Devoir de Philosophie

LA RESTAURATION

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

Les Trois Glorieuses

 

La chute du ministère Martignac laisse la voie libre aux plus dangereuses tentations absolutistes. Charles X y cède en appelant à la tête du gouvernement un de ses intimes, le prince de Polignac (un nom haï chez les défenseurs de la Révolution). Il met le comble à son impopularité en donnant un ministère à La Bourdonnais (1767-1839), le plus acharné des contre-révolutionnaires, et à Bourmont (1773-1846), qui avait trahi l’Empereur à la veille de Waterloo. Or, le mythe napoléonien, relayé par les anciens de la Grande Armée, recréé par des chansonniers comme Béranger (1780-1857) et brandi par la jeunesse romantique, est presque devenu un signe de ralliement pour l’opposition. L’affrontement a lieu dès l’ouverture de la session parlementaire, le 12 mars 1830. Rappelés à l’ordre par le discours du trône, les députés de toutes tendances - ultras exceptés - refusent de voter la confiance. Ce qui entraîne une nouvelle dissolution le 16 mai, suivie d’une nette victoire de l’opposition au scrutin du 21 juillet. Le roi riposte par les quatre ordonnances du 25 juillet, qui

LES « DEMI-SOLDE»

 

De tous les corps constitués, l'armée, instrument du pouvoir de Napoléon, est celui qui est le plus suspect. Ce sera pratiquement le seul à faire l'objet d'une épuration. En septembre 1814, le baron Louis, ministre des Finances, décide par mesure d’économie de suspendre 15 000 officiers. On éliminera de préférence les bonapartistes avérés. Les plus âgés sont mis à la retraite, les plus jeunes suspendus avec une demi-solde. Réduits à une quasi-misère, oisifs et aigris, ceux que l'on appellera les «demi-solde» deviendront les piliers de l’opposition. Ils alimentent la chronique des faits divers en se battant en duel avec les royalistes, fréquentent les clubs républicains et adhèrent à des sociétés secrètes comme la Charbonnerie. Dans son roman La rabouilleuse, Balzac a brossé un saisissant tableau de la vie des demi-solde dans une petite ville de province (Issoudun).

L’ardent désir du gouvernement d’occuper l’Algérie, terre fertile et ouverte à l’Afrique noire, existe depuis 1826. Ce n’est qu’en 1830, pour détourner l’opinion défavorable envers sa politique intérieure, que Charles X décide l'envoi d'un corps expéditionnaire qui s’empare d’Alger, le 5 juillet 1830. La prise de la ville inaugure l’occupation française au Maghreb.

▼ Héros de la lutte pour la liberté, les victimes des Trois Glorieuses sont enterrés au pied de la colonnade du Louvre. Ce palais, symbole de l’iniquité qu’ils ont combattue, est contraint de les accueillir dans son ombre.

placent la presse sous haute surveillance, limitent le nombre des députés, éliminent des listes d’électeurs les commerçants, industriels et membres des professions libérales en faveur des grands propriétaires fonciers (les nobles) et enfin prononcent la dissolution de la nouvelle chambre avant même qu’elle ait siégé. Face à cette provocation, les Parisiens répondent en prenant les armes les 27,28 et 29 juillet 1830: ce sont les Trois Glorieuses, qui réunissent dans un même élan revendicateur patrons et ouvriers, intellectuels, députés et bourgeois... Les uns rêvent à la République, tandis que d’autres, comme Adolphe Thiers (1797—1877), font appel au duc d’Orléans, qui a largement financé toutes les feuilles d’opposition, et finissent par imposer leurs vues. Charles X, qui n’a pas su anticiper sur les événements, abdique le 2 août et part en exil en Angleterre. Le 7 août, la Chambre offre le trône à Louis-Philippe d’Orléans, avec le titre de roi des Français. La Restauration s’achève, la monarchie de Juillet commence.

L’ardent désir du gouvernement d’occuper l’Algérie, terre fertile et ouverte à l’Afrique noire, existe depuis 1826. Ce n’est qu’en 1830, pour détourner l’opinion défavorable envers sa politique intérieure, que Charles X décide l'envoi d'un corps expéditionnaire qui s’empare d’Alger, le 5 juillet 1830. La prise de la ville inaugure l’occupation française au Maghreb.

▼ Héros de la lutte pour la liberté, les victimes des Trois Glorieuses sont enterrés au pied de la colonnade du Louvre. Ce palais, symbole de l’iniquité qu’ils ont combattue, est contraint de les accueillir dans son ombre.

« La Restauration quablement libéral.

