La Quotidienne Vendredi 8 décembre 1815 Nouvelles de Paris Nous avons recueilli les détails suivants sur ce qui s'est passé entre la condamnation du maréchal Ney et son exécution : Dès les trois heures du matin, la garde du condamné avait été remise à M.
Publié le 23/10/2012
Extrait du document
«
Le respectacle ecclésiastique est venu aussitôt ; il a passé près de
deux heures avec le maréchal.
A cinq heures est arrivée Madame
Ney, qu'il avait consenti à faire appeler en défendant toutefois
qu'on l'instruisit de rien.
Elle est sortie à sept heures.
A huit, les
enfants sont venus.
Avant neuf heures, le curé a été introduit de
nouveau ; peu après on est venu avertir que tout était prêt.
Le
maréchal a passé un habit bleu, il a mis un chapeau rond, et est
monté dans une voiture de place, dont M.
le curé a occupé le fond
avec lui.
Deux officiers de gendarmerie étaient sur le devant.
Environ 200 vétérans, grenadiers royaux et gendarmes
accompagnaient.
Au sortir de la grille, du côté de l'observatoire,
le cortège a pris à gauche, et s'est arrêté à cinquante pas plus loin
sous les murs de l'avenue.
Le maréchal descend de voiture, s'avance vivement à huit pas du
mur, et demande à l'officier qui se trouvait à côté de lui s'il était à
l'endroit choisi pour l'exécution.
Sur la réponse affirmative, il se
retourne et fait face aux vétérans : « Mes camarades, tirez sur
moi , leur dit-il, en ôtant son chapeau de la main gauche, et posant
la droite sur son c œ ur.
» Au même instant l'officier ayant donné le
signal avec son épée, le maréchal est tombé sous les coups de feu
sans faire aucun mouvement.
Le corps, posé sur un brancard, est
resté exposé aux regards du public pendant un quart-d'heure.
La
tête était percé de trois balles.
Le vénérable ecclésiastique, qui avait assisté le maréchal à ses
derniers moments, est resté, pendant l'exécution, auprès de la
voiture ; il priait avec ferveur.
Il y avait, du reste, assez peu de
monde, parce que la multitude ayant cru que l'exécution aurait
lieu dans la plaine de Grenelle, s'y était portée toute entière.
Nous avons l'instinct de la justice ; nous n'en avons pas l'idée.
Nos sentiments l'appellent ; nos erreurs la repoussent.
Nous la
voudrions pleine et entière ; nous ne l'obtenons, nous ne
l'accordons jamais qu'imparfaite.
Il n'y a de véritablement juste
que celui-là qui voit dans le c œ ur des hommes la mesure de la
faute et de la peine, et qui tenant dans ses mains le fil de leur vie,
connaît le prix de ce qu'il leur ôte.
La première notion de justice qui se soit présentée à l'esprit des
hommes, c'est la loi du Talion.
On la voit établie de temps
immémorial chez des peuples qui n'ont pu se la communiquer l'un.
»
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- NEY Michel, duc d'Elchingen, prince de la Moskova (10 janvier 1769-7 décembre 1815) Maréchal d'Empire Engagé dans l'armée à dix-neuf ans, ce fils de tonnelier est capitaine en 1794, général de brigade en 1796 et général de division en 1799.
- NEY, Michel, duc d'Elchingen, prince de la Moskova (10 janvier 1769-7 décembre 1815) Maréchal d'Empire Engagé dans l'armée à dix-neuf ans, ce fils de tonnelier est capitaine en 1794, général de brigade en 1796 et général de division en 1799.
- 1815 Exécution du maréchal Ney.
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