Devoir de Philosophie

La mésaventure du prêtre Râour

Publié le 03/10/2013

Extrait du document

Les textes funéraires égyptiens, pourtant toujours stéréotypés, offrent parfois des anecdotes amusantes. Le cas de Râour en est un excellent exemple. Près de quatre mille ans après sa mort, ce personnage est connu pour sa maladresse d'un jour. Râour était, sous les règnes de Sahourê et Néférirkarê, deux pharaons de la v· dynastie, un dignitaire de haut rang qui fut autorisé à se faire construire un mastaba sur le plateau de Gizeh, à l'est de la pyramide de Khéphren. Comme le voulait l'usage, Râour fit graver sur les parois de son tombeau une biographie expliquant aux générations postérieures en quoi il avait bien vécu et méritait donc d'être honoré par un culte funéraire.

« le mauvais sort ne s'abatte sur le malheureux Râour.

Sceptiques, certains égypto­ logues considéraient toutefois que le texte ne contenait rien d'autre que les simples excu­ ses, somme toute banales, qu'un souverain avait faites à un proche à cause d'un geste malencontreux .

..

.

ou maladresse de Râour? L e fait que le roi voulut ex­ pressément que cet inci­ dent figure dans la demeure d'éternité de Râour indique néanmoins sans doute possi­ ble que l'affaire était loin d'être anodine .

Ainsi, en analysant plus préci­ sément le vocabulaire et la construction grammaticale du texte, J. -P.

Allen, égyptolo­ gue américain spécialiste des Textes des Pyramides, a inter­ prété le fin mot de l'histoire: ce n'est pas le roi qui frappa accidentellement Râour au cours d'une cérémonie, mais ce dernier qui heurta par in­ advertance le sceptre avec son pied et, trébuchant sur cet obstacle, s'étala probable­ ment de tout son long .

On imagine aisément son embar­ ras devant une assemblée nombreuse! L'instant était d'autant plus solennel que le rite devait être particulièrement impor- tant.

Le texte ne donne guère d'indices pour en déterminer la nature, mais certains recou­ pements invitent à conclure qu'il devait s'agir de l'enterre­ ment du prédécesseur du pharaon (Sahourê) ou du cou­ ronnement de Néferirkarê lui-même! La peur du jugement posthume L a sollicitude du pharaon à l'égard de Râour se com­ prend mieux dans de telles circonstances.

On craignait moins les conséquences sur la santé du prêtre que le sacrilè-. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles