La politique de Gorbatchev : perestroïka et coopération
Publié le 14/11/2011
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Nous avons donc pu voir au travers de cet extrait de 6 ans avec Gorbatchev que A.S.Tcherniaev expose grâce aux explications et analyses des discours de Gorbatchev la politique que ce dernier tenta de mettre en place à son arrivé au pouvoir fin 1985. Illustré par la pérestroïka et la démarche de coopération de la « nouvelle pensée «, Gorbatchev change radicalement l’orientation et le plan de l’URSS, jusque là farouchement opposée au bloc de l’Ouest. Encouragée par une situation économique, politique et sociale très difficile, Moscou voit dans l’arrivée de Gorbatchev le moyen de rétablir et reconstruire sur des bases plus solide l’URSS alors face à un constat d’échec indubitable. En initiant une politique de désarmement et un rapprochement vers les Etats Unis, Gorbatchev montre son engagement dans ce qui semble être le début de si ce n’est un processus de paix, un processus de temporisation des relations entre les deux grands. En renonçant également aux acquis du passé, à savoir le Tiers monde et les alliances avec Cuba, Gorbatchev tourne le dos en quelque sorte au combat bilatérale et idéologique des 40 dernières années, mais ne semble pas pour autant abandonner l’idée d’une URSS forte et leader d’une Europe orientale même si l’idée d’une Idéologie communiste obsolète apparait ici entre les lignes.
«
discours mentionné par l'auteur, Gorbatchev expose sa vision de la nouvelle politique à adopter.
Imprégné de l'idéede « maison commune européenne » déjà mise en avant en 1985 lors du traité de Genève, Gorbatchev manifesteselon l'auteur le désir de vouloir mettre fin à l'ancienne politique soviétique, basée sur une propagande active et unediabolisation de l'ennemie impérialiste.
En soulignant une « crise générale approfondie » et un désir d'ouvertureévident, Gorbatchev prépare un terrain plus que favorable à la politique de désarmement qui connaitra son premiersuccès en octobre de la même année au sommet de Reykjavik ( l'auteur y fait allusion ligne 11 lorsqu'il parle du désirde Gorbatchev de réorganiser une rencontre avec Reagan pour un désarmement réel ): Reagan et Gorbatchev semettent d'accord sur une réduction de moitié de leurs armements stratégiques (portée 5500 KM) et intermédiaires(entre 1000 et 5500 KM).
Mais Reagan refusera d'accéder à la demande Gorbatchev d'abandonner L'IDS de 1983.
Ici, l'échec de l'ancienne politique soviétique amène à un désarmement progressif et donc au rétablissement d'undialogue.
La lecture des discours originaux de Gorbatchev nous renseigne sur un optimisme particulier de l'auteur, cequi n'empêche pas pourtant de voir que même si la méfiance est toujours de mise, un rapprochement vers le blococcidental semble tout à fait d'actualité.
En dénonçant clairement la politique soviétique anti-atlantique lignes 5 à 10, Tcherniaev illustre bien ce désir derestructuration du système.
En récusant ce qui fut la base de la politique soviétique, l'auteur et donc Gorbatchevinvite une forme de réformisme à prendre place au sein de leurs démarches aussi bien intérieures qu'extérieures.
Lasuppression du système planificateur, l'amorcement frileux vers une économie de marché et en réformantprogressivement l'appareil économique et politique dès 1987, Gorbatchev fait le malheur de certains conservateurs,mais met un terme à ce qu'il appel les « stratégies obliques » ligne 6 (jeu de carte ou les possibilités sont aussidiverses que variées).Le mémorandum de l'auteur du 13 décembre 1988 fait donc probablement référence au discours de Gorbatchevdonné au New York 5 jours plus tôt devant les Nations Unies dans lequel il promet la réduction des effectifs del'armée soviétique de 500 000 hommes et le retrait de 6 divisions placées en Europe Orientale.
Ces promesses sontunilatérales et font donc preuves d'une démarche définitivement ouverte vers l'extérieur, chose que ne manque pasde souligner l'auteur à partir de la ligne 14.
