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La paix d'Augsbourg : La liberté religieuse est reconnue aux États luthériens de l'Empire germanique

Publié le 19/08/2013

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LES NÉGOCIATIONS

Ajournées cinq fois, les négociations d'Augsbourg ne débutent que le 5 février 1555. Jusqu'en 1553, le margrave Albert Alcibiade de Brandebourg-Ansbach (1490-1568) a tenté de constituer un parti des mécontents pour relancer les hostilités.

Depuis les Pays-Bas, Charles Quint tente d'agir contre les tenants d'un compromis religieux. Néanmoins, les acteurs d'Augsbourg affichent leur fidélité à l'empereur : l'ouverture de la diète comme le recez final sont proclamés en son nom.

L'unité religieuse et la sécurité de l'Église d'Empire restent les objectifs officiels des pourparlers. En réalité, les délégués des États visent, en priorité, un règlement politique.

« prolonger pendant près d'une année) , consacre cet état de lait Elle adopte des mesures d'unification, notamment une réforme de la justice impériale.

Par ailleurs, Charles Quint impose un compromis religieux à l'échelle de l'Empire .

Si l'empereur tient au rétablissement doctrinal catholique (usage des sept sacrements, culte des saints), il se montre en revanche plus souple sur la discipline (le mariage des prêtres) et le rite (la communion sous les deux espèces) .

Mais les fidèles luthériens perçoivent 1'«/llfé,.,.

d'.AiigsiHHity» comme une mesure unilatérale d 'oppression .

1.! TOUINAHT DE 1550 • Abasourdis par l'éclatante victoire impériale à Mühlberg.

les villes et les princes protestants reprennent progressivement courage.

Un sentiment national allemand tend de plus en plus à se confondre avec le luthéranisme, et il permet de reconstituer une union pour s'opposer aux projets de l'empereur concernant la dévolution de sa succe ssion entière à son fils Pltllippe, considéré comme un étranger , pour exiger le retrait de garnisons espagnoles d 'Allemagne et revendiquer un statut religieux permettant l'exercice du luthéranisme .

• Par ailleurs , Mollrice th Sue , général au service de Charles Quint (dont il a reçu l'électorat de Saxe en 1548) , change de camp et se rapproche des villes et princes protestants .

Au début de 1552, les négociations entre les princes protestants et le nouveau roi de France , Henri Il , aboutissent à un accord : les premiers abandonnent au second les territo ires impériaux dits des Trois -Évêchés (Metz , Toul et Verdun) en échange de subsides pour leur alliance (traités de Chambord et de Friedwald , janvier-lévrier 1552) .

• Les opérations militaires commencent au printemps de 1552 .

Maurice de Saxe opère en Allemagne du Sud et manque, à Innsbruck, de laire prisonnier l'empereur et son fr ère.

Les deux souverain s doiv ent finalement négocier la paix (trait é de Passau , août 1552) : le régime de l'Intérim d 'Augsbourg est suspendu; chaque princ e ou conseil de ville peut choisir librement sa religion.

Mm • À l'automne , Charles Quint assiège Metz, mais la ville résiste, et l'empereur doit finalement lever le siège en janvier 1553 .

Déçu , il se retire alors à Bruxelles .

Ne souhaitant plus être importuné par les nouvelles d'Allemagne, il accorde à son frère Ferdinand les pleins pouvoirs pour réunir une nouvelle diète à Augsbourg.

LES N~GOCIAnONS • Ajournées cinq fois, les négociations d'Augsbourg ne débutent que le 5 février 1555.

Jusqu 'en 1553, le margrave Albert Alcibiade de Brandebourg-Ansbach (1490-1568 ) a tenté de constituer un parti des mécontents pour relancer les hostilités .

• Depuis les Pays -Bas, Charles Quint tente d'agir contre les tenants d'un compromis religieux .

Néanmoins , les acteurs d'Augsbourg affichent leur fidélité à l'empereur : l'ouverture de la diète comme le recez final sont proclamés en son nom .

• l'unité religieuse et la sécurité de l'Église d 'Empire restent les objectifs officiels des pourparlers .

