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La mort d'Anne d'Autriche

Publié le 29/08/2013

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Louis XIV est profondément peiné par la disparition de sa mère. « Elle n'était pas seulement une grande reine, dit-il au lendemain de son décès, mais elle méritait d'être mise au rang des plus grands rois. « Plus tard, il écrira dans ses Mémoires : « La vigueur avec laquelle cette princesse avait soutenu ma Couronne, dans les temps où je ne pouvais encore agir, m'était une marque de son affection et de sa vertu. Et les respects que je lui rendais de ma part n'étaient point de simples devoirs de bienséance. Cette habitude que j'avais formée à ne plus faire qu'un même logis et qu'une même table avec elle, cette assiduité avec laquelle je la voyais plusieurs fois chaque jour, malgré l'empressement de mes affaires, n'étaient point une loi que je me fusse imposée par raison d'État, mais une marque du plaisir que je prenais en sa compagnie «.

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« UNE « GRANDE REINE» Louis XIV est profondément peiné par la disparition de sa mère.

« Elle n'était pas seulement une grande reine, dit-il au lendemain de son décès, mais elle méritait d'être mise au rang des plus grands rois.

» Plus tard, il écrira dans ses Mémoires : «La vigueur avec laquelle cette princesse avait soutenu ma Couronne, dans les temps où je ne pouvais encore agir, m'était une marque de son affection et de sa vertu .

Et les respects que je lui rendais de ma part n'étaient point de simples devoirs de bienséance .

Cette habitude que j'avais formée à ne plus faire qu'un même logis et qu'une même table avec elle, cette assiduité avec laquelle je la voyais plusieurs fois chaque jour, malgré l'empressement de mes affaires, n'étaient point une loi que je me fusse imposée par raison d'État, mais une marque du plaisir que je prenais en sa compagnie ».

Le pénible défilé des importuns Le 17 janvier, après une nou­ velle et violente crise, Anne d'Autriche reçoit le viatique et se recueille à la messe célé­ brée près de la ruelle de son lit.

Le lendemain, elle est au plus mal.

La journée est ponc­ tuée par les visites de sa famil­ le et des prêtres .

Le 19 janvier, elle demande à s' entretenir seule avec le roi, puis avec sa belle-fille, la reine Marie-Thé­ rèse, et enfin avec son fils ca­ det, le duc d'Orléans .

Puis, il lui faut subir l'épreuve de l'in­ terminable procession des courtisans admis à être les témoins de ses derniers ins­ tants .

Sous les regards de l'as­ sistance émue, ses fils lui ten­ dent la nappe sur laquelle a été déposée l'hostie consa- crée, que l'archevêque d'Auch et l'évêque de Mende sont allés quérir à l'église Saint­ Germain-l'Auxerrois .

Elle reçoit la communion avec ferveur, puis bénit sa famille age­ nouillée autour de sa couche.

Après cette concession au pro­ tocole, la reine mère fait fermer les rideaux de son lit : son ago­ nie lui appartient.

Elle réclame l'extrême-onction , que lui admi­ nistre le curé de Saint-Ger­ main-l'Auxerrois, avec les der­ niers sacrements et les huiles saintes .

L'interminable journée s 'achève .

La mourante presse le roi et la reine d' aller souper, mais ils refusent de s'éloigner et restent à son chevet, de même que le duc d'Orléans, accablé .

A l'aube du 20 janvier, le défilé des courtisans et des curieux dans sa chambre n'est pas même interrompu par la célébration des messes basses.

« Tout y entrait, de toutes sor­ tes de gens qui ('allaient regar­ der au nez.

Cela me faisait la plus grande peine », témoigne, choquée, sa nièce la duchesse Anne Marie Louise de Mont­ pensier, la Grande Mademoi­ selle .

Mais Anne d'Autriche ne se soucie plus des importuns, seuls les psaumes retiennent son attention .

Entre quatre et cinq heures du matin, lucide et serrant un crucifix dans ses mains , elle est agitée par une dernière convulsion, puis rend son âme à dieu .

Une simple robe de bure Toute la nuit, Louis XIV et Phi­ lippe d'Orléans pleurent leur mère, tandis que résonne le glas des cloches de la cathé­ drale Notre-Dame de Paris .

Pendant deux jours, la dé­ pouille mortelle est exposée, revêtue, conformément au vœu de la défunte , d'une simple robe de bure franciscaine .

Tous viennent rendre un dernier hommage à la veuve de Louis XIII, que tous, des princes du sang aux gens du peuple , res­ pectent et regrettent .

Au matin du 21 janvier, le cœur d'Anne d'Autriche est recueilli pour être solennellement déposé au Val­ de-Grâce, couvent que la sou­ veraine a fondé et où elle rêvait de s'éteindre, loin du monde .

Dans la soirée du 28 janvier, un long cortège funèbre s'ébranle pour escorter la reine mère jus­ qu'à sa dernière demeure, à la basilique de Saint-Denis, né­ cropole des rois de France.

De­ puis le palais du Louvre jus­ qu'à la porte Saint-Denis, des milliers de flambeaux ont été allumés .

Orné de velours noir , d'hermine, d'écussons d'or et d'argent , et tiré par six chevaux blancs, le chariot sur lequel a été déposée la bière s'avance lentement .

Formant ·.sur .son passage une double haie d'hon­ neur, les gardes françaises et suisses, dont les tambours ont été voilés de crêpe noir, bais­ sent leurs armes en signe de deuil.

A Saint-Denis, Anne d 'Autriche est inhumée sans plus de cérémonie, ainsi qu 'el­ le l'a humblement et pieuse­ ment souhaité .. »

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