La politique d'organisation de l'Économie soviétique sous Staline, jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale

« l'agriculture, réforme dont on attend un meilleur approvisionnement des villes.

En 1929, Staline décide de réorganiserles campagnes pour fournir à l'industrie la main-d'œuvre et les capitaux dont elle a besoin.

Pour les paysanssoviétiques c'est le "grand tournant" qui se prépare.

Ils sont poussés à entrer dans les kolkhozes, coopérativesagricoles socialistes, rassemblant chacune plusieurs familles paysannes dans un régime d'exploitation en commun.

Lacollectivisation s'accompagne d'une brutale élimination des paysans enrichis (Koulaks) ou seulement moyens : trois millions, plus peut-être, sont exécutés ou déportés en Sibérie.

Les ruraux répliquent en tuant le bétail plutôt que dele livrer aux kolkhozes ou en ne travaillant plus.

Staline intervient, blâme les excès, mais ne suspend pas lemouvement : en 1932 la collectivisation est achevée, mais une nouvelle et grave famine fait un million de victimes. A cette date l'autre grand type de collectivité rurale, le Sovkhoze ou ferme d'État, n'attire que peu de paysans etn'est encore qu'une station expérimentale installée surtout dans les zones pionnières.

Staline a atteint son but :l'État achetant à bas prix les productions agricoles, peut dégager les capitaux nécessaires à l'industrialisation àoutrance. • Priorité à l'industrie lourde.

Le Plan veut créer seulement une puissante industrie sidérurgique, et développer l'extraction des matières premières, la production d'énergie, les transports ferroviaires.

En quatre ans, la productionde charbon et de fer double ; celle de l'électricité triple ; celle de l'acier augmente de moitié.

De nouveaux centresindustriels, puissants mais dispersés, surgissent dans l'Oural à Magnitogorsk, en Sibérie occidentale dans le Kouzbass; des barrages hydroélectriques énormes, comme celui du Dniepr ou Dnieprostoï, le plus important d'Europe, sontachevés ; des usines de tracteurs (Stalingrad), d'automobiles (Gorki) sont édifiées.

En même temps la socialisationde la petite industrie et du commerce s'achève. 3.

Le 2e Plan (1933-1937) et le 3e Plan quinquennaux • Des difficultés initiales.

Elles *sont le fruit de l'exécution "à toute allure" du premier quinquennat.

Le manque de vivres impose le recours aux cartes de rationnement dans les villes.

La pénurie d'objets de premières nécessité(vêtements, chaussures, articles ménagers...) inflige de rudes privations à la population ; la baisse du niveau de vieest la conséquence d'une montée des prix plus rapide que celle des salaires. • Des objectifs rectifiés.

Le second Plan quinquennal se propose d'améliorer : — la production agricole.

Par un retour limité à l'exploitation familiale : le kolkhozien pourra posséder un lopin individuel, au maximum d'un hectare, et y pratiquer un petit élevage (trois bêtes à cornes, deux truies, des volailles)et vendre librement cette production ; — la situation des villes.

Un effort est fait dans le domaine de l'alimentation (extension de la pêche, des conserveries de viande...), les cartes de rationnement sont supprimées en 1935.

En outre, on fait davantage deplace aux industries légères et aux biens de consommation.

Le niveau de vie s'élève, mais reste très inférieur à celuide l'Europe de l'Ouest. • Le 3e Plan (1938-1942).

Il fut brutalement interrompu par la guerre, mais visait à développer l'industrie lourde, lesarmements, les centrales hydro-électriques, les industries chimiques. II.

Les moyens et les résultats 1.

Le travail des hommes • Une division des tâches.

La motorisation, le machinisme, activement poussés, stimulent la production dans tous les domaines, mais s'accompagnent d'une division des travaux à l'usine et même dans les campagnes, par le biais del'économie collective. • L'émulation socialiste.

Les ouvriers russes qui, souvent, s'adaptent mal à l'usine, sont encouragés par des honneurs (tableau d'honneur, décorations) rendus aux meilleurs, aux plus forts ("oudarniks = ouvriers de choc"), àceux qui assurent les plus hauts rendements, comme l'ouvrier mineur Stakhano, "héros du travail", donné en exempleà tous : n'avait-il pas réussi, en 1935, à abattre qua- torze fois plus de charbon que la norme habituelle ? L'émulation socialiste met en compétition non seulement lesouvriers, mais aussi les usines. • Des stimulants matériels.

De fortes primes sont versées à ceux qui dépassent les "normes" fixées par le Plan. • Des sanctions contre les récalcitrants.

Les insuffisances ou simples négligences, assimilées au délit de "sabotage", sont impitoyablement punies.

Enfin, le travail forcé dans les camps sanctionne les "crimes économiques". 2.

L'exaltation du Plan • La formation de techniciens et d'ouvriers qualifiés est systématiquement poussée.

Et, dominant tout, le caractère impératif, l'ardente obligation de réaliser le Plan, tandis que Staline s'applique à lutter implacablementcontre tous les relâchements. 3.

L'URSS, troisième puissance industrielle mondiale. »