La peine de mort pour deux anarchistes: Sacco et Vanzetti
Publié le 24/03/2019
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La peine de mort pour deux anarchistes
<< La tragedia è terminata. >> Telle était la une d'un quotidien italien, le 23 août 1927, après l'exécution de deux Américains d'origine italienne, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti.
L exécution de Sacco et Vanzetti mettait provisoirement un terme a une affaire qui avait duré sept longues années : le 15 avril 1920, un braquage a lieu dans une usine de chaussures à South Baintree dans le Massachusetts; un trésorier payeur et un garde sont assassinés. Les meurtriers présumés, d'après les déclarations de témoins, sont des Italiens qui s'enfuient avec un
Des sympathisants manifestent à Londres contre la condamnation de Sacco et Vanzetti. butin de 16 000 dollars. Trois semaines plus tard, la police arrête deux immigrés italiens alors qu'ils viennent rechercher une voiture qui a été mêlée à l'affaire. Les prévenus portent des armes et font des déclarations qui se révèlent fausses.
Le 31 mai 1921 commence à Dedham, dans le Massachusetts, un procès contre Sacco et Vanzetti, dans lequel l'accusation ne peut produire que peu de preuves : la police n'a pas retrouvé le butin chez les accusés qui, d'autre part, n'ont jamais eu de démêlés avec la loi. Le procureur mise sur la contestation des alibis ainsi que sur les examens balistiques, qui
n'apportent pas de preuves irréfutables. Les accusés déclarent qu'ils ont menti par peur, parce qu'ils ont chez eux des documents anarchistes.

«
pourtant
un ennemi des insti
tutions de notre pays dont les idées
sont par essence criminelles.
»
Le jugement déclenche aux
États-Unis comme dans le monde
entier une levée de boucliers
générale.
Des intellectuels, des
libéraux et des syndicaliste s
soutiennent que Sacco et Vanzetti
n'ont été condamnés qu'à cause de
leurs convictions politiques.
Mais
les recours en grâce restent sans
effet .
Même l'aveu d'un meurtrier
déjà condamné, qui reconnaît avoir commis
le crime dont on accuse
Sacco et Vanzetti, ne peut arrêter
le cours de la justice.
Juste avant son exécution,
Vanzetti clame son innocence et la
raison de son exécution : ses idées
révolutionnaires.
Cinquante ans plus tard, le
19 juillet 1977, l'affaire connaît un
ultime rebondissement : dans une
déclaration solennelle, le gouver
neur du Massachusetts, Michael
Dukakis, réhabilite Nicola Sacco et
Bartolomeo Vanzetti.
Procès
retentissants
1894
L'affaire Dreyfus
L'officier français Alfred
Dreyfus, victime de préjugés
sociaux et racia ux, est accusé
de haute trahison puis
condamné à la détention
perpétuelle dans l'île du
Diable en Guyane.
Les tenta
tives de révision du procès
échouent, bien que depuis
1896 on connaisse le vrai
coupable.
En 1899, au cours
d'un nouveau procès, Dreyfus
est à nouveau déclaré cou
pable et condamné à dix ans
d'emprisonnement en forte
resse.
C'est seulement en 1906
qu'a lieu sa réhabilitation.
Il
réintègre l'armée et termine
sa car rière comme lieutenant
colonel pendant la Première
Guerre mondiale.
1936
Grands procès staliniens
Seize hauts fonctionnaires
du parti, proches du chef
révolutionnaire Trotski, sont
condamnés à mort par un
tribunal militaire de Moscou.
Le but, comme dans les
procès qui suivront en 1937
et 1938, est d'étouffer dans
l'œuf toute critique contre la
dictature de Staline.
1952
Procès de Slansky à Prague
L'ancien secrétaire général
du parti communiste tchéco·
slovaque, Rudolf Slansky, est
exécuté, ainsi que dix autres
hauts fonctionnaires.
L'accu
sation repose sur des faits
totalement inventés ainsi
que sur des aveux arrachés.
Le chef de I'Ëtat, Klement
Gottwald, se débarrasse de
ses riva ux.
1961
Le procès d'Eichmann
Contrairement aux trois
procès précédents, celui-ci
n'est pas un déni de justice.
Après que la Knesset eut voté
une loi spéciale prévoyant la
peine de mort pour génocide,
un tribunal de Jérusalem
condamne à mort par
pendaison pour crime contre 1927
Le procès de Dreyfus
à Rennes
l'humanité l'ancien chef de
Adolf Eichmann
section SS Adolf Eichmann,
l'un des responsables de la
« solution finale ».
Retrouvé
en Argentine où il vivait sous
le nom de Ricardo Clement
avec sa femme et ses trois fils,
il est enlevé par le Mossad,
service secret israélien, et
amené en Israël.
Il est exécuté
le 31 mai 1961.
147.
»
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