La population chinoise ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
L'évolution démographique de la Chine et la croissance des villes sont-elles conformes aux objectifs du régime ?
1. Une population très inégalement répartie, une urbanisation croissante
A. La concentration de la population dans la Chine orientale
B. La croissance des villes
C. Une périphérie beaucoup moins peuplée
2. La politique de l'État chinois face à la croissance démographique
A. Du laisser-aller à une politique de limitation des naissances
B. vers la fin de la transition démographique ?
3. La population : atout ou handicap pour le développement ?
A. De vastes espaces à peupler
B. Un exode rural inévitable, mais qui doit rester contrôlé
C. Croissance démographique et développement économique : des liens complexes
Conclusion
Une grande puissance qui reste peuplée de pauvres.
Introduction
La République populaire de Chine est le pays le plus peuplé de la Terre, avec près de 1 200 millions d'habitants, soit un habitant de la planète sur cinq. L'image des foules chinoises dans les villes, et celle des campagnes surpeuplées ne concernent cependant qu'une partie du territoire.
La part des ruraux, si elle reste majoritaire dans la population, diminue progressivement au profit de celle des citadins. La Chine populaire connaît donc le phénomène classique de l'exode rural, comme l'ensemble des pays engagés dans la voie de l'industrialisation.
En revanche, le nombre même des habitants donne une importance toute particulière à la croissance démographique chinoise. Le document 4 montre les fluctuations parfois contrastées des taux de natalité et de mortalité. Celles-ci traduisent les hésitations et les variations de la politique démographique des autorités chinoises (document 5). La question des liens entre le développement économique et l'augmentation de la population se pose en Chine plus encore que dans les autres pays du Sud.
«
relative et surtout en valeur absolue.- En quarante ans, depuis le recensement de 1953, la population totale a pratiquement doublé.
Dans le mêmetemps, le pourcentage des ruraux, qui dépassait 85 %, est descendu aux deux tiers.
Il y a donc bien une croissance sensible du nombre de citadins, plus impressionnante en valeur absolue - 300 millions - qu'en valeur relative, surtout si Ton observe que les paysans sont maintenant près de 800 millions alors qu'ils n'étaient que 500 millions en 1953.L'urbanisation se fait donc à un rythme plus lent que celui des pays d'Amérique latine ou d'Afrique, et l'on peut yvoir le résultat d'une politique des pouvoirs publics tendant à freiner l'exode rural.
Bien que le retour des citadinsdans les campagnes n'ait pas duré au-delà de la période de la révolution culturelle, le maintien dans l'agriculture duplus grand nombre d'actifs possible, même sous-employés, est jugé nécessaire.- On note cependant une certaine accélération du mouvement vers les villes.
Entre 1982 et 1990, la population urbaine a augmenté de 180 millions, contre 133 environ entre 1953 et 1982 ; le pourcentage des ruraux abaissé de près de 13,5 %, deux fois plus en huit ans qu'en trente ans ! L'exemple de la zone économique spéciale de Shenzhen est significatif.
Il est question de « Chinois (qui) se ruent vers le nouvel Eldorado », de « flot de paysans (qui) ne setarit pas ».Malgré les conditions de travail pénibles et dangereuses, en dépit de salaires inférieurs au salaire minimum, lanécessité de gagner des « ressources que la terre ne leur procure plus » explique cet afflux de ruraux dans les villes.Certes, les zones franches où sont installées des entreprises étrangères « capitalistes » exercent un attraitparticulièrement fort, mais il est vraisemblable qu'il y a aussi des « travailleurs illégaux » dans les grands centresurbains.
C.
Une périphérie beaucoup moins peupléeÀ la Chine orientale des plaines et des vallées s'oppose l'Ouest avec ses montagnes, ses hauts plateaux et sesdépressions désertiques.
Les vastes zones représentées en blanc sur la carte - le désert de Gobi en Mongolieintérieure et les hauts sommets du Tibet - sont vides d'habitants, essentiellement en raison des conditionsnaturelles : continentalité et altitude sont des obstacles majeurs à la présence humaine.Il y a, cependant, des foyers de peuplement, souvent anciens, comme dans les vallées du Tibet au pied de l'Himalaya ou dans la dépression de Dzoungarie, voie de passage ancestrale pour les caravanes.
D'autres sont plusrécents, liés à l'exploitation des ressources du Xinjiang et à une politique de sinisation voulue par les dirigeants chinois pour contenir les tendances autonomistes des nombreuses minorités.
2.
La politique de l'État chinois face à la croissance démographique
A.
Du laisser-aller à une politique de limitation des naissancesEn se référant aux différentes déclarations mentionnées dans le document 5, on peut remarquer qu 'il faut attendre 1979 pour constater véritablement une politique démographique de limitation des naissances.- Durant les premières années de la République populaire, la prise de conscience de la nécessité d'un contrôle des naissances est manifeste de la part de certains dirigeants, mais Mao Zedong y est opposé, pour des raisonsidéologiques - ce serait « tuer le peuple chinois » - et économiques : la Chine a besoin de main-d'œuvre.
On connaîtle slogan selon lequel une bouche à nourrir, c'est aussi deux bras pour travailler.
Mao Zedong pensait-il qu'il étaitimpossible d'imposer à une société rurale traditionaliste la limitation du nombre d'enfants ?
Même s'il y a une évolution en faveur d'un planning familial, après l'échec du « grand bond en avant », lesautorités chinoises ont paru s'en tenir à des campagnes de propagande, pour déconseiller les « mariages précoces», pour valoriser l'image de « la famille idéale » de deux ou trois enfants.
Les tentatives, en 1972, d'imposer unespacement des naissances n'ont guère été suivies d'effet.- Depuis 1979, les autorités chinoises sont passées de la propagande aux mesures de contrainte plus brutales.
Ces dernières consistent essentiellement à pénaliser financièrement les couples ayant plus d'un enfant. C'est donc la famille de l'enfant unique qui est favorisée, puisqu'elle bénéficie de l'aide publique et d'avantages sociaux, par exemple de logements.Une telle politique a sans doute entraîné des excès, et même des infanticides de fillettes dans certainescampagnes de la Chine profonde ; elle est exactement l'inverse de celle menée dans beaucoup de pays occidentaux,qui encouragent au contraire les familles de deux ou trois enfants.
On comprend aussi les critiques émises par unlecteur français de Pékin Information : « Ne s'agit-il pas de mesures profondément inéga-litaires ? » La réponse, en forme de boutade cynique, signifie que, pour le pouvoir actuel, l'objectif à atteindre dans le domaine démographiqueest celui d'une croissance zéro, et il est considéré comme un impératif absolu, devant lequel s'effacent toutes lesconsidérations doctrinales.
B.
Vers la fin de la transition démographique ?
Le graphique de la natalité et de la mortalité en Chine illustre les variations de l'évolution démographique. - Au début des années 1950, la situation est celle d'un pays du tiers monde : un taux de natalité élevé, proche de 40 %o, qui amorce une légère diminution ; un taux de mortalité qui baisse rapidement et se rapproche de 10 %o. La croissance est donc forte, supérieure à 2 % par an.- L'échec du « grand bond en avant » et ses conséquences démographiques sont nettement visibles autour de.
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