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La prise de la Bastille (14 juillet 1789) - Histoire

Publié le 27/02/2008

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La fin d'un symbole. Sur son agenda, Louis XVI nota, le 14 juillet 1789: «Mardi quatorze: rien.» Les nouvelles ne parvenaient pas vite à Versailles. Louis XVI ne pouvait pas deviner que, plus tard, la chute de la vieille et orgueilleuse Bastille qui dressait ses huit tours au-dessus du faubourg Saint-Antoine deviendrait le symbole de la victoire du peuple et de la chute de la monarchie. Sur le moment, l'événement, de médiocre importance en soi, surprit l'opinion. Depuis quelques semaines, pourtant, l'effervescence grandissait. Des bruits absurdes couraient: des brigands menaçaient les populations, les aristocrates méditaient d'affamer les Parisiens, le roi concentrait des troupes pour mater la capitale. Le 12 juillet 1789, la nouvelle du renvoi du populaire Necker accrut l'agitation: des orateurs improvisés annoncèrent une prochaine «Saint-Barthélémy» de patriotes. Le 13, les députés du tiers état, réunis à l'Hôtel de Ville, créèrent, pour protéger la ville, un comité permanent qui décida la formation d'une milice civique. Dès le lendemain, la foule alla s'emparer de 3000 fusils et de quelques canons aux Invalides, puis à la Bastille afin d'y prendre d'autres armes.
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« LE SYMBOLE DU DÉBUT DE LA R~VOLUTION FRANÇAISE La prise de la Bastille , le 14 juillet 1789 , fait partie des événements qui ont fait la France .

Montrée par l'imagerie populaire comme la lutte du peuple parisien contre le pouvoir absolu de la monarchie à travers des portraits d11ommes et de femmes ordinaires armés de fourches et de fusils et tirant des canons , elle symbolise de nos jours la fin de l'Ancien Régime, le début de la Révolution et la naissance de la liberté du peuple français victorieux de l 'absolutisme.

Cependant, le jour même , Louis XVI inscrivait sur son agenda : «Mardi quatorze : rien .» Mais il ne s 'agissait là que du résultat de sa chasse quotidienne.

Personne ne pouva~ alors présager des suites de l'événement Seul peut-ètre, le philosophe allemand Emmanuel Kan~ apprenant celui-d , en prit la pleine mesure en empruntant à rebours le chemin habituel de sa promenade quotidienne .

LA CIISE fiNANCitiE ·Au début de 1789 , la France est plongée dans une crise financière depuis plusieurs années , qui est aggravée par l'aide pécuniaire accordée aux Américains e~ surtou~ le trai n de vie mené par la Cour .

• Pour en sortir, plus ieurs ministres ont tenté de remédier au déficit Parmi eux, Anne Robert Turgo~ contrôleur général des Finances de Louis XVI entre 1n4 et 1n6 , a proposé de réformer la fiscal~é en imposant les nobles , mais son projet a rencontré une vive opposition .

• Charles Alexandre de Calonne , nommé ministre des Finances en 1783 , a autorisé à nouveau des dépenses somptuaires.

Puis , la dette s'aggravan~ il réunit une Assemblée de notables nommée par le roi, le 22 février 1787, pour aborder la question financière .

• Avant sa dissolution trois mois plus tard , celle-d a engagé une série de mesures draconiennes (établissement des assemblées provinciales , réglementation du commerce du blé, abolition des corvées et nouvel impôt sur le timbre) qui sont mal perçues par les parlements provinciaux.

14 juillet 16 h 30 14 juillet soir • Camille Desmoulins appelle les citoyens aux armes Formation d'une milice bourgeoise Saisie de l'arsenal Les émeutiers mas sés devant la Bastille Capitulation de la Bastille • Louis XVI n'a plus d'autre choix que de convoquer les états généraux représentant les trois ordres de la société française : la noblesse, le clergé et le tiers état • La crise financière ouvre alors sur une crise politique.

LA ltUNION DES hAn GlNliAUX • En décidant de réunir les états généraux en mai 1789, Louis XVI pense s 'assurer le soutien de l'opinion publique pour mener des réformes .

·Trés vite, l'organisation de cette réunion fait naître des dissensions dans l'entourage royal, partagé sur la question de la représentation du tiers et le mode de scrutin : le chef du Conseil royal des finances , Loménie de Brienne , qui en règle les principes , défend une surreprésentation des deux ordres privilégiés (clergé et noblesse) ; soutenu par le roi, l11cques N«ker, redevenu contrôleur des Finances en 1788 , prône le doublement du tiers sans se prononcer pourtant sur la question essentielle du vote par tête plutôt que par ordre.

• Cette question restant en suspens, l 'abbé Sieyés publie en janvier un pamphlet intitulé Qu'est-ce que Je tiers état? dans lequel il affirme que le tiers est le tout qui incarne seul la nation , une idée qui connaît un grand retentissement auprès des électeurs du tiers.

• Les élections s'opèrent dans une ambiance catastrophique : terrible hiver 1789 , hausse du pain , disette et émeutes en province.

La situation est tendue à Paris qui abrite 10 % d 'indigents .

I:'AsSEMIIiE NAnONAll • Le 5 mai, les étm géllél'tlux se réunissent pour la première fois dans la salle des Menus-Plaisirs à Versailles, rebaptisée à l'occasion la salle des trois ordres : la nouvelle des Invalides Assemblée se compose de 1139 députés dont 291 représentants du clergé et 270 de la noblesse .

• La journée s 'ouvre dans une certaine confusion : le discours inaugural de Louis XVI, la déclaration du garde des Sceaux Barentin et l'exposé de Necker sur les finances du pays déçoivent profondément le tiers , déjà victime du mépris de la Cour .

• Ensuite , la majorité des représentants du tiers refuse la vérification des pouvoirs des députés, ce qui équivaut au rejet de toute délibération par ordre .

Le 13 jui n , quelques prêtres se rallient aux représentants du tiers état.

• Quatre jours après, les députés du tiers reprennent les idées de Sieyés et se proclament Assemblée nationale, se considérant comme les seuls représentants de la nation.

• Dans leur lancée, ils autorisent la levée des impôts, ce qui a pour effet de récuser totalement l'Ancien Régime et d 'organiser pour la prem ière fois la Nation «homogène » en opposition à la Nation cc organ isée».

• Le 19 juin, le clergé se prononce pour la réunion au tiers .

• Déstabilisé par la tournure des événements, Louis XVI prévoit l'organisation d'une séance royale des états le 23 juin.

Du SEIMENT DU lEU DE PAUME À LA StANCE IOYAlf DU 13 JUIN • Le 20 juin, le tiers trouve porte close : les députés se rendent à la salle du/eude piiU-OÙ , à l'Initiative de Jean­Joseph Mounier , député du Dauphiné , ils prêtent à l'unanimité moins une voix le serment de ne pas se séparer cc jusqu'à ce que la constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides » .

• Durant la séance royale du 23 juin, • À l 'annonce de cette nouvelle , Louis XVI fait de nombreuses la tension monte d'un cran à Paris : concessions : les députés sont reconnus comme les représentants de la nation ; les états consentent désormais aux impôts et emprunts et contrôlent le budget; les libertés individuelles , l'abolition des lettres de cachet , la liberté de la presse , la suppression des douanes intérieures sont adoptées; les propriétés sont garanties .

• À la fin de la journée , Henri Évrard Dreux-Brézé, grand -maître de cérémonie, fa~ fi du serment du Jeu de paume et demande à Bailly , doyen de l'Assemblée , que chacun des états siège désormais séparément suivant l 'ordre du roi.

• C'est alors que, selon la tradition, l le coalte de Mlr11bHU, représentant du tiers état d'Aix­ en-Provence , aurait proclamé : «Nous :.....A,..P '!!II sommes ici par la volonté du peuple, et nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes» ; ce à quoi le roi aurait répondu : « Eh bien foutre ! Qu'ils restent ! » Peu aprés , Louis XVI finit par fléchir sous les pressions et invite le clergé et la noblesse à rejoindre le tiers dans une Assemblée unique, le 27 juin , qui se proclame constituante le 9 juillet.

LAHvOLTE DES MIISIENS LA PEUl s'INSTAJ.U À PARIS • A la suite de ces événements , Louis XVI est poussé par son entourage à plus de fermeté.

• Envisageant un coup de force contre les députés, il fa~ venir dans le plus grand secret des régiments suisse et allemand au lendemain du 23 juin : au total, ce sont prés de 30 000 soldats qui campent aux abords du chateau de Versailles .

Ce renfort militaire ne manque pas d'Inquiéter les Parisiens .

De leur côté , les députés protestent au prés du roi contre cette menace militaire .

Le 11 juille~ Louis XVI limoge Necker , qu'il remplace par le baron de Breteuil, et forme à la suite de cette nomination un nouveau Conseil composé de ministres adeptes de la fermeté .

la rumeur prétend que le roi veut dissoudre l'Assemblée ; elle accuse aussi un « complot aristocratique » de vouloir affamer le peuple .

De fait, le prix du pain atteindra un record le 14 juillet ft AUX AIMES CITOYENS ! » • Le 12 juillet dans les jardins du Palais­Royal-la résidence du roi, le duc d'Orléans -, le jour­naliste C11111llle DesmouliM harangue la foule : « Citoyens, vous savez que la nation entière avait demandé que Necker lui lOt conservé ? ...

J'arrive de Versailles ..

.

Necker est renvoyé ! Ce renvoi est le tocsin d'une Saint-Barthélemy de patriotes .

Ce soir, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ­ de-Mars pour nous égorger ...

Il n'y a pas un moment à perdre ! Nous n'avons qu'une ressource, c'est de courir aux armes et de prendre des cocardes pour nous reconnaître ! Aux armes ! Aux armes citoyens ! » • Peu aprés , le prince de Lambesc, qui commande un détachement de gardes suisses et un escadron de dragons du Royal-Allemand, charge la foule sur la place Louis XV, aujourd'hui place de la Concorde.

• Le soir, les manifestations tournent à l 'émeute, suivie dans la nuit par l'incendie des barrières d 'octroi qui entourent la capitale.

• Le 13 juille~ les Parisiens craignent que les troupes royales n'aient le dessein d'arrêter les députés.

• Les électeurs parisiens -ceux qui ont élu les députés du tiers -forment un comité permanent la municipalité insurrectionnelle, pour faire face à la menace et organisent une •llke bllurgeoise, qui deviendra la garde nationale , afin d'assurer l'ordre .

Dimensions de Jo Bastille : 66mdelong , 34 m de large et 24 m de hauteur.

50 Nombre maximal de prisonniers admis à/a Bastille .

Prisonniers célèbres Hugues Aubriot (le prévôt bâtisseur, accusé d'impiété pour s'étremontré dément à J'égard de juifs de Paris ), La Bourdonnais , Fouquet Latude , Je chevalier de Rohan , Je Masque de fer, Bernard Palissy, Je marquis de Sode , Voltaire .

1000 Nombre des assaillants qui onteris loBosblle .

400 Nombre des ouvriers de Jo maison Polloy à laquelle fut confiée le chantier de démolition.

Bernard René Jordan deLaunay. »

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