En prononçant ce discours à l'ONU, place forte en symbolique,Gorbatchev offre à l'URSS un nouveau visage : celui d'une nation ouverte au bloc Ouest qu'elle rejetaitfarouchement jusque là, et illustre sa détermination au prix de grandes concessions militaires.
Comme le souligneTcherniaev ligne 21, de telles concessions détruisent d'une certaine manière les efforts réalisés pour construire unréseau de confiance entre les différents pays appartenant de près ou de loin au bloc communiste.Peut être ce détachement des pays communistes alliés est à mettre en lien avec la perte du contrôle et del'influence du PCUS sur certaines républiques périphériques : la stabilité encouragée par Brejnev après la politiqueagressive de Khrouchtchev avait permit l'installation progressive de puissances locales à la tête des antennes entrele parti et les périphéries comme en Asie mineure.
A cela s'ajoute des épisodes relativement douloureux commel'intervention en Afghanistan de 1979 et la crise polonaise du début des années 1980 qui illustrent l'échec etl'instabilité de l'établissement soviétique en politique extérieure.
La politique qu'appliquait Brejnev avait renforcé autravers de ses crises l'alliance atlantique et la nouvelle pensée dont l'auteur parle à la ligne 26 est la réponse quepropose Gorbatchev à cette tendance: renforcement du dialogue, désarment, concessions, qui amènent à uneouverture globale vers anciens ennemies, ouverture qui doit passer par la remise en cause de l'idéologie.De la ligne 14 à 19, l'auteur exprime très bien cette remise en cause de ce qu'il appelle l'internationalisme prolétarien: Gorbatchev met en avant l'intérêt politique et économique de l'URSS avant ceux de l'idéologie ou du « dogme »,favorisant ainsi la reconstruction soviétique.
Il insistera sur le fait que les grandes puissances doivent «désidéologiser les relations entre Etats ».
L'auteur traduit cette démarche par la prise de distance avec les ancienspartenaires de l'urss, dont les positions radicales ne semblent pas avoir évoluées et qui seraient donc susceptiblesde ralentir la reconstruction de cette dernière ;ligne 21 à 24 : « Notre amitié ostensible avec Castro, Honecker,Ceausescu, Kim Il Sun, risque non seulement de nous causer du tort ( et de causer un tort économique à laperestroïka), mais de compromettre le développement mondial tel que nous le formons sur la base de la nouvellepensée »Une mise en perspective de l'idéologie est nécessaire, face aux priorités économiques et politique de l'URSS quitente de se reconstruire.
L'auteur va jusqu'à affirmer que l'idéologie ou du moins l'entente entre les payscommunistes n'est qu'une idéologie et une collaboration de façade à la ligne 31 : « nous ne pouvons plus continuerà feindre de partager leur idéologie ».
Des limites sont même dessinées à l'idéologie par Tcherniaev, la définissantinapplicable ou incohérente au Tiers monde, pourtant longtemps sujet des visées idéologiques expansionnistes dubloc communiste.
Ce revirement considérable dans la considération de l'idéologie n'empêche pas cependant l'auteurde glisser subtilement que même dans cette nouvelle politique, l'urss se porte garante d'un modèle efficace à suivre,ligne 37 : « Tous les gens sérieux du Tiers-monde comprennent que le salut et le progrès des pays en voie dedéveloppement se trouvent dans la voie tracée par l'URSS, dont vous (Gorbatchev) vous faites l'avocat éloquent àl'ouest et à l'est ».
Par ce type de formulation, l'auteur rappelle habilement que l'idée d'un bloc communiste leaderd'une politique particulière face à la grande puissance impérialiste est toujours d'actualité malgré le contexte defaiblesse du communiste.
Ainsi, la démarche définitivement novatrice et ouverte de la perestroïka et de la nouvelle pensée vers les anciensopposants ne permet pas à l'URSS de laisser ses alliés d'hier mettre en danger ce processus et encourage donc uneséparation : les alliés d'hier deviennent en quelque sorte les ennemies de la reconstruction soviétique, finissantd'amorcer le désagrégement imminent du bloc communiste.
Cette prise de distance se manifeste d'abords avec la reconsidération de ce que l'URSS avait fait un cheval debataille : le Tiers Monde..
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