Du moins en théorie, car la Charte reste floue sur bien des points et laisse une large part à l'interprétation.

Le Congrès de Vienne et les Cent-Jours Entre-temps s'est ouvert le congrès de Vienne, qui a pour objectif d'instaurer une paix durable en Europe après les guerres napoléoniennes.

Chef­ d'œuvre de la diplomatie selon Talleyrand, le pre­ mier traité de Paris (30 mai 1814) ramène plus ou moins la France à ses limites de 1792 et lui enlève quelques colonies des Antilles mais lui conserve presque toute la Savoie, le Comtat Venaissin et une portion de la Sarre.

Enfin les armées d'occu­ pation libèrent le territoire français sans verse- � Fomenteur d'intrigues pendant le règne de son frère, le comte de Provence fut un des premiers aristocrates à émigrer (juin 1791).

Il prit la Restauration pour une chance d'exploiter ses aptitudes personnelles, mais aussi une revanche sur un frère aîné qu'il n'aimait pas.

ment d'indemnité.

Les vainqueurs ont somme toute fait preuve de modération, mais ce résultat ne profite guère aux Bourbons: la propagande bonapartiste présente le traité comme une trahi­ son et comme le prix payé par Louis XVlll pour sa restauration.

De leur côté ceux que l'on appel­ le les ultras (l'aile extrémiste des monarchistes), et qui sont groupés autour du comte d'Artois, ont multiplié provocations et maladresses (par exemple le décret de fermeture des cafés pen­ dant les offices religieux), ne cessant de faire référence à l'Ancien Régime.

Le maintien de taxes indirectes, dont la suppression était pro­ mise, mécontente les classes moyennes, et une autre mesure aura des conséquences incalcu­ lables: l'allégement -logique en temps de paix­ des effectifs de l'armée, réduite à 200 000 hommes, et la suspension, avec demi-solde, de milliers d'officiers.

Alors qu'il sollicite le rallie­ ment de tous les hommes de valeur qui ont servi l'Empire, Louis XVlll va s'aliéner le parti modéré en démantelant l'université publique (février ::;; 1815), ce qui lui vaut un sévère pamphlet de � Lazare Carnot (1753-1823).

Séance à la Chambre des .._ députés_(juin 1819).

Le duc Elie Decazes, est alors Premier ministre.

Voulant redresser la France grâce à une politique libérale (Chambre des pairs ouverte à de nouveaux membres), Il se heurte aux ultras.

Lorsque leur chef, duc de Berry et propre neveu du roi est assassiné, il doit démislonner.

..

sans pour autant perdre l'amitié du roi.

� Ovationné lors de son entrée aux Tulleries en mars 1815, Bonaparte ne vit qu'un triomphe éphèmère.

Trois mois plus tard, Waterloo met fin à ses rêves.

Les Bourbons déçoivent très vite les Français.

Parfaitement informé, Napoléon juge le moment opportun pour un retour et débarque sur la plage du golfe Juan le 1•• mars 1815.

Le roi a sou5-€Stimé le danger et n'a pas prévu l'avancée foudroyante de l'empereur.

Le 19 mars, il a tout juste le temps de s'enfuir des Tuileries et gagne en hâte Lille, d'où il part le lendemain pour Gand.

Pendant un peu plus de trois mois la confusion règne parmi les exilés royalistes, qui font et défont leurs bagages au gré des nouvelles en provenance des armées.

Enfin, la défaite de Waterloo le 18 juin 1815 et la seconde abdication de Napoléon en faveur de son fils quatre jours plus tard rouvrent à Louis XVlll la route de Paris, qui arrive dans la capitale.

Sans doute a-t-il évité la guerre civile en pre­ nant la fuite, mais les Alliés ont dû inter venir, ce qui met la France en position de faiblesse au congrès de Vienne.

Le second traité de Paris (20 novembre 1815) est moins avantageux pour la France, qui perd la Savoie et la Sarre, ainsi que plusieurs places fortes de l'Est.

Elle doit en outre payer une indemnité de guerre de 700 millions de francs et subir une occupation partielle (qui restera en réalité symbolique).

La Terreur blanche et la Chambre introuvable Les ultras, qui avaient fui comme les autres, se vengent de la peur qu'ils ont eue en déclenchant une vague de répression: c'est la Terreur blanche, particuliè rement virulente dans le midi de la France.

Ces tensions ont des répercussions sur les pre­ mières élections (août 1815) qui donnent une écrasante majorité aux ultras et à l'aile droite: «Une telle chambre, je l'eusse crue introu­ vable>> , dira Louis XVIII.

Le nom restera, encore. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles