La mort d'Henry V, roi d'Angleterre et héritier de Charles VI
Publié le 05/09/2013
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Voyant son état de santé se dégrader, Henry V convoque sa parenté. Il prie son frère Jean de Lancastre, duc de Bedford, de reconnaître son fils, le futur Henry VI, âgé de quelques mois, comme maître des deux Couronnes. Il l'engage à poursuivre la guerre contre le dauphin, à vivre en bonne intelligence avec le duc Philippe le Bon. Au Bour¬guignon, il envisage d'offrir la régence : si celui-ci refuse, il demande à Bedford d'assu¬mer cette charge, en plus du gouvernement de Normandie. ll nomme son autre frère, le duc Humphrey de Gloucester, protecteur du royaume d'An-gleterre et lui confie la tutelle et l'éducation de son héritier. Enfin, il insiste pour que Charles d'Orléans, neveu de Charles VI, et les autres grands seigneurs français cap¬turés à Azincourt demeurent prisonniers jusqu'à la majorité de son fils.
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AIMÉ PAR LES ANGLAIS, ADMIRÉ
PAR LES FRANÇAIS
Brave sur les champs de
bataille -il n'a que quatorze ans lorsqu'il
combat les troupes galloises d'Owen
Glendover -, Henry V
se révèle rapidement
un habile politique .
Dès son accession au trône , en mars 1413, il se joue
des oppositions et des rébellions, remet
les postes-clés du
gouvernement à des
hommes de confiance,
notamment ses frères ,
les ducs de Bedford et
de Gloucester .
Aimé
par ses sujets d'outre
Manche, Henry V est
également admiré en
France.
Dans ce royaume
des lys qu'il met pourtant
à feu et à sang, on vante volontiers son équité et son
courage .
L'homme n'est
pourtant pas sans défauts .
Terriblement ambitieux,
doué d'un esprit pratique
très développé, il utilise une piété souvent théâtrale
à des fins politiques :
sa cause ne peut être que
juste, puisque c'est Dieu lui-même qui lui dicte
ses volontés! De quoi inspirer au dramaturge
William Shakespeare l 'une de ses plus grandes
œuvres !
des Anglo-Bourguignons.
Alors
que l'a ffrontement semble
imminent, les forces anglaises
se
replient soudainement.
Henry V, souffrant de dysente
rie depuis des mois, ne tient
plus à cheval.
Pressé d'en
découdre, il a négligé l'avi s
de ses médecins : le voici
contraint de renoncer et
de regagner le château de
Vincennes, la résidence de
Charles VI, dont il a épousé la
fille , Catherine de Valois, au
mois de juin précédent .
Voyant son état de santé se
dégrader, Henry V convoque
sa parenté .
li prie son frère
Jean
de Lancastre, duc de
Bedford , de reconnaître son
fil s,
le futur Henry VI, âgé
de quelques mois, comme
maître des deux Couronnes.
li
l'e ngage à poursuivre la guerre
contre le dauphin, à vivre en
bonne intelligence avec le
duc Philippe le Bon.
Au Bour
guignon, il envisage d'offrir la
régence : si
celui-ci refuse , il
demande à Bedford d'ass u
mer cette charge, en plus du
gouvernement de Normandie .
li nomme son autre frère, le
duc Humphrey de Gloucester,
protecteur du royaume d'A n
gleterre et lui confie la tutelle
et l'éducation de son héritier.
Enfin, il insiste pour que
Charles d 'Orléans , neveu de
Charles VI, et les autres
grands seigneurs français cap
turés à Azincourt demeurent
prisonniers jusqu'à la majorité
de son fils.
Saint~Denis,
puis Westminster
Peu après avoir fait part
de ses dernières volontés,
Henry V succombe à une
hémorragie inte stinale, le
31 août, à trois heures du
matin .
Mort à trente-cinq ans à
peine, il n 'a pas eu le temps
d'accomplir le grand dessein
de réunir les couronnes de
France et d'A ngleterre .
Y serait
il jamais parvenu? Le dérou
lement des événements qui
suivent sa disparition permet
d 'e n douter.
Certes, il est
réputé pour sa volonté, son
équité et son esprit métho
dique .
Mai s les Français
auraient-ils pu pour autant
s'accommoder de la morgue
et de l'orgueil de ce roi étran
ger? Lorsque , sur son lit de
mort , Henry V demande à son
frère
de conserver au moins la
Normandie , sa dernière grande
conquête, s'il est un jour
contraint de négocier avec le
dauphin , ne reconnaît-il pas
implicitement la légitimité du
futur Charles Vil? En outre, les
Anglais se considèrent en
France comme des occupants
et jugent prudent de taire
pendant deux semaines la mort
de leur roi.
Les funérailles, qui
ne suscitent guère d'émotion
parmi le peuple parisien, ne
sont célébrées que le 16 sep
tembre à Saint-Denis.
La
dépouille d'Henry V est ensuite
embarquée à Calais, puis
inhumée à l 'abbaye de West
minster, le 10 novembre .
Le
21 octobre de cette même
année 1 422, Charles VI s'éteint
à son tour.
li laisse un royaume
désuni, déchiré par la guerre
civile entre Armagnacs et
Bourguignons, et un fils
déshérité, le dauphin Charles,
en guerre ouverte contre l'A n
gleterre.
Aux termes du traité
de Troyes, c'est Henry VI, un
enfant de neuf mois , qui hérite
« officiellement » de la cou
ronne de France.
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