LA NORMANDIE - Géographie
Publié le 30/01/2019
Extrait du document
La pêche, essentiellement de type artisanal, est un secteur en perte de vitesse en Basse comme en Haute-Normadie. Son tonnage recule nettement (33500 en Basse-Normandie et 13800t en Haute-Normandie pour 1995). Fécamp, Dieppe et les ports du Cotentin sont particulièrement touchés. Ceci s’explique par la hausse du prix des carburants, conjuguée à l’épuisement des zones de proximité, ce qui oblige les pêcheurs à aller toujours plus loin, mais également à la surpêche et aux règlements communautaires qui réduisent ces zones de pêche.
Le tissu industriel
La Haute-Normandie est nettement plus industrialisée que la Basse-Normandie. Elle se distingue dans le domaine des industries de pointe telles que la pétrochimie (Total, Elf, Shell), développée autour de la vallée de la Seine, la parachimie (Rhône-foulenc, Du font de Nemours), les fibres artificielles, mais également dans des secteurs plus traditionnels, gros employeurs de main-d’œuvre, comme la métallurgie, l’automobile (Renault), les chantiers navals (le Havre), mais aussi l’agro-alimentaire, le papier-carton, l’industrie du verre. Toutes ces branches ne connaissent pas le même succès. La région a été durement touchée par les licenciements, car l’automobile et les chantiers navals ont connu de nombreuses restructurations.
La Seine-Maritime s’en tire mieux que l’Eure, qui a perdu 20% de ses emplois industriels de 1991 à 1996. En revanche, la région Haute-Normandie espère profiter des transferts d’entreprises en provenance d’île-de-France.
La Basse-Normandie est plus tournée vers le secteur de l’agro-alimentaire, qui constitue 18% de l’emploi industriel. Il offre des débouchés à la production laitière grâce à l’implantation de nombreuses laiteries et fromageries, et à la production de viande (abattoirs, conditionnement de la viande). Les secteurs traditionnels à forte main-d’œuvre subissent de nombreux dégraissages : automobile (Renault 6), armement (DCN), électronique ménager (Moulinex), construction navale (Cherbourg). En revanche, les nouvelles technologies liées au nucléaire (usine de la Hague) et à la plasturgie permettent quelques espoirs. En nombre assez important, les entreprises étrangères s’installent en Basse-Normandie, car la main-d’œuvre est qualifiée, ce qui lui vaut de connaître un taux de chômage moins important que celui de la Haute-Normandie.
Un tertiaire en pleine expansion
Pour combler le manque croissant d’emplois industriels, la Normandie a développé son secteur tertiaire.
Si la Haute et la Basse-Normandie ont longtemps été à la traîne en matière de recherche, elles tentent aujourd’hui de combler leur retard, à l’image de ce Centre d’études et de recherches techniques en aérothermochimie installé près de Rouen et de la technopole Synergia Caen-Normandie. L’enseignement supérieur s’est également bien développé. Les universités (Caen, Rouen, Le Havre) ont créé des antennes (Cherbourg, Alençon, Saint-Lô).
Basse et Haute-Normandie divergent sur le plan touristique. La Basse-Normandie est une grande région balnéaire, comme en témoigne le nombre de stations qui se sont développées le long du littoral (Deauville, Honfleur, Cabourg). Elle profite également de son patrimoine architectural, avec, notamment, le Mont-Saint-Michel (deuxième site français le plus visité après le château de Versailles, qui compte de 2,5 à 3 millions de visiteurs
REPÈRES
La Normandie :
Haute-Normandie et Basse-Normandie
Basse-Normandie
3 départements :
Orne (61), Manche (50), Calvados (14)
Superficie :
17589 km2 (3,2% du territoire national)
Population :
1,4 million d’habitants (1995), soit 2,4% de la population française
Densité de population :
79 hab./km2
PIB régional 1993 :
157.3 milliards de F (2,2% du PIB français)
Bugdet régional 1995 :
1,74 milliard de F
Taux de chômage
(3e trimestre 1996) : 12,1%
3 principales agglomérations :
Caen : 191490 habitants Cherbourg : 92045 habitants Alençon : 42471 habitants
Haute-Normandie :
2 départements :
Eure (27), Seine-Maritime (76)
Superficie :
12300 km2 (2,3% du territoire national)
Population :
1,77 million d’habitants (1995), soit 3 % de la population française
Densité de population :
141 hab./km2
PIB régional 1993 :
202.4 milliards de F (2,9% du PIB français)
Bugdet régional 1995 :
2,5 milliards de F
Taux de chômage
(3e trimestre 1996) : 15,1%
3 principales agglomérations :
Rouen : 380161 habitants (Rouen-ville : 107723 hab.) Le Havre : 197217 habitants Dieppe : 36600 habitants
par an) et la basilique de Lisieux, de son histoire (nombreux musées sur le Débarquement) et de sa proximité avec Paris et Londres. L’intérieur des terres est moins convoité, mais le tourisme vert est en pleine expansion (gîtes ruraux). À l’inverse, la région Haute-Normandie n’est guère touristique. Elle est très peu fréquentée, car, malgré quelques atouts (vieille ville de Rouen, parc naturel régional de Brotonne, falaises), elle souffre d’une image négative liée à sa forte urbanisation et à sa concentration industrielle.
