement et le nouveau tsar, N1cous I•r, fit exécuter cinq des rebelles et en envoya trente-cinq travailler à vie dans les mines de Sibérie.

Socialement, toutefois, la Russie était en voie de transformation.

Le développement de la bureaucratie et des professions libé­ rales avait ouvert aux roturiers les portes des universités.

Ils y avaient apporté ce be­ soin de croire, cette soif mystique qui ca­ ractérise le peuple dont ils étaient issus; mais leur foi sortait maintenant des cadres de la religion : sous l'effet des souffles ve­ nus de l'Occident, elle s'alimentait d'un rêve politique et social, celui d'une huma - nité où régnerait la prauda, cet idéal spe­ cifique qui comprend à la fois la vérité et la justice.

Encore que d'origine toute récente et d'un effectif fort réduit, l'intelliguentsia allait jouer un rôle de premier plan dans la vie natio- t>le.

Sou~ NICOLAS 1••, qui régna de 1825 à 1855, elle fut encore obligée au silence.

La police de ce souverain était vigilante et, en ~849, les naïfs utopistes qui se réunis­ sai.:nt chez un fonctionnaire nommé P-4- TRACHEVSKI, pour discuter de l'application possible des théories de FoURIER, furent arrêtés et condamnés à la pendaison; le jeune DosTOÏEVSKI était du nombre et il nous a conté, dans l'Idiot, les sentiments qu'il éprouva sur l'échafaud où, au pied de la potence, les c conjurés :.

furent graciés au dernier moment.

Le successeur de NICOLAS I•r, son fils ALEXANDRE IJ, prit le contrepied de sa po­ litique et tenta, en s'appuyant sur les élé­ ments modérés de · l 'intelliguentsia, de faire peu à peu de l'autocratie une monarchie constitutionnelle.

Mais ces libéraux étaient trop timides aux yeux d'une jeunesse qui, rêvant de la révolution comme d'une apo­ calypse, allait du coup aux solutions les plus extrêmes, qui voulait, sans transition, faire de l'empire des tsars une républi­ que socialiste.

Ces jeunes exaltés, que ToURGUÉNIEV bap­ tisa du nom de nihilist.

es (parce qu'ils ne res­ pectaient rien), ne pouvaient naturellement, dans un Etat absolutiste fortement ap­ puyé sur la police et sur l'armée, aboutir légalement au triomphe de leurs idées.

Il ne leur restait qu'une voie, la clandestinité, et qu'un moyen, la terreur .

Ils n'hésitèrent pas ct l'on vit une poignée d'étudiants enthou­ siastes risquer la prison, la torture et la mort pour réaliser leur idéal.

Le c con­ seil exécutif :t du parti révolutionnaire dé­ signait le personnage à abattre et il trou­ vait aussitôt un volontaire pour exécuter sa sentence.

C'est ainsi que, en 1878 et 1879, les attentats se succèdent, tuant ou blessant des gouverneurs de province, des officiers de police ou de gendarmerie.

Le gouvernement, pris de terreur, prend des mesures violen­ tes : exécutions, déportations et emprison­ nements de terroristes.

Ceux qui parvien­ nent à rester en liberté publient alors une sentence condamnant à mort le tsar.

Celui­ ci avait déjà été l'objet de plusieurs at­ tentats manqués : un étudiant avait tiré. »

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