La princesse palatine

Venue de Bavière, la princesse palatine épousa en 1671 le duc d'Orléans, frère de Louis XIV. Intelligente et vive, elle était laide et avait des manières franches et rudes qui la firent redouter parmi les courtisans de Versailles. Sa correspondance apporte un témoignage précieux sur la vie de la cour. Une Allemande à Versailles. Née à Heidelberg, Charlotte-Elisabeth de Bavière était la fille de Charles-Louis, Électeur palatin du Rhin, ce qui la fit surnommer "princesse palatine". Elle était la petite-fille d'Elisabeth Stuart, fille de Jacques Ier d'Angleterre. Dans son enfance, elle préférait les fusils aux poupées, et aurait désiré pouvoir être un garçon. Elle se moquait de sa propre laideur, décrivant elle-même sa petite taille, ses grosses jambes, sa longue figure, son nez court et gros. Le 21 novembre 1671, elle épousa Monsieur, duc d'Orléans, veuf d'Henriette d'Angleterre. Son mari la délaissa vite pour se livrer à ses amitiés masculines, mais garda avec elle d'assez bonnes relations. Elle tomba des nues en arrivant à Saint-Germain ; elle n'eut jamais l'air d'une Française et ne put ni ne voulut "prendre ces manières". Elle ne buvait ni chocolat, ni café, ni thé, et tenta d'introduire la cuisine germanique à la cour. Trois évêques la prirent en charge pour lui faire abjurer son luthéranisme à la veille de son mariage, mais elle garda sa religion personnelle.