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La Quotidienne Vendredi 8 décembre 1815 Nouvelles de Paris Nous avons recueilli les détails suivants sur ce qui s'est passé entre la condamnation du maréchal Ney et son exécution : Dès les trois heures du matin, la garde du condamné avait été remise à M.

Publié le 23/10/2012

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La Quotidienne Vendredi 8 décembre 1815 Nouvelles de Paris Nous avons recueilli les détails suivants sur ce qui s'est passé entre la condamnation du maréchal Ney et son exécution : Dès les trois heures du matin, la garde du condamné avait été remise à M. le maréchal-de-camp comte de Rochechouart, commandant de la place de Paris, chargé par M. le général comte Despinois, commandant de la division, d'après les ordres de MM. les commissaires du Roi, de faire les dispositions nécessaires pour l'exécution de l'arrêt. La sûreté intérieure et extérieure du palais a été, dès ce moment, confiée à M. de Rochechouard, et il a été donné décharge du prisonnier à l'huissier de la chambre, qui l'avait écroué. A trois heures environ, M. le secrétaire - archiviste de la chambre, s'est rendu dans le local occupé par le maréchal pour lui notifier son arrêt. Il l'a fait réveiller, puis a chercher à le disposer à ce qu'il avait à lui apprendre ; il a exprimé quelques regrets que le maréchal a interrompus, en lui disant : « Vous faites votre métier, chacun a le sien en ce monde. « En entendant le préambule de l'arrêt, au fait ! au fait ! a t-il dit, avec impatience, aux mots...... royale qui se trouvent dans les motifs de sa condamnation : « Vous vous trompez ; le Code n'est pas rapporté : il y a impériale. « En entendant ces titres détaillés dans l'arrêt : « A quoi bon tout cela ? Michel Ney, puis un tas de poussière, voilà tout. « La le...
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« Le respectacle ecclésiastique est venu aussitôt ; il a passé près de deux heures avec le maréchal.

A cinq heures est arrivée Madame Ney, qu'il avait consenti à faire appeler en défendant toutefois qu'on l'instruisit de rien.

Elle est sortie à sept heures.

A huit, les enfants sont venus.

Avant neuf heures, le curé a été introduit de nouveau ; peu après on est venu avertir que tout était prêt.

Le maréchal a passé un habit bleu, il a mis un chapeau rond, et est monté dans une voiture de place, dont M.

le curé a occupé le fond avec lui.

Deux officiers de gendarmerie étaient sur le devant. Environ 200 vétérans, grenadiers royaux et gendarmes accompagnaient.

Au sortir de la grille, du côté de l'observatoire, le cortège a pris à gauche, et s'est arrêté à cinquante pas plus loin sous les murs de l'avenue. Le maréchal descend de voiture, s'avance vivement à huit pas du mur, et demande à l'officier qui se trouvait à côté de lui s'il était à l'endroit choisi pour l'exécution.

Sur la réponse affirmative, il se retourne et fait face aux vétérans : « Mes camarades, tirez sur moi , leur dit-il, en ôtant son chapeau de la main gauche, et posant la droite sur son c œ ur.

» Au même instant l'officier ayant donné le signal avec son épée, le maréchal est tombé sous les coups de feu sans faire aucun mouvement.

Le corps, posé sur un brancard, est resté exposé aux regards du public pendant un quart-d'heure.

La tête était percé de trois balles. Le vénérable ecclésiastique, qui avait assisté le maréchal à ses derniers moments, est resté, pendant l'exécution, auprès de la voiture ; il priait avec ferveur.

Il y avait, du reste, assez peu de monde, parce que la multitude ayant cru que l'exécution aurait lieu dans la plaine de Grenelle, s'y était portée toute entière. Nous avons l'instinct de la justice ; nous n'en avons pas l'idée. Nos sentiments l'appellent ; nos erreurs la repoussent.

Nous la voudrions pleine et entière ; nous ne l'obtenons, nous ne l'accordons jamais qu'imparfaite.

Il n'y a de véritablement juste que celui-là qui voit dans le c œ ur des hommes la mesure de la faute et de la peine, et qui tenant dans ses mains le fil de leur vie, connaît le prix de ce qu'il leur ôte. La première notion de justice qui se soit présentée à l'esprit des hommes, c'est la loi du Talion.

On la voit établie de temps immémorial chez des peuples qui n'ont pu se la communiquer l'un. »

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