La population soviétique : éléments de démographie

« des générations nombreuses d'après la Seconde Guerre mondiale, les mesures gouvernementales favorables à lafamille (congés aux mères de familles, allocations...) peuvent expliquer la lente reprise amorcée vers 1980.Par contre, l'évolution du taux de mortalité peut paraître surprenante.

Après s'être maintenu pendant une dizained'années (1955 - 1965) aux environs de 8 pour mille, faisant de l'Union soviétique un des pays où la mortalité étaitla plus basse, le taux est remonté au niveau de 10 pour mille comparable à celui des pays développés.

C'est le signedu vieillissement de la population soviétique.

En fait, ce taux global marque des traits inquiétants : la hausse de lamortalité infantile, la diminution de l'espérance de vie masculine.

C'est là une des préoccupations des autoritéssoviétiques : un sous-développement médical relatif pourrait être responsable, parmi d'autres facteurs (carencesalimentaires) d'une mortalité infantile trop forte.Concrètement, ces évolutions de la natalité et de la mortalité varient fortement d'une région à l'autre de l'URSS;l'immensité du pays, la variété du développement économique, la diversité des populations, créant à l'intérieur del'Union des conditions très différentes. 3 Aussi les contrastes démographiques entre les républiques soviétiques sont-ils importants.

Globalement, lapopulation soviétique augmente plus vite que celle des pays occidentaux.

Entre 1959 et 1983 elle a crû de 30 %alors que celle de la France par exemple a progressé de 20 %.

Mais le phénomène est inégal.

Les grandesrépubliques slaves, RSFSR, Ukraine, mais aussi Biélorussie connaissent une croissance de type u occidental », del'ordre de 20 %.

Au contraire, les républiques d'Asie centrale connaissent une augmentation extrêmement rapide deleur population.

Celles de l'Ouzbékistan, du Turkménistan, du Tadjikistan ont doublé ou davantage en une vingtained'années.

Celles des républiques du Caucase ont augmenté, Géorgie à part, des deux tiers ou des trois quarts.A première vue, l'explication semble d'ordre ethnique, opposant populations slaves et musulmanes.

L'analyse destaux de fécondité le souligne : le remplacement des générations (moins de deux enfants par femme) n'est pasassuré dans l'ouest de l'Union, alors que la fécondité diminue légèrement mais reste toujours très élevée dans lesrépubliques du Sud (souvent 5 enfants par femme).

Les pays d'Islam sont fortement procréateurs.Mais d'autres facteurs interviennent.

Le cas de la Moldavie le met en évidence : les pays fortement ruraux ontconservé des natalités élevées.

Les pays pionniers sont également plus dynamiques sur le plan démographique; unestatistique régionale de la RSFSR le montrerait. Conclusion A très long terme, si ces tendances se prolongent, elles peuvent / 54 entraîner des modifications non négligeablesau sein de la population soviétique.

Des distorsions peuvent apparaître entre des républiques jeunes et desrépubliques, au contraire, vieillissantes dont les perspectives d'avenir seraient de plus en plus opposées.

Lasuprématie numérique et peut-être l'hégémonie des Slaves au sein de l'Union peut être remise en cause.

En fait, ilne peut s'agir que d'hypothèses.

Les Slaves représentent les trois-quarts des Soviétiques et les tendancesdémographiques peuvent toujours se modifier.... »