La Palatine n'épargne personne Surtout pas madame de Maintenon !
Publié le 30/08/2013
Extrait du document
Il est loin le temps où la Palatine avait l'insigne honneur d'accom¬pagner son beau-frère à la chas¬se à Fontainebleau. Ils se sont envolés les jours d'insouciance qui avaient vu Madame lancer la vogue des « palatines «, ces vê¬tements copiés sur la vieille pèlerine en zibeline râpée dont elle se drapait pour sortir au grand air. Qu'est donc devenu le Roi-Soleil qui éprouvait une vive amitié pour sa petite belle-soeur si enjouée et si amusan¬te ? Madame ne le reconnaît plus. « Cet heureux temps n'est plus, tout a changé de face «, soupire-t-elle, citant un vers de Phèdre de Racine. Ses lettres flambent d'épithètes plus dures les unes que les autres : « vieille sorcière «, « vieille ordure «, « vieille guenipe « ! Le plus souvent, c'est simplement par « la vieille « que la Palatine désigne l'objet de sa hargne : la Maintenon. Comme de nom¬breux familiers du roi, elle déteste la marquise. Elle exècre le règne de « madame de Main¬tenant «, qui s'éternise et s'an¬nonce comme celui d'encore et toujours...
«
l'estime, voire la sympathie de
la plupart de ses contempo
rains .
Et puis, si elle griffe, c'est
toujours avec
esprit et subtilité .
« Elle pense tout ce qu'elle dit
et dit tout ce qu'elle pense »,
remarque , non sans admiration,
la
marquise de Sévigné.
Le
sobre
duc de Saint-Simon se
contente à son égard d'un lapi
daire : « Elle est toute Alleman
de.
» Quant à ceux qui vantent
sa gentillesse et sa franchise, ils
affirment que Madame « ne
cherchait point à plaire et ne
voulait être aimée que de ceux
qu'elle estimait ».
Madame
de Maintenon
la « vieille sorcière »
Depuis que madame de Main
tenon est devenue la dame
d'atours de la dauphine en
1680, puis la favorite en titre et
l'épouse secrète de Louis XIV
quelques années plus tard, la
vie à la Cour a perdu de son
faste
et de sa gaieté .
Les fêtes
et les plaisirs ont peu à peu
cédé le pas au recueillement et
à la prière, si chers à la très bi
gote marquise .
li est loin le temps où la Palatine
avait l'insigne honneur d'accom
pagner son beau-frère à la chas
se à Fontainebleau .
lis se sont
envolés les jours d'insouciance
qui avaient vu Madame lancer la
vogue des «pa latines », ces vê
tements copiés sur la vieille
pèlerine en zibeline râpée dont
elle se drapait pour sortir au
grand air.
Qu'est donc devenu le
Roi-Soleil
qui éprouvait une
vive amitié pour sa petite belle
sœur si enjouée et si amusan
te ? Madame ne le reconnaît
plus .
«Cet heureux temps n'est
plus ,
tout a changé de face »,
soupire+elle, citant un vers de
Phèdre de Racine .
Ses lettres
flambent d'épithètes plus
dures les unes que les autres :
«vieille sorcière », «vieille
ordure », « vieille guenipe » ! Le
plus souvent, c'est
simplement
par « la vieille » que la Palatine
désigne l'objet de sa hargne : la
Maintenon.
Comme
de nom
breux familiers du roi, elle
déteste la marquise .
Elle exècre
le règne
de « madame de Main
tenant
», qui s'éternise et s'an
nonce comme celui d'encore et
toujours ...
Des dévotions
de Tartuffe
Depuis qu'elle est entrée dans
l'intimité du roi, la marquise de
Maintenon a imposé une stricte
austérité à la
Cour.
Désormais ,
la morosité règne à Versailles .
Le moraliste
Jean de La Bruyère
résume la situation :
« Le courti
san autrefois avait ses cheveux,
était en chausses et en pour
point, portait de larges canons
[cocardes
de rubans!.
et il était
libertin .
Cela ne sied plus : il
porte une perruque, l'habit
serré, le bas noir , et il est dévot.
» Madame, elle, s'endort aux
vêpres,
abhorre les grandes
messes,
suit les processions
imposées en affichant une
mine
accablée.
Pour cette princesse
élevée dans le protestantisme,
ces dévotions
ne sont que tar
tufferies .
Son idée de la religion
est à
mille lieues de celle de «
la vieille ».
Cette « vieille » dont
elle guette la moindre défail
lance ...
Implacable, elle note : «
Monsieur m'a dit une nouvelle
hier, à savoir
que la vieille est
atteinte d'un cancer de la ma
trice .
Quel bonheur ce serait,
mais j'ai
peine à le croire : sou
vent déjà j'ai remarqué qu'elle
fait semblant d'être malade à la
mort dès qu'elle craint que son
homme ne lui échappe , afin de
l'attendrir et de le ramener à
elle et, sitôt que c'est fait, elle
reparaît fraîche et bien portan
te.
» Ce discours amer est-il dû à
la
déception de se voir écartée
de l 'entourage du roi ? Sans
doute pas seulement.
Car les
observations mordantes
de Ma
dame concordent en tous
points avec maints témoignages
de l'attitude un brin hypocrite
de madame de Maintenon ...
« INTÉRÊT ET
FAUSSETɻ
Dans un style très personnel,
direct, vivant et sans fioritures,
comme si elle pensait à voix
haute , la princesse Palatine
pose un regard aigu sur la
Cour
de France .
Dans une
lettre
du 7 mars 1686, elle remarque : «Tout ici n' est qu'intérêt et fausseté et cela
rend la vie très
désagréable .
Si
l'on ne veut pas se mêler aux
intrigues
et aux galanteries, il
faut vivre à part , ce qui est
passablement ennuyeux . ..
En
effet, si l'on parle franchement ,
on
se met chaque jour sur les
bras une nouvelle querelle ; et
si l'on doit se gêner, l'on n'a
plus
de plaisir à rien.
Les
jeunes gens ont des manières
si brutales qu'on
en a peur, et
qu 'on ne peut ni leur parler ni
les fréquenter ; quant aux
vieux, ils
sont pleins de
politique et ils ne vont avec
quelqu'un
que lorsqu'ils voient
que le roi les regarde .
».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La Palatine n'épargne personne Même si son avenir est en jeu...
- La mort de madame de Maintenon
- Le Roi-Soleil épouse Madame de Maintenon
- Madame de Maintenon gouvernante des bâtards royaux de la Montespan
- Madame de Maintenon fonde la maison d'éducation de Saint-Cyr