La prise de la Bastille (14 juillet 1789) - Histoire
Publié le 27/02/2008
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LE SYMBOLE DU DÉBUT DE LA R~VOLUTION FRANÇAISE
La prise de la Bastille , le 14 juillet 1789 , fait partie des événements qui ont fait la France .
Montrée par l'imagerie populaire comme la lutte du peuple parisien contre le pouvoir absolu de la monarchie à travers des portraits d11ommes et de femmes ordinaires armés de fourches et de fusils et tirant des canons , elle symbolise de nos jours la fin de l'Ancien Régime, le début de la Révolution et la naissance de la liberté du peuple français victorieux de l 'absolutisme.
Cependant, le jour même , Louis XVI inscrivait sur son agenda : «Mardi quatorze : rien .» Mais il ne s 'agissait là que du résultat de sa chasse quotidienne.
Personne ne pouva~ alors présager des suites de l'événement Seul peut-ètre, le philosophe allemand Emmanuel Kan~ apprenant celui-d , en prit la pleine mesure en empruntant à rebours le chemin habituel de sa promenade quotidienne .
LA CIISE fiNANCitiE ·Au début de 1789 , la France est plongée dans une crise financière depuis plusieurs années , qui est aggravée par l'aide pécuniaire accordée aux Américains e~ surtou~ le trai n de vie mené par la Cour .
• Pour en sortir, plus ieurs ministres ont tenté de remédier au déficit Parmi eux, Anne Robert Turgo~ contrôleur général des Finances de Louis XVI entre 1n4 et 1n6 , a proposé de réformer la fiscal~é en imposant les nobles , mais son projet a rencontré une vive opposition .
• Charles Alexandre de Calonne , nommé ministre des Finances en 1783 , a autorisé à nouveau des dépenses somptuaires.
Puis , la dette s'aggravan~ il réunit une Assemblée de notables nommée par le roi, le 22 février 1787, pour aborder la question financière .
• Avant sa dissolution trois mois plus tard , celle-d a engagé une série de mesures draconiennes (établissement des assemblées provinciales , réglementation du commerce du blé, abolition des corvées et nouvel impôt sur le timbre) qui sont mal perçues par les parlements provinciaux.
14 juillet 16 h 30 14 juillet soir
• Camille Desmoulins appelle les citoyens aux armes
Formation d'une milice bourgeoise
Saisie de l'arsenal Les émeutiers mas sés devant la Bastille
Capitulation de la Bastille
• Louis XVI n'a plus d'autre choix que de convoquer les états généraux représentant les trois ordres de la société française : la noblesse, le clergé et le tiers état • La crise financière ouvre alors sur une crise politique.
LA ltUNION DES hAn GlNliAUX • En décidant de réunir les états généraux en mai 1789, Louis XVI pense s 'assurer le soutien de l'opinion publique pour mener des réformes .
·Trés vite, l'organisation de cette réunion fait naître des dissensions dans l'entourage royal, partagé sur la question de la représentation du tiers et le mode de scrutin : le chef du Conseil royal des finances , Loménie de Brienne , qui en règle les principes , défend une surreprésentation des deux ordres privilégiés (clergé et noblesse) ; soutenu par le roi, l11cques N«ker, redevenu contrôleur des Finances en 1788 , prône le doublement du tiers sans se prononcer pourtant sur la question essentielle du vote par tête plutôt que par ordre.
• Cette question restant en suspens, l 'abbé Sieyés publie en janvier un pamphlet intitulé Qu'est-ce que Je tiers état? dans lequel il affirme que le tiers est le tout qui incarne seul la nation , une idée qui connaît un grand retentissement auprès des électeurs du tiers.
• Les élections s'opèrent dans une ambiance catastrophique : terrible hiver 1789 , hausse du pain , disette et émeutes en province.
La situation est tendue à Paris qui abrite 10 % d 'indigents .
I:'AsSEMIIiE NAnONAll • Le 5 mai, les étm géllél'tlux se réunissent pour la première fois dans la salle des Menus-Plaisirs à Versailles, rebaptisée à l'occasion la salle des trois ordres : la nouvelle
des Invalides
Assemblée se compose de 1139 députés dont 291 représentants du clergé et 270 de la noblesse .
• La journée s 'ouvre dans une certaine confusion : le discours inaugural de Louis XVI, la déclaration du garde des Sceaux Barentin et l'exposé de Necker sur les finances du pays déçoivent profondément le tiers , déjà victime du mépris de la Cour .
•
Ensuite , la majorité des représentants du tiers refuse la vérification des pouvoirs des députés, ce qui équivaut au rejet de toute délibération par ordre .
Le 13 jui n , quelques prêtres se rallient aux représentants du tiers état.
• Quatre jours après, les députés du tiers reprennent les idées de Sieyés et se proclament Assemblée nationale, se considérant comme les seuls représentants de la nation.
• Dans leur lancée, ils autorisent la levée des impôts, ce qui a pour effet de récuser totalement l'Ancien Régime et d 'organiser pour la prem ière fois la Nation «homogène » en opposition à la Nation cc organ isée».
• Le 19 juin, le clergé se prononce pour la réunion au tiers .
• Déstabilisé par la tournure des événements, Louis XVI prévoit l'organisation d'une séance royale des états le 23 juin.
Du SEIMENT DU lEU DE PAUME À LA StANCE IOYAlf DU 13 JUIN • Le 20 juin, le tiers trouve porte close : les députés se rendent à la salle du/eude piiU-OÙ , à l'Initiative de JeanJoseph Mounier , député du Dauphiné , ils prêtent à l'unanimité moins une voix le serment de ne pas se séparer cc jusqu'à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides » .
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Durant la séance royale du 23 juin, • À l
'annonce de cette nouvelle , Louis XVI fait de nombreuses la tension monte d'un cran à Paris : concessions : les députés sont reconnus comme les représentants de la nation ; les états consentent désormais aux impôts et emprunts et contrôlent le budget; les libertés individuelles , l'abolition des lettres de cachet , la liberté de la presse , la suppression des douanes intérieures sont adoptées; les propriétés sont garanties .
• À la fin de la journée , Henri Évrard Dreux-Brézé, grand -maître de cérémonie, fa~ fi du serment du Jeu de paume et demande à Bailly , doyen de l'Assemblée , que chacun des états siège désormais séparément suivant l 'ordre du roi.
• C'est alors que, selon la tradition, l le coalte de Mlr11bHU, représentant du tiers état d'Aix en-Provence , aurait proclamé : «Nous :.....A,..P '!!II sommes ici par la volonté du peuple, et nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes» ; ce à quoi le roi aurait répondu : « Eh bien foutre ! Qu'ils restent ! » Peu aprés , Louis XVI finit par fléchir sous les pressions et invite le clergé et la noblesse à rejoindre le tiers dans une Assemblée unique, le 27 juin , qui se proclame constituante le 9 juillet.
LAHvOLTE DES MIISIENS
LA PEUl s'INSTAJ.U À PARIS • A la suite de ces événements , Louis XVI est poussé par son entourage à plus de fermeté.
• Envisageant un coup de force contre les députés, il fa~ venir dans le plus grand secret des régiments suisse et allemand au lendemain du 23 juin : au total, ce sont prés de 30 000 soldats qui campent aux abords du chateau de Versailles .
Ce renfort militaire ne manque pas d'Inquiéter les Parisiens .
De leur côté , les députés protestent au prés du roi contre cette menace militaire .
Le 11 juille~ Louis XVI limoge Necker , qu'il remplace par le baron de Breteuil, et forme à la suite de cette nomination un nouveau Conseil composé de ministres adeptes de la fermeté .
la rumeur prétend que le roi veut dissoudre l'Assemblée ; elle accuse aussi un « complot aristocratique » de vouloir affamer le peuple .
De fait, le prix du pain atteindra un record le 14 juillet
ft AUX AIMES CITOYENS ! » • Le 12 juillet dans les jardins du PalaisRoyal-la résidence
du roi, le duc d'Orléans -, le journaliste C11111llle DesmouliM harangue la foule : « Citoyens, vous savez que la nation entière avait demandé que Necker lui lOt conservé ? ...
J'arrive de Versailles ..
.
Necker est renvoyé ! Ce renvoi est le tocsin d'une Saint-Barthélemy de patriotes .
Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ de-Mars pour nous égorger ...
Il n'y a pas un moment à perdre ! Nous n'avons qu'une ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître ! Aux armes ! Aux armes citoyens ! »
• Peu aprés , le prince de Lambesc, qui commande un détachement de gardes suisses et un escadron de dragons du Royal-Allemand, charge la foule sur la place Louis XV, aujourd'hui place de la Concorde.
• Le soir, les manifestations tournent à l 'émeute, suivie dans la nuit par l'incendie des barrières d 'octroi qui entourent la capitale.
• Le 13 juille~ les Parisiens craignent que les troupes royales n'aient le dessein d'arrêter les députés.
• Les électeurs parisiens -ceux qui ont élu les députés du tiers -forment un comité permanent la municipalité insurrectionnelle, pour faire face à la menace et organisent une •llke bllurgeoise, qui deviendra la garde nationale , afin d'assurer l'ordre .
Dimensions de Jo Bastille :
66mdelong ,
34 m de large et 24 m de hauteur.
50 Nombre maximal de prisonniers admis à/a Bastille .
Prisonniers célèbres Hugues Aubriot (le prévôt bâtisseur, accusé d'impiété pour s'étremontré dément à J'égard de juifs de Paris ), La Bourdonnais , Fouquet Latude , Je chevalier de Rohan , Je Masque de fer, Bernard Palissy, Je marquis de Sode , Voltaire .
1000 Nombre des assaillants qui onteris loBosblle .
400 Nombre des ouvriers de Jo maison Polloy à laquelle fut confiée le chantier de démolition.
Bernard René Jordan deLaunay.
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