La Normandie dispose aujourd’hui de nombreux moyens de transports terrestres (routes, rail, oléoduc) qui lui permettent d’être désenclavée, comme en témoigne le pont de Normandie, ouvert en 1995 et qui permet de relier la ville du Havre à celle de Honfleur. Son réseau autoroutier, particulièrement important (A 29, A 28, A 13, A 14), en fait un axe de communication majeur au sein de l’Europe. Elle reste toutefois très en retard dans le domaine du transport aérien et connaît un tassement de son trafic fluvial, même si Rouen demeure le cinquième port français par le volume de ses échanges.
«
La
Normandie
tard, à la Lyonnaise.
Sous Dioclétien, une réforme
administrative subdivise la Lyonnaise en deux.
Rotonagus (Rouen) devient le chef-lieu de la
Lyonnaise seconde.
Christianisée dès le nl"siècle, la Normandie est
rapidement contrôlée par l'É glise qui va y _fonder,
au siècle suivant, sept évêchés (Rouen, Evreux,
Lisieux, Bayeux, Coutances, Avranches, Sées).
Elle est déjà l'objet de tentatives d'incursions de la
part des Saxons, puis des Francs.
En 486, Clovis,
roi des Francs, l'incorpore à son royaume.
Elle
connaît une paix relative sous les Mérovingiens.
Au XI' siècle, elle est durement confrontée aux
invasions barbares.
En effet, des hordes de Vikings
(les Normands) s'installent dans la basse vallée
de la Seine, qu'ils pillent à leur gré.
Impuissant, le
roi Charles lli le Simple (879-929) cède la pro
vince, en 911, au duc normand Rollon, à la condi
tion que ce dernier s'oppose à l'installation de
nouveaux Vikings et qu'il se fasse baptiser.
On ne
sait si le baptême a lieu, mais toujours est-il que le
duché de Normandie, définitivement formé à la
fin du XII' siècle, est un territoire stable où règne la
paix.
Les successeurs de Rollon, Guillaume l"
Longue- Épée (930-932), Richard l" sans Peur
(942-996) et Richard II le Bon (996-1027) renfor
cent leur autorité et font de la Normandie, dans
les limites du cadre féodal, une province relative
ment autonome.
Toutefois, en 1035, à la mort du
duc Robert le Magnifique, une nouvelle période
de troubles s'abat sur la province.
Son fils, Guillau
me le Bâtard (1027-1087), en hérite en 1035 et
doit régler les conflits intérieurs suscités par les
barons normands.
La paix est rétablie en 1047.
Cette victoire est la première d'une longue liste.
S'appuyant sur l'É glise, Guillaume s'empare du
Maine, puis revendique la succession de son cou
sin, Édouard le Confesseur , roi d'Angleterre.
Il
réussit à réunir l'Angleterre à la Normandie en
1066, après la bataille d'Hastings.
A la tête de
vastes territoires, il prend le nom de Guillaume le
Conquérant.
À sa mort, son fils aîné, Robert II
Courteheuse (1054-1134), hérite de la Norman
die.
Mais son frère cadet, Henri l" Beauclerc, deve
nu roi d'Angleterre, l'en dépossède et domine à
son tour le vaste territoire anglo-normand conquis
par son père.
Mathilde, seule enfant de Henri l"
Beauclerc, fait passer la Normandie sous le
contrôle de la maison d'Anjou en 1128,
lorsqu'elle épouse le Plantagenêt Geoffroi V
d'Anjou.
Geoffroy; couronné duc de Normandie
en 1144, cède la province à sa mort à son fils
Henri.
Ce dernier hérite de la Normandie, de
l'Anjou, du Maine et de la Touraine.
En 1152, il
épouse Aliénor d'Aquitaine, première épouse du
roi de France Louis VII.
Par ce mariage, il devient
maître du duché d'Aquitaine et du comté du fui- Pays
du cidre, ..,..._
du calva et
région gastronome,
la Normandie a tant
séduit les voyageurs
que certains s'y sont �
implantés.
Nombre de �
Parisiens notamment ·-
�
y possèdent une o::
résidence secondaire, "'
g
généralement ancienne �
et charmante vieille \!!.
terme restaurée, :;;;
comme ici f
à Neubourg.
o.:
tou.
Couronné roi d'Angleterre en 1154, il est alors
plus puissant que le roi de France.
Il administre la
Normandie par l'intermédiaire dt:; baillis et sou
met la province au contrôle de l'Echiquie r, sorte
de chambre des comptes qui veille à la levée des
impôts et à la bonne gestion du trésor ducal.
Rapi
dement la Normandie prospère et fait de l'ombre
au royaume capétien.
Elle devient alors l'enjeu de
nombreux conflits entre les Plantagenêts et les
Capétiens.
En 1204, le roi Philippe Auguste réussit
à la rattacher au royaume.
Il en réorganise les ins
titutions, mais maintient le droit coutumier en �
Conservée
à la bibliothèque
de Bayeux,
la Tapisserie
de la reine Mathilde
(xf siècle) est en fait
une broderie.
Elle raconte, avec
une verve débridée
la conquête, en 1066,
de l'Angleterre par
le duc de Normandie
Guillaume le Conquérant.
l'état.
La paix retrouvée ne dure que quelque
temps, car bientôt les Anglais envahissent la côte.
C'est alors le début, en 1337, de la guerre de Cent
Ans, qui ravage la région et ne s'achève qu'en
1453.
Ce n'est qu'en 1468, sous le règne de
Louis XI, que la Normandie est définitivement rat-
' Le Pays de Caux, région crayeuse s'étendant
au nord-est du Havre et jusqu'à Dieppe,
a une activité agricole diversifiée, basée à la fois
sur la culture (fruitière par exemple) et l'élevage,
plus particulièrement bovin..
»
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