La question du suffrage entre 1848 et 1852
Publié le 01/04/2023
Extrait du document
«
Khôlle histoire n°3
--> La question du suffrage entre 1848 et 1852
"Le suffrage universel, c'est-à-dire le droit de tous les citoyens à concourir à la
formation des lois, est une question d'opportunité autant que de principe."
Annonce Adolphe Thiers lors de son Discours à l'Assemblée nationale, 28 février
1849.
Ici, Adolphe Thiers, met en évidence la complexité de la question du suffrage
universel dans cette période.
Selon lui, cette question ne relève pas seulement
d'un principe abstrait, mais aussi d'une question d'opportunité politique.
Thiers
s'interroge sur les conséquences pratiques de l'élargissement du droit de vote,
en termes de stabilité politique et représentativité.
En effet, le suffrage universel est l'un des principaux objectifs des républicains et
des socialistes, mais la question de savoir qui a le droit de vote est un sujet de
débat intense entre les différentes factions politiques..
En février 1848, la
monarchie de Juillet a été renversée et remplacée par une République, qui a
instauré le suffrage universel masculin.
Cependant, ce droit de vote a été limité
aux seuls citoyens français de sexe masculin âgés de plus de 21 ans et capables
de lire et d'écrire.
Pendant cette période, des discussions intenses ont eu lieu sur
la question de l'extension du droit de vote à d'autres catégories de citoyens,
notamment les travailleurs, les femmes et les étrangers résidents.
Certains
politiciens, comme les républicains les plus radicaux, ont défendu l'idée d'un
suffrage universel plus large, tandis que d'autres, comme les monarchistes
conservateurs, ont plaidé pour un suffrage plus restreint.
Les débats sur le
suffrage ont été marqués par des tensions politiques et sociales, avec des
manifestations et des émeutes populaires en faveur d'un droit de vote plus
large.
Ces tensions ont culminé en juin 1848, lorsqu'une révolte ouvrière a été
violemment réprimée par les autorités.
Finalement, en 1852, le président LouisNapoléon Bonaparte a pris le pouvoir et a instauré un régime autoritaire qui a
restreint les libertés politiques et réduit le droit de vote.
En seulement quatre
ans la question du suffrage connait des évolutions.
Cependant, le suffrage
redevient censitaire au bout de 4 ans, ce qui est contraire aux avancées
positives que cette question a prise au début de la II république.
Ainsi, dans quelle mesure la période entre 1848 et 1852 a-t-elle été marquée
par des avancées mais également des reculs en matière de question du suffrage
en France, reflétant alors les enjeux politiques, sociaux et idéologiques de
l'époque ?
Tt d’abord, nous verrons que la question du suffrage en France entre 1848 et
1852 connait une avancée significative mais limitée.
Puis nous étudierons les
reculs du suffrage censitaire sous le régime de Louis-Napoléon Bonaparte.
Et
enfin, nous analyserons l'aboutissement de la question du suffrage en France
avec le plébiscite de 1852
DEVELOPPEMENT
ITt d’abord, au début de l'année 1848, la France était en proie à une
instabilité économique et politique croissante, aggravée par l'impopularité du
régime en place et les critiques adressées à celui-ci.
En réponse à cette
situation, les républicains organisent en début d’année 1848 une série de
banquets pour discuter de la nécessité de changements politiques et de
l'élargissement du système électoral.
Le 22 février 1848, un ultime banquet est
organisé à Paris malgré l'opposition des autorités, qui ont dépêché des troupes
de l'armée et mobilisé la Garde nationale pour empêcher sa tenue.
Cependant,
les journaux annoncent la tenue du banquet, ce qui pousse la foule à se
rassembler en grand nombre et à sympathiser avec la Garde nationale plutôt
qu'avec le régime en place.
Face à cette situation, le roi Louis-Philippe remplace
son Premier ministre, Guizot, par Molé (siège dans les rangs de la droite, vote
contre le droit au travail, pour l'interdiction des clubs....) , mais cela ne suffi pas
à apaiser les tensions, et la nuit même, des émeutes éclatent dans les rues de
Paris.
Face à la montée des protestations, Louis-Philippe abdique finalement en
faveur de son petit-fils, le Duc d'Orléans, qui devient roi sous le nom de LouisPhilippe II.
Cependant, la chute du régime n'a pas été prévue par les acteurs
politiques en place, et elle créée une certaine confusion au sein de l'Assemblée
nationale.
Pour répondre à cette situation, une Commission exécutive est mise
en place le 9 mai 1848, mais elle est rapidement confrontée à des émeutes et à
des manifestations.
Un mois plus tard, le 24 juin 1848, un nouveau
gouvernement provisoire dirigé par Cavaignac est instauré à la suite des
journées de juin, qui ont éclaté après l'interdiction d'un banquet républicain à
Paris.
Malgré cela, la France est restée instable sur le plan politique et
économique, avec une succession de gouvernements provisoires qui ont été
confrontés à des problèmes sociaux et économiques.
En novembre 1848, une
nouvelle constitution est adoptée, mais elle est critiquée pour sa complexité et
son manque de clarté, ainsi que pour ses limitations des libertés publiques.
L'instabilité politique a également été exacerbée par la tenue d'élections
fréquentes, qui ont favorisé les changements de gouvernement et les tensions
politiques.
Cette situation perdure jusqu'à l'élection de Louis-Napoléon
Bonaparte à la présidence de la République en décembre 1848, qui conduit à la
mise en place d'un nouveau gouvernement provisoire jusqu'en mai 1849.
En outre, grace à l’adoption de la Constitution de1848 le droit de vote
s’étend malgré le fait qu’il reste limité.
Il y a alors une avancée significative mais
insuffisante.
La Constitution de 1848 a révolutionné la politique en introduisant
le suffrage universel masculin le 2 mars 1848, permettant d'élire un président
pour 4 ans non renouvelable et faisant passer le corps électoral de 240 000 à
plus de 9 millions d'électeurs.
Cependant, les femmes sont exclues de la
citoyenneté politique, alors qu’elles ont pourtt participé activement à la rev de
Fev.
De ce fait les “femmes de 1848” dont J.
Deroin et Eugénie Niboyet
réclament a L.
Blanc (président de la comission du Luxembourg) la mise en
place d’ateliers nationaux pour les femmes mais la question de leur accès au
droit de vote n’est pas examinée sérieusement.
De plus, les militaires et les
fonctionnaires sont également exclus.
Bien que le suffrage universel masculin ait
été une avancée significative, il reste limité.
Toutefois, le de participation aux
élections est fort, il est compris entre 63% et 83% malgré la présence de
nombreux illettrés.
En somme, l'extension limitée du droit de vote en 1848 peut
être considérée comme une avancée significative, mais insuffisante pour
répondre aux défis politiques et sociaux de l'époque.
De part cette avancée insuffisante, la question du suffrage suscite très
rapidement des revendications des différentes factions politiques.
Les
républicains demandent en premier lieu l'extension du droit de vote aux femmes
et l'abaissement de l'âge de la majorité.
Deux journaux sont créés en réponse à
l'absence d'intérêt pour cette revendication : la Société pour l'émancipation des
femmes et La voix des femmes.
« On a proclamé la liberté, l’égalité et la
fraternité pour tous.
Pourquoi ne laisserait-on aux femmes que des devoirs à
remplir sans leur donner les droits de citoyennes ? » J.Derouin, la voix des
femmes.
Cependant, George Sand s'oppose à la question du droit de vote pour
les femmes, estimant qu'il était nécessaire d'obtenir d'abord les droits civils
avant tout.
L'Assemblée Constituante rejette alors cette proposition en faveur du
maintien du suffrage masculin exclusif.
Par ailleurs, les républicains tentent
également de faire abaisser l'âge de la majorité, mais leur projet de loi est rejeté
par le Sénat.
Les socialistes, quant à eux, revendiquent la reconnaissance du
suffrage des travailleurs afin de remédier à l'injustice sociale et économique.
Karl Marx tout particulièrement a soutenu que le suffrage universel est un
moyen essentiel pour les travailleurs de se libérer de l'oppression capitaliste.
Dans ses écrits de cette période, comme "Le Manifeste du Parti communiste"
(1848) et "La Lutte des classes en France" (1850), Marx a plaidé en faveur du
suffrage universel et a appelé les travailleurs à s'organiser pour obtenir leur droit
de vote.
Tandis que, les conservateurs revendiquent également la question du
suffrage universel, en mettant en place des lois conservatrices.
De ce fait, La loi
électorale votée en 1850 a supprimé le suffrage universel en exigeant des
conditions de résidence et d'aisance qui ont exclu les migrants, les pauvres et les
militants de gauche, représentant ainsi plus de 30% du corps électoral.
Ainsi, la question du suffrage entre 1848 et 1852 suscite beaucoup de
débat, elle connait effectivement une avancée significative mais qui reste
cependant limitée dans un contexte d’instabilité politique.
De ce fait, comment
maintenir le suffrage universel dans une France effervescente et dans laquelle
les acteurs politiques ont des attentes qui s’opposent ? Dans quelle mesure le
suffrage universel peut-il être certainemnt être maintenu dans une periode de
changements politiques permanents ?
II.
A.
Effectivement, sous le régime de Louis-Napoléon Bonaparte, le suffrage
universel est restreint pour renforcer son pouvoir et établir un régime
autoritaire.
En 1848, Louis Napoléon Bonaparte est élu président avec 5,4
millions de voix contre seulement 1,4 million pour le représentant Cavaignac.
Il
fait tres vite savoir qu’il désapprouve le parti de....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- ?https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/révolution_française_de_1848/140734 https://geoffreyhistoire.pagesperso-orange.fr/monarchiejuillet.html http://lesdefinitions.fr/discours http://www.toupie.org/Dictionnaire/Suffrage_universel.htm https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/chronologies/du-consulat-a-vie-a-lempire-hereditaire-1802-1804/ « Il y a plus de
- Assemblée constituante de 1848 Première assemblée française élue au suffrage universel, elle est convoquée par le gouvernement provisoire issu de la révolution du 24 février 1848.
- Napoléon III Président de la République de 1848 à 1852 et empereur des Français de 1852 à 1870, Napoléon III est le fils du roi de Hollande, Louis Bonaparte, et d'Hortense de Beauharnais - donc le neveu de Napoléon Ier.
- Napoléon III (Charles Louis Napoléon Bonaparte), 1808-1873, né à Paris, président de la République (1848-1851), puis empereur des Français (1852-1871).
- Question 110: Les élections européennes pour la désignation, au suffrage universel, des députés nationaux à l'Assemblée de Strasbourg ont lieu le 10 juin 1979.