En réalité , les délégués des États visent, en priorité, un règlement politique .

• La complexité de la procédure et les intérêts divergents des protagonistes ralentissent les tractations d'Augsbourg .

Les collèges des princes­ électeurs et des princes délibèrent séparémen~ avant d'informe r les représentants des villes .

Chacun est plus attentif à défendre ses positions .

territoriales qu'à définir une norme religieuse acceptable par la communauté .

des concessions afin de pacifier rapidement l'Allemagne .

• La scission religieuse est appréhendée comme une question de •police» , inscrite dans la paix publ ique impériale.

Les organes collectifs de l'Empire, Cercles territoriaux et Tribunal de la chambre impériale , admettent désormais des membres de confession luthérienne et sont responsables de l'exécution de la paix.

À limage de la paix de Koppel (1531 ) (en Suisse) , on sursoit donc à l a conciliation dogmatique pour s'accorder exclusivement sur un plan politique .

• Les paix d 'Amboise (1563), en France, et de Gand (1576) , aux Pays ­ Bas, s'inspireront d 'une même conception de la primauté de la loi délimitant les compétences respectives de l'autorité polit i que et des Églises .

liiJU\Ibtl • La liberté religieuse n'est concédée qu'aux États d'Empire et à la chevalerie .

Cette disposition reste ambiguë , dans la mesure où la frontière entre choix personnel , d'une part, et droit d 'imposer la Réforme au niveau de la ville ou du territoir e, d'autre pa~ est difficile à tracer, notamment dans le cas de la • La pression extérieure accélère chevalerie d'Emp ire.

En outre, le statut toutefois l'avènement d 'un compromis incertain des villes comme des États entre les luthériens et Ferdinand.

D'un ayant session et voix à la diète laisse côté, les premiers s'effraient du récent subsister de grandes divergences mariage de Philippe de Habsbourg.

roi d'interprétation .

d'Espagn e et duc de Bourgogne , avec • Toutefois , de façon générale, le Marie Tudor , reine d 'Angleterre .

La principe asso ciant la confession au relance de territoire (Cujus regio , ejus religio , la répression «Telle la religion du prince, telle celle contre les du pays»), formulé ultérieurement, protestants constitue l'armature de la paix.

d'Angleterre Il s'inspire d 'une prat ique observée et des Pays - dès 1526 dans les cantons helvétiques Bas semble et d'un plan de paix proposé en 1541 sceller cette par la Saxe électorale .

union • Cependan~ afin de préserver un matrimoniale .

avantage catholiqu e, la règle de D'un autre l 'uniformité territoriale souffre de deux côté , l'échec exceptions notables : de la -Les territoires ecclésiastiques médiation du pape 111/u Ill (1550 - bénéficient de la clause du« réserva! 1555) et de Marie Tudor pour ramener ecclésiastique » .

S'il se convertit au la paix définitive entre Henr i Il et protestantisme , le prélat doit renoncer l'empereur , et une nouvelle offensive à ses fonctions spirituelles et ottomane, obligent Ferdinand à faire temporelles .

Son territoire reste , en outre , dans le giron de l'Église romaine .

Ainsi sont maintenus les possessions catholiques et l'équilibre du collège des princes~lecteurs en faveur de l'ancienne loi.

Les princes luthériens .

refusent de s igner cette clause , qui semble limiter leur expansion éventuelle .

Cependan~ ils obtiennent en compensation que les sujets des princes ecclésiastiques puissent conserver leur confession .

Mais cette disposition (Dedaratio Ferdiandoe du 24 septembre 1555) n'est pas incorporée au texte officiel de la paix d 'Augsbourg.

ni soumise au Tribunal de la chambre impériale.

Au regard du droi~ elle n'existe donc pas.

-La seconde dérogation (art.

27 du traité) concerne les villes libres où les deux cultes coexistent Afin d'assurer la survie de la minorité catholique dans les cités à majorité évangélique , la pluralité confessionnelle est autorisée .

• Afin de prévenir tout retour de la guerre confessionnelle, la contrainte religieuse est mise hors-la-loi : •Aucun État ne peut forcer à sa religion un autre État ou les sujets de celui-. »

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