La migration est-elle un enrichissement ou une menace pour l'Europe ?
Publié le 15/04/2018
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La migration constitue-t-elle une menace ou un enrichissement pour l'Europe ? Crise des réfugiés et afflux des migrants économique articulent le sujet politique majeur de notre époque. Le sort de ces deux groupes aux portes de notre continent alimente de nombreuses controverses. Certains pays européens en accueillent là où d'autres ferment totalement leurs frontières. Et l'externalisation par l'Union européenne de ses frontières avec la Turquie génère une salve de critiques de la part des associations d'aide aux réfugiés. Mais les migrants représentent-ils une menace à nos valeurs ou une chance pour l'Europe ? Nous voulons donner à voir la complexité et l'importance du phénomène migratoire dans la naissance du monde à venir. Replaçons d'abord dans son contexte l'affaire de la Turquie. Le 18 mars 2016, Bruxelles et Ankara convenaient en effet d'un plan global visant à réadmettre en Turquie à partir de cette date les migrants qui ont traversé le pays et qui, en Grèce, ne demandent pas l'asile ou dont la requête est déclarée irrecevable. En échange, l'Union européenne accepte de réinstaller sur son sol des réfugiés syriens. Pour Pierre Vimont, Senior Fellow de Carnegie Europe, ces dispositions n'altèrent en rien la situation initiale des immigrants envoyés en Turquie qui allaient, quoi qu'il arrive, se retrouver piégés en Grèce ou trouver porte close dans les autres pays. Nombreux sont en effet les États membres emboîtant le pas à la Hongrie et la Pologne dans la fermeture de leurs frontières et à qui l'Europe ne peut imposer la solidarité. Et Pierre Vimont de rajouter que l'Europe ne devrait pas batailler seule dans ces négotiations : il existe un réel problème de communication entre les chefs d’État africains et les dirigeants enclins à refuser les migrants. C'est d'abord entre eux que devraient se tenir les pourparlers. Dès lors reste-t-il la Turquie où l'on promet, grâce aux ressources fournies par la Commission européenne, des conditions de vie différentes de celles des camps de réfugiés en Grèce. En effet, s'il fut naïvement dit que les trois milliards d'euros, versés à la Turquie dans le cadre du pacte migratoire, servaient de pots-de-vin pour qu'elle débarrasse le continent européen de ses « poubelles », il n'en est rien. La somme a toujours été destinée à l'insertion des migrants dans le monde du travail et à l'intégration de leurs enfants dans la société. Ces mesures ont rétabli la cohérence dans une situation incontrôlable ; le calme est d'ailleurs revenu sur la route de la Méditerranée Orientale. Ce n'est pas la peur du demandeur d'asile syrien q...

«
208 000 faits au total.
Il est nécessaire de faire la différence entre migrants de transit et migrants qui ne
sollicitent pas d'aller-retour ; ceux-là constituent un tout autre problème.
L'inclusion de
plusieurs milliers de réfugiés dans une société organisée ne se fait pas en quelques
semaines.
L’État doit leur trouver des logements, et leur procurer vêtements, nourriture,
aide financière lui demande des ressources économiques importantes.
Concomitamment,
le marché du travail pourrait se trouver perturbé par l'irruption massive de travailleurs dans
un tel besoin financier qu'ils sont candidats à tout emploi qu'ils rencontrent.
Leur présence
en surnombre au sein du marché de l'emploi risquerait de limiter les possibilités des
chômeurs locaux.
Ainsi s'explique la méfiance de certains pays dont la situation
économique périlleuse et le taux de chômage croissant empêchent de prendre un tel
risque.
Comment faire entrer l'instabilité dans un pays qui peine déjà à avancer
économiquement ?
Objectivons le phénomène de la migration par quelques chiffres.
Seule une minime partie des réfugiés, 6 à 8 %, cherche à intégrer l'UE28.
En Belgique,
cela représente 2,5 demandeurs d'asile pour 1000 habitants en 2015.
On dénombre 38
990 demandeurs d'asile en 2015 ; seulement 14 670 en 2016.
Ce pourcentage infime de
migrants ne parviendra jamais à faire prévaloir sa culture parmi les 11,35 millions de
Belges.
Ainsi l'atteinte à l'identité n'est plus un argument.
Au sujet de l'influence des réfugiés sur l'économie d'un pays et sur son marché du travail,
les économistes ont un avis bien tranché.
L'immigration actuelle ne constitue en rien un
danger pour l'économie européenne, même en cette période de faible croissance et de
chômage élevé, mais bien une chance.
Aucun économiste n’a jamais réussi
à démontrer un lien évident entre immigration et chômage et quand il y a un lien, il est
positif pour le marché de l’ emploi .
Sur une longue période, l’immigration est considérée
comme un facteur positif pour la croissance économique et les finances publiques.
La
contribution des immigrés à l’économie est supérieure à ce qu’ils reçoivent en termes de
prestations sociales ou de dépenses publiques.
C'est d'ailleurs probablement le calcul qu'a
fait la chancelière allemande.
Les données portant sur la criminalité en Allemagne doivent être mis en perspective.
La
hausse du nombre d'actes criminels attribués à des migrants est certes réelle.
Elle s'inscrit
toutefois dans un contexte de hausse du nombre de réfugiés.
On compte environ 440 %
de demandeurs d'asile en plus en 2015 qu'en 2014 ; soit près de 1,1 million de personnes,
contre moins de 200 000 l'année précédente.
Rapportée à cette augmentation colossale
d'arrivants la hausse de la criminalité chez les migrants reste donc minime.
Ce que
souligne d'ailleurs l'organisme de police fédéral allemand.
Une fois mis à mal les arguments fréquemment invoqués pour refuser l'immigration,
interrogeons-nous à ce qui motive réellement nos dirigeants à s'opposer au phénomène.
Notre système est dirigé par des autorités qui, on l'aura bien compris, ne veulent pas
entendre parler d'immigration.
Selon François De Smet, directeur de Myria ( Centre fédéral
Migration ), nos politiques souffrent du « syndrôme de l'appel d'air ».
Ils craignent de voir
débarquer des demandeurs d'asile en surnombre s'ils traitent trop bien les premiers
arrivés.
En résulte certaines suggestions charmantes comme cette propostion danoise de
confisquer les biens des migrants à leur arrivée, pour financer ensuite leurs frais d'accueil.
On peut également évoquer l'accord migratoire signé par l'Europe et la Turquie.
Ainsi
confie-t-on des rescapés de la pauvreté, de la corruption de régimes totalitaires ou de
pays en guerre à une nation à laquelle on a refusé l'adhésion à l'UE en raison de ses
violations réitérées des droits de l'homme.
Quelle ironie aussi que d'externaliser nos
frontières avec un pays dont les prises de position génère des demandeurs d'asile.
Cette.
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