La population de la République Fédérale Allemande (RDA)

« — On peut insister enfin sur l'importance de la population active. — Pendant près de dix ans encore, cette population active va être importante.

Elle permet de comprendre que l'Allemagne a facilement supporté jusqu'àmaintenant les charges sociales représentées par l'entretien des classes jeunes et âgées, peu nombreuses.

A pluslong terme, un problème grave risque de se poser avec l'accroissement prévisible des plus de 65 ans et une reprisepossible de la natalité, quand arriveront à l'âge adulte, les classes jeunes peu importantes. III.— TARISSEMENT DES SOURCES D'ACCROISSEMENT ? 1.

Une chute brutale de la natalité depuis 1965.

— Le graphique du document 4 nous montre l'évolution du nombre des naissances depuis 1950.

Depuis 1965, la chute a été importante et régulière.

On peut noter toutefois depuis1975 une certaine stabilisation, autour de 600 000 naissances par an. Depuis 1965, le taux de mortalité est resté élevé, toujours supérieur à 11,5 pour mille .

Cela s'explique par l'importance de la population adulte et le vieillissement constaté.

Durant la même période, le taux de natalité abaissé dans des proportions plus importantes que dans les pays voisins de l'Allemagne fédérale.

De 13,3 pour mille,en 1970, ce taux est descendu à 9,4 pour mille .

C'est en 1975 qu'il s'est trouvé inférieur au taux de mortalité.

Mais, depuis cette date, comme le montre le graphique, cette diminution s'est ralentie, ce qui explique que la populationallemande qui perdait plus de 200 000 personnes par an, ne s'affaiblit plus actuellement que de 100 000 unités. Dans le climat de prospérité économique que l'Allemagne a connu dans les années 60, cette baisse du taux denatalité peut s'expliquer à la fois par une diminution de la taille des familles, sensible depuis les années 50, par lagénéralisation du travail féminin et du contrôle des naissances. C'est donc le déficit de l'accroissement naturel qui est responsable de la diminution actuelle de la populationallemande. 2.

Les travailleurs immigrés. — La République fédérale ne peut plus compter sur l'arrivée de nouveaux travailleurs étrangers pour compenser la diminution de sa population.

En effet, depuis 1973, le recrutement est presque tari.

Leralentissement des activités économiques à la suite du « choc pétrolier » explique le souci des autorités allemandesde ne pas accroître le nombre encore réduit des chômeurs. C'est surtout à partir de 1965, au moment où les besoins en main-d'oeuvre de la République fédérale étaientimportants, que le service d'immigration a encouragé l'entrée des travailleurs étrangers.

Les chiffres du document 5montrent une progression rapide jusqu'en 1970 et plus lente ensuite.

Durant ces dernières années, leur nom-bre amême légèrement diminué puisque le gouvernementallemand encourage leur retour dans leurs pays d'origine.Néanmoins, ils représentent encore près de 9 % de la population active.

Employés généralement à des travauxdélaissés par les ouvriers allemands, ils sont surtout regroupés dans les régions industrielles, pour plus de la moitiéen Rhénanie-Westphalie et dans le Bade-Würtemberg.

Ce sont surtout des Yougoslaves, des Turcs et aussi desItaliens.

Près de la moitié d'entre eux ont fait venir leur famille et envisagent de se fixer en Allemagne. Conclusion. Si la République fédérale allemande reste une puissance industrielle de premier plan, encore peu touchée par la criseindustrielle actuelle, elle connaît une situation démographique préoccupante.

La diminution actuelle est encore peusensible ; la population active restera encore importante dans les années à venir.

C'est à long terme que la baissede la natalité, si elle ne s'arrête pas, posera des problèmes beaucoup plus graves.. »