La population soviétique ?

« — journaux et littérature.L'URSS ne pratique pas moins le processus d'intégration par assimilation :— le russe est la langue de communication : 80 % de la population parle couramment le russe, mais il existe 53autres langues officielles ;— le russe est la langue du pouvoir, de la promotion individuelle, de l'ascension sociale ; il est obligatoire dans lesecond cycle, sa maîtrise doit être parfaite pour l'université ;— la formation civique et idéologique est dispensée à tous les niveaux pour réduire les différences ethniques etculturelles. 2.

La multiplication des revendicationsAujourd'hui la russification est plus subtile qu'au temps des tsars, mais les peuples ont gardé un solide sentiment deleur identité culturelle et aspirent à une plus large autonomie vis-à-vis de Moscou.Des pays Baltes ont entamé une partie de bras de fer avec le pouvoir central.

Leur récente annexion (en 1940,confirmée à Yalta) et leur désir d'affirmer leurs différences les poussent à revendiquer plus d'autonomie.

L'Estonie a franchi le pas, l'estonien est devenu la langue officielle.

La Lituanie a proclamé son indépendance ce qui a déclenchéune mesure d'embargo économique de la part du gouvernement central soviétique.Des conflits éclatent entre les non-Slaves comme en 1988 entre les Arméniens catholiques et les Azerbaidjanaismusulmans à propos de la région autonome du Haut-Karabakh !Beaucoup de peuples s'insurgent contre l'invasion de leurs républiques par des Slaves qui, en plus s'emparent despostes de pouvoir.

Les autochtones sont de plus en plus difficilement majoritaires.

En 1986, les émeutes d'Alma-Ataont été déclenchées lorsqu'un Russe s'est retrouvé à la tête de la république du Kazakhstan. II - LES STRUCTURES A - UNE HISTOIRE DÉMOGRAPHIQUE MOUVEMENTÉE 1.

Un accroissement rapideMalgré les graves troubles subis au XXe siècle, la population soviétique a connu une croissance considérable : 125millions en 1897, 147 en 1926, 290 en 1989.

L'URSS a dû subir de terribles hémorragies:— 1ere guerre mondiale : 4 à 5 millions de morts.— révolution et guerre civile et famine : une dizaine de millions— dékoulakisation, famine de 1931-32, déportations et purges staliniennes : plus de 10 millions ;— guerre mondiale : plus de 20 millions.L'annexion de territoires en 1945 et surtout le fort excédent naturel des années 1945-1965, grâce à une natalitéélevée et un abaissement de la mortalité lié à la jeunesse de la population et à l'amélioration des conditionssanitaires, ont contribué à une croissance soutenue jusqu'au milieu des années 60 (1960: taux d'accroissementnaturel de 1,7 %).Puis la natalité a tendu à diminuer jusqu'en 1980, oscillant entre 17 et 18% sous les effets de l'élévation du niveaude vie, de la contraception et de l'extension du travail féminin.

En même temps, la mortalité infantile et la mortalitédes adultes en âge de travailler ont augmenté, ce qui a conduit à incriminer le sous-équipement hospitalier, lesystème de santé publique et la surconsommation d'alcool. 2.

La pyramide des âges reflète l'évolution de la populationElle retrace l'histoire mouvementée de cette population tout en ayant l'allure générale de celle d'un pays développé:— les nombreuses échancrures correspondent aux multiples pertes et aux déficits des naissances ;— le déséquilibre hommes-femmes au-dessus de 35 ans est dû aux guerres, aux crises politiques, à la surmortalitémasculine à cause de l'alcool ;— le dernier rétrécissement correspond à la dénatalité et aux répercussions des déficits précédents (1965-1975) ;— deux élargissements correspondent aux classes d'âges nées entre 1945 et 1965 (baby-boom) et depuis 1975(reprise récente de la natalité). B - LES COMPORTEMENTS DÉMOGRAPHIQUES ACTUELS 1.

Un accroissement naturel qui reste soutenuDepuis 1975, on observe une reprise de la natalité (due à des mesures natalistes et une limitation des pratiquesabortives) et une stabilisation de la mortalité grâce à l'amélioration des conditions sanitaires dans les hôpitaux et lalutte contre l'alcoolisme.

En 1987, le taux de natalité atteint 20%0 et le taux de mortalité 10%.

Le tauxd'accroissement naturel de 1 % est donc relativement plus élevé que la moyenne des pays développés.L'indice de fécondité atteint 2,4 enfants par femme en âge de procréer, mais le taux de mortalité infantile s'élève à25%o (7,7% pour la France) et l'espérance de vie a diminué, 69 ans (75 ans en France). 2.

Des comportements démographiques contrastésLe rythme de croissance des Slaves s'est considérablement ralenti.

En 1985, en Russie, le taux de natalité a été de16,5%, le taux de mortalité de 11,3%, par conséquent le taux d'accroissement naturel de 0,5 % est très voisin decelui de la France (0,4 %).

La fécondité assure à peine le renouvellement des générations.

Les républiques d'Asiecentrale connaissent la croissance la plus forte : Tadjikistan (3,3 %), Ouzbékistan (3 %), Turkménistan (2,8 %).

Lestaux de mortalité restent très bas, à cause de l'importance des jeunes et des équipements sanitaires, les taux denatalité dépassent 30%o souvent à cause de l'influence de l'Islam, et des genres de vie à la campagne.. »