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LA NAISSANCE DE LA TROISIÈME FORCE

Publié le 27/02/2008

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Je ne crois pas avoir besoin de me présenter à vous. (...) La situation est grave. La République est en danger. La République qui pour nous s'identifie avec la patrie. Les libertés civiques, la paix publique, la paix tout court sont menacées. Le danger est double. D'une part, le communisme international a ouvertement déclaré la guerre à la démocratie française. D'autre part, il s'est constitué en France un parti dont l'objectif — et peut-être l'objectif unique — est de dessaisir la souveraineté nationale de ses droits fondamentaux. Je suis ici pour sonner l'appel. Je suis ici pour tenter de rallier tous les républicains, tous ceux qui se refusent à subir la dictature impersonnelle non pas du prolétariat mais d'un parti politique, tous ceux qui se refusent à chercher un recours contre ce péril dans le pouvoir personnel d'un homme. (...) Défendre la République c'est, avant tout, montrer que la République continue. C'est dans cet esprit que j'envisage les conflits sociaux qui apparaissent et se multiplient sur toute l'étendue du territoire. Il faut y faire face avec fermeté... mais avec sang-froid et confiance. (...) Il faut dissocier, dans les mouvements ouvriers, ce qui est entreprise d'agression et de destruction contre les institutions et les doctrines de la République, et ce qui est traduction légitime, ou en tout cas naturelle de l'inquiétude ou de la souffrance. Il faut rechercher une collaboration confiante avec les organisations corporatives de la classe ouvrière sans aliéner entre leurs mains la moindre part de la souveraineté de l'État démocratique. (...) Ce qu'on a appelé la « troisième force » n'est pas autre chose que l'union des républicains pour la liberté, pour la justice sociale et pour la paix. Déclaration de M. Léon Blum, Président du Conseil désigné, le 21 novembre 1947. Questions : 1° Expliquez quel « double danger » court la République. 2° Quel est le rôle de la « troisième force » évoquée par Léon Blum et comment est-elle composée ?

« • Le refus du système Le général de Gaulle s'est montré hostile aux institutions qui fondent la IVe République depuis le discours de Bayeux(16 juin 1946) où il exposait ses conceptions constitutionnelles. «L'homme du 18 juin », doté d'une véritable légitimité historique aux yeux de l'opinion, entend s'opposer à la fois au« régime des partis » et à la menace communiste.

Ses discours de Bruneval (30 mars 1947) et de Strasbourg (7 avril1947) constituent des appels à l'union nationale « au-dessus des partis » et fondent le Rassemblement du peuplefrançais (R.P.F.). • L'ascension du R.P.F. Le mouvement gaulliste susceptible de séduire à la fois la droite par son anti-communisme et son nationalisme, unepartie de la gauche par sa politique sociale « d'association du capital et du travail » et tous les électeurs déçus ouhésitants par le charisme de son chef, soulève immédiatement une immense vague d'adhésions (près de 800 000 enmai). Les élections municipales d'octobre concrétisent cette montée du R.P.F.

qui remporte 38 % des voix, tandis que leP.

C.

F.

en obtient 30 %.

Un intergroupe parlementaire gaulliste s'est constitué malgré les injonctions des appareilsde partis qui interdisent la double appartenance à leurs membres.

Fort de son audience électorale, le Général exigela dissolution de l'Assemblée nationale. LA TROISIÈME FORCE Face à l'opposition systématique pratiquée par les deux extrêmes de l'échiquier politique, le P.C.F.

et le R.P.F., lesrescapés du bipartisme (S.F.I.O.

et M.R.P.) doivent compter avec l'appui des radicaux (regroupés dans leRassemblement des gauches républicaines, R.G.R.

) et des centristes pour pouvoir former des majoritésgouvernementales. C'est cet éventail « utile » des forces politiques de l'Assemblée qui compose une Troisième Force, fidèle à laRépublique, et soutient l'investiture d'un nouveau gouvernement Ramadier au lendemain des municipales. • L'échec de l'investiture Blum Léon Blum fait appel dans son discours d'investiture au réflexe de défense républicaine ancré notamment dans laconscience politique des radicaux depuis la fin du XIX e siècle. Pourtant, l'Assemblée ne lui accordera pas sa confiance.

Ce sont en effet les voix modérées qui ont manqué à LéonBlum : le Président du Conseil désigné avait commis l'erreur de placer sur un même plan les dangers gaulliste etcommuniste.

Or, si le centre-droit demeurait viscéralement anti-communiste, il n'était pas insensible aux thèsesdéveloppées par le R.P.F.. »

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