La mode féminine sous le règne de Louis XIII
Publié le 25/08/2013
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Les éléments de base de la toilette féminine sont la cotte, ou jupe, le corps de cotte, ou corsage, et enfin la robe, sorte de manteau ouvert porté par-dessus le tout. Selon les humeurs, les saisons, les heures du jour, l'air du temps, ces trois pièces principales font l'objet de variations infinies, déclinées d'une fantaisie sans limite à un luxe des plus opulents.
Les corsages déterminent l'allure de la toilette féminine. Armées de baleines, leurs manches sont souvent mises en forme par de fines baguettes d'osier pour souligner les « crevés « des tissus qui les doublent. Les pannes, les satins, les velours, les damas et les taffetas restent les plus employés, avec la crépadine, ancêtre du crêpe, pour les tenues de deuil. La jupe s'assortit au corsage par les matières, les couleurs et les motifs — les grands ramages
étant alors fort prisés.
«
étant alors fort pnses.
Elle se
double volontiers de plusieurs
jupons, taillés dans des tissus
plus légers, qu'on laisse appa
raître par d'ingénieux « retrous
sis ».
Ces derniers, qui font
fureur, s'obtiennent grâce au
« vertugadin », pièce de grosse
toile armée de fil de fer et fixée
à la
ceinture, considérable
ment allégée depuis le règne
d'Henri IV.
La robe-manteau, sorte de
redingote ouverte sur le
devant, est souvent noire, avec
des manches resserrées à mi
bras par un ruban noué et fer
mées aux poignets par des
machettes.
Cette « robe à la
commodité » se porte à l'inté
rieur comme à l'extérieur .
On
en confectionne des modèles
pour la chambre, pour le car
rosse,
pour l'équitation, pour le
bal, pour les cérémonies ...
L'hiver,
elle se double de four
rure.
L
'été les élégantes la pré
fèrent de fine toile, pour aller
prendre un bain de Seine,
comme le veut la vogue, vers
Charenton ou l'Île du Palais,
protégées du soleil par des
chapeaux de paille.
Vers 1612, les grandes dames
abandonnent le « chaperon » -
bande de velours appareillée
sur un bonnet -aux veuves et
aux bourgeoises et se mettent à
sortir
tête nue.
Les coiffures en
prennent de la hauteur, devien
nent des échafaudages compli
qués garnis de plumes, de
rubans, de bijoux .
Masques,
bas
de soie, souliers
de satin ...
Les dessous féminins se com
posent de chemises de coton, ~
de toile de Hollande ou de ~
chanvre , et de brassières por- ~ 1' tées sous le corsage, en satin ou 1 "" en futaine.
Les « calessons »,
6
cousins des caleçons, serrés à la ]
taille, sont faits de damas.
8
Quant aux bas, ils sont obliga- %
toirement de soie de couleur €.
L'ART DE DÉCRIRE LE COSTUME
Louis XIII et Anne
d'Autriche aiment assister
à des ballets à thème dans
lesquels les acteurs déclament des « discours »
flatteurs, jamais avares
de détails sur les tenues
vestimentaires.
Ainsi La Fable de Psyché :
« Cependant le ciel s'ouvrit
tout à coup par trois portes
où parurent seize déesses
au milieu desquelles était
la reine ...
Elles étaient vêtues de satin blanc avec
très riche broderie d'or, la
plus relevée qui se pouvait.
Et où la broderie laissait du jour, les perles en grande
quantité l'occupaient.
Les robes étaient
découpées, et au-dessous
paraissait un taffetas
incarnat, encore découpé, sous lequel s'en voyait
encore un blanc.
Leur
coiffure était d'une gentille
façon avec force perles,
aigrettes et de grandes bandes de gaze d'argent
qui leur tombaient
jusqu'aux talons, avec les
manches pendantes.
»
vive, rouge, vert pomme ou
bleu ciel.
Les souliers, à haut
talon, ne font pas non
plus grise
mine,
de satin rouge ou bleu ,
de maroquin blanc, violet, fauve
ou jaune .
Personnaliser
sa toi
lette est indispensable.
C'est là
qu 'interviennent les « affi
quets ».
Au nombre de ces
accessoires, on
trouve les éven
tails précieux, les fraises
et les
cols
de dentelles, les mouchoirs
à glands d'or, les masques
et les
loups
de velours, les mouches
« assassines >> aux formes les
plus extravagantes, les gants
parfumés, les fleurs coupées,
les
gemmes enchâssées ...
Les belles, jamais à court
d'idées, lancent même la vogue
des écharpes à franges d'or.
Elles s'en drapent, avec une
grâce éthérée,
pour masquer
les traces des saignées -la
panacée
du temps - sur leurs
bras.
Cela leur donne une déli
catesse alanguie, quand elles
reçoivent dans les ruelles
de
leurs lits à baldaquins quelques
intimes spirituels ...
w w V o.
~.